L'ère expérimentale commence vers le milieu du XVIIe siècle, avec les premiers instruments de mesure : thermomètre, baromètre, hygromètre. La connaissance isolée de quelques paramètres ne peut encore déboucher sur une vue globale de l'atmosphère, indispensable à la recherche des lois qui la régissent. Lavoisier est un des premiers à pressentir que des observations réalisées sur une région suffisamment étendue, et rassemblées rapidement, rendraient possible la prévision du temps. Ce n'est qu'au début du XIXe siècle que l'Américain Maury propose de collecter les observations notées sur les livres de bord des navires.

OMI

L'accueil favorable que fait à ce projet le congrès maritime de Bruxelles (1853) ouvre la voie à un processus de coopération internationale. À l'observatoire de Paris, Le Verrier met sur pied un réseau d'informations cohérentes. Bientôt, grâce au télégraphe électrique, une concentration rapide des mesures effectuées en Europe et en quelques points de l'Afrique du Nord permet de diffuser, de Paris, d'Europe et de la Méditerranée, des avertissements concernant des tempêtes vers les grands ports.

Une conférence réunit à Leipzig, en 1872, 52 spécialistes dont plusieurs directeurs d'instituts météorologiques. L'année suivante, à Vienne, le premier congrès météorologique international charge un comité permanent de préparer la charte qui devient, en 1878, celle de l'Organisation météorologique internationale (OMI).

Bien que ne recevant des gouvernements qu'un appui officieux, l'OMI permet de réaliser de grands progrès dans les réseaux d'observations et de transmissions, ainsi que dans la normalisation des appareils de mesure.

OMM

Après la Seconde Guerre mondiale, l'essor des transports aériens et des moyens de télécommunication, parallèlement aux progrès de la science météorologique elle-même, conduit un nombre croissant d'activités à prendre en considération les prévisions et les données climatologiques. En 1947, la Conférence des directeurs de l'OMI, réunie à Washington, met au point une convention météorologique mondiale. Elle définit une organisation nouvelle et en fixe les structures et les objectifs. Ainsi naît, après ratification par 42 États, l'Organisation météorologique mondiale, qui tient son premier congrès à Paris en 1951. Quelques mois plus tard, l'Assemblée générale des Nations unies en fait une institution spécialisée de l'ONU, au même titre que l'UNESCO, l'OMS ou le FAO. Elle groupe aujourd'hui 136 États ou territoires. La France y dispose de 6 sièges : France métropolitaine, Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Territoire des Afars et des Issas, Comores, Saint-Pierre-et-Miquelon.

Buts

Selon les termes de la Convention, l'OMM a pour but de faciliter la coopération mondiale par l'établissement des réseaux de centres et de stations météorologiques, d'établir des systèmes d'échanges rapides de renseignements, de normaliser les observations, les publications et les statistiques, d'encourager les applications de la météorologie aux diverses activités humaines ainsi que les recherches et l'enseignement concernant la météorologie.

La structure de l'OMM comprend :
– le Congrès météorologique mondial, organe suprême se réunissant tous les quatre ans ;
– le Comité exécutif, président, vice-présidents de l'OMM et 14 membres élus par les directeurs des services météorologiques ;
– les associations régionales, représentant, au sein de l'OMM, les services météorologiques de 6 régions : Afrique et Réunion, Asie, Amérique du Sud, Amérique du Nord et Amérique centrale, Pacifique sud-ouest, Europe ;
– les commissions techniques, chargées d'étudier les questions relatives aux principaux problèmes de la météorologie vus sous des angles particuliers ; système de base, climatologie, instruments et méthodes d'observation ; sciences de l'atmosphère ; météorologie aéronautique, maritime, agricole ; hydrométéorologie ;
– un secrétariat permanent fixé à Genève.

Veille

Outre les travaux courants destinés à parfaire les réseaux d'observations et de transmissions, l'OMM lance, seule ou en collaboration avec d'autres organismes internationaux, un certain nombre d'opérations d'envergure. C'est ainsi que l'ONU, consciente des perspectives considérables que la météorologie offre à l'homme, charge l'OMM d'établir un plan susceptible de coordonner l'activité météorologique sur l'ensemble du globe et de combler les lacunes qui peuvent y être décelées.