Compte tenu de la généralisation de la limitation de vitesse sur l'ensemble des routes européennes, d'un réel effort des constructeurs en matière de sécurité et d'une incontestable uniformisation des styles, il est probable que les constructeurs devront dans l'avenir, pour conserver leur clientèle, faire de plus en plus d'efforts dans le domaine de l'entretien et de l'après-vente.

Tendances

Sécurité, dispositifs antipollution, interchangeabilité des éléments mécaniques, généralisation de la traction avant sont les principales caractéristiques dans presque toutes les voitures nées depuis le dernier salon.

En matière de sécurité passive, et en attendant que le pare-brise en verre feuilleté devienne une obligation comme ce serait souhaitable, on trouve de plus en plus souvent le volant gainé, la colonne de direction déformable, la planche de bord en matière souple, les ceintures de sécurité avant avec trois points d'ancrage (ainsi que des points d'ancrage à l'arrière), le pare-brise éjectable vers l'extérieur, les serrures à blocage antichoc, enfin les zones d'absorption des chocs avant et arrière protégeant l'habitacle rendu indéformable.

Pour la sécurité, active, le double circuit de freinage avec répartiteur de charge se retrouve maintenant presque partout, ainsi que l'adoption de freins à disque à l'avant. La firme allemande NSU a adopté sur ses modèles 80 un système de freinage qui empêche les deux roues d'un même côté de se bloquer en même temps, ce qui permet un freinage plus efficace et beaucoup plus sûr, même sur chaussée très glissante.

Enfin, les moteurs arrière disparaissent, sauf pour les voitures destinées à l'initiation à une certaine conduite dite sportive (comme sur la Rallye 2 Simca), et la propulsion arrière fait place à la traction avant sur la plupart des modèles. L'interchangeabilité des éléments mécaniques, inspirée des méthodes américaines, rencontre également de plus en plus d'applications en Europe : avec une seule caisse (la carrosserie), le constructeur offre à sa clientèle le choix entre deux ou trois moteurs, une boîte mécanique et une boîte automatique ainsi qu'un système de freinage ayant déjà fait leurs preuves sur d'autres modèles, ce qui permet une diversification d'usages au moindre prix.

Bien entendu, pour répondre à certaines normes américaines, des appareils antipollution font leur apparition sur certains modèles, notamment ceux qui sont destinés à une importante exportation. Mais on est en droit de se demander si ces coûteuses installations ne pourraient pas être évitées, en partie au moins, si les pétroliers veillaient à fournir un carburant moins polluant.

En matière de style, on regrettera une certaine uniformisation des lignes des carrosseries, phénomène dont les facteurs sont connus : impératifs techniques et de fabrication, sondages commerciaux révélant, pour une même catégorie de clientèle potentielle, des goûts évidemment identiques, lois de l'aérodynamique.

Circulation : informer le public

Les Pouvoirs publics font un effort considérable en matière d'aménagements routiers, consacrant des crédits en augmentation de plus de 65 % par rapport à 1971. 3 375 km d'autoroutes sont prévus pour 1975, et la liaison Paris–Strasbourg pour 1977.

Quarante-quatre chantiers sont prévus pour l'amélioration ou la création de sections urbaines et de voies express (assimilées aux autoroutes), ainsi que l'aménagement ou la réalisation de plus de 30 déviations.

La France dispose de 22 000 km de routes principales, dont l'entretien est à la charge de l'État. Grâce à une réglementation nouvelle, l'entretien de 30 000 km (sur 55 000) de routes nationales secondaires a été confié à la responsabilité des cinquante départements qui en ont fait la demande.

La première autoroute à financement privé, Paris–Chartres, a été ouverte à la circulation fin 1972. Pour la sécurité, une double glissière ininterrompue a été installée d'un bout à l'autre du parcours (ce qui est exceptionnel) et les panneaux de signalisation sont éclairés.