Il y a quelques années, les stèles mayas étaient sciées pour être vendues en morceaux aux États-Unis. Un accord ayant été passé entre Washington et plusieurs pays de l'Amérique latine, ce trafic n'a plus été possible. Les bandes se sont rabattues sur les objets, poteries et autres, et les sites encore intacts ont été saccagés (Hormiguero, par exemple, en 1969). Les bandes sont armées. En 1971, le guide qui conduisait un archéologue a été tué par un gang, surpris sur le site de La Naya, au Guatemala. Des nouvelles alarmantes viennent aussi d'Égypte. Selon des archéologues égyptiens, des milliers de tombeaux auraient été pillés dans ce pays pendant les premiers mois de 1973. Cent soixante hectares de sites archéologiques auraient été visités par un groupe de pilleurs ; deux d'entre eux ont été d'ailleurs assassinés. Ces meurtres ont permis à la police de découvrir l'affaire.

Législation

Les richesses archéologiques ne sont pas inépuisables. Chaque site pillé représente une perte pour la connaissance autant que pour le patrimoine du pays où il se trouve. Les polices nationales commencent à s'organiser. Mais même l'aide d'Interpol ne leur donne pas les moyens de répression à l'échelle du trafic. Une autre méthode de lutte consisterait à adopter une législation internationale, car le produit de fouilles clandestines peut en général être vendu très légalement à l'étranger dans la plupart des cas. L'UNESCO a élaboré une convention internationale en 1970. À ce jour, cinq pays seulement l'ont signée.

Le milieu des antiquaires est souvent mis en accusation. En réalité, il ne s'agit pas d'empêcher le commerce des objets antiques, mais plutôt de l'organiser au niveau international. D'autre part, historiens et archéologues demandent que les sites ne soient pas saccagés. Sans être attachés eux-mêmes au culte des objets, il leur faut pouvoir mener leurs recherches sur des gisements intacts.

Faussaires

En définitive, les premiers responsables sont les acheteurs : particuliers et musées. Ce sont eux qui font monter les prix. Certains musées américains ont commencé à réagir et exigent désormais un pedigree détaillé pour tous les objets qui leur sont proposés. Mais les folies de la demande ont une autre conséquence : elles provoquent une multiplication des faux. Les faussaires deviennent si habiles que les archéologues les plus experts ont souvent du mal à s'y reconnaître. Paradoxalement, le salut des sites archéologiques pourrait venir de cette concurrence déloyale...

Cependant certains pensent qu'il est déjà bien tard.

Écologie

La lutte antipollution s'organise

Connu des seuls spécialistes il y a seulement quelques années, le mot écologie est maintenant sur toutes les lèvres, non sans que sa signification originelle ait subi un certain glissement. L'étude de l'équilibre des milieux habités par les êtres vivants est devenue une discipline normative, qui s'efforce avant tout de définir les moyens de lutter contre la pollution de la nature perpétrée par la civilisation industrielle et de protéger l'environnement de l'homme. Du coup, elle tend à s'annexer des préoccupations qui, jusqu'ici, relevaient de l'économie politique ou de la futurologie, voire de l'éthique, et elle déborde le domaine de la science objective pour déboucher dans celui des options subjectives, voire des attitudes irrationnelles.

Pour la première fois sans doute, à l'occasion des déversements industriels en mer, une grève écologique a éclaté en Corse, assortie d'incidents violents opposant la population aux forces de l'ordre. Des dizaines de milliers de jeunes ont mis en cause l'essor de l'automobile en défilant derrière des pancartes portant des inscriptions telles que « Ras le bol de la bagnole ! ». D'autres mouvements s'en prennent au développement de l'industrie nucléaire ou à l'extension de zones militaires des (camps du Larzac et de Canjuers).

Charte

De toutes parts surgissent de nouvelles associations pour la défense de l'environnement, des motions sont publiées, des mesures législatives proposées. Renonçant à des réformes collectives pour ne se préoccuper que de leur propre salut, de petits groupes d'individus ou de familles créent, depuis quelques années, de minuscules collectivités autarciques dans l'espoir d'échapper à la fatalité technologique.