Les 7, 8 et 9 septembre, l'aviation israélienne bombarde des positions en Syrie et au Liban, faisant, selon les autorités de Beyrouth, quelque 200 morts et blessés dans la population civile. Trois appareils syriens sont abattus au-dessus du plateau du Golan. Le 10, le Conseil de sécurité s'ajourne sans avoir pu adopter une résolution condamnant Israël, en raison d'un veto américain.

Une opération de grande envergure est lancée à l'aube du 16 septembre. Tandis que les blindés israéliens occupent deux régions dans le sud du Liban, détruisant en grande partie une dizaine de villages qui abritaient des fedayin, l'aviation pilonne le camp de réfugiés, près de la ville de Nabatieh. Les forces libanaises sont contraintes de se replier. L'armée israélienne se retire le lendemain ; le gouvernement de Beyrouth proteste auprès du Conseil de sécurité contre « la lâche et barbare agression », mais ne demande pas la réunion de l'organisme international.

Raids

Le 21 septembre, le chef de l'État syrien, le général Assad, déclare que malgré les avertissements d'Israël son gouvernement « ne restreindra pas les activités des fedayin ». L'aviation israélienne bombarde à nouveau, le 15 octobre, des bases en Syrie et au Liban et, les 30 et 31 octobre, détruit des localités proches de Damas. Les raids israéliens contre la Syrie se multiplient tout au long du mois de novembre, infligeant de lourdes pertes aux forces armées du général Assad (8 appareils Mig sont notamment abattus).

Tandis que le calme s'installe à demeure sur les lignes du cessez-le-feu syro-israéliennes – très vraisemblablement en raison de restrictions imposées aux fedayin par les autorités de Damas –, le conflit entre Jérusalem et Beyrouth prend une tournure dramatique. Des forces israéliennes débarquent, dans la nuit du 20 au 21 février 1973, sur la côte septentrionale du Liban et donnent l'assaut à deux camps de réfugiés palestiniens, au nord de Tripoli. L'opération punitive se solde, selon Jérusalem, par plus de 50 tués palestiniens, une centaine de tués et quelque 300 blessés, à en croire des sources libanaises.

Dans la nuit du 9 au 10 avril 1973, des commandos israéliens débarquent à Beyrouth, exécutent trois dirigeants palestiniens et attaquent divers locaux et installations des organisations de fedayin. L'opération vaut à l'État juif deux morts et deux blessés ; une trentaine de Palestiniens et de Libanais sont tués, selon des sources officieuses, à Beyrouth. L'armée libanaise n'est pas intervenue dans les combats dans la capitale, pas plus qu'à Sidon, où des troupes héliportées avaient également débarqué dans la même nuit. Le Conseil de sécurité, réuni sur la demande du Liban, condamne Israël le 21 avril pour ses violations répétées « de l'intégrité territoriale et de la souveraineté au Liban ».

Le texte de la résolution, qui a subi plusieurs retouches sur la demande des États-Unis, lesquels avaient menacé d'avoir recours à leur droit de veto, est adopté par 11 voix et 4 abstentions : États-Unis, URSS, Chine et Guinée. Les représentants des trois derniers pays se sont abstenus car ils souhaitaient qu'Israël soit menacé de sanctions, en cas de récidive ; les USA, au contraire, ont estimé que la résolution, n'ayant pas explicitement condamné le terrorisme palestinien, « n'était pas assez équilibrée ».

Diplomatie

Sur le plan diplomatique les positions israéliennes demeurent figées. Après l'attentat contre les athlètes de l'État juif aux jeux Olympiques de Munich, Abba Eban déclare que la lutte contre le terrorisme prendra désormais le pas sur la recherche d'un règlement.

Cependant, les dirigeants de Jérusalem ne cessent de répéter que seules des négociations directes avec les représentants des gouvernements arabes pourraient conduire à la paix. Ils assurent qu'aucune condition préalable ne sera posée à de telles rencontres, tout en multipliant les déclarations selon lesquelles la sécurité d'Israël nécessite des modifications territoriales substantielles.

À la mi-août, le général Dayan déclare que la Jordanie était prête, selon ses informations, à conclure un accord de paix séparée avec Israël. Il ajoutait, le 30 août : « Mais la question est de savoir quelle sorte de paix le roi Hussein désire, car il est probable qu'il demandera de très importantes concessions que je ne pourrais accepter. »