La politique des matières premières pratiquée par les pays développés fausse les prix sur la plus grande partie des marchés, engendrant un type de concurrence déloyale vis-à-vis du tiers monde.

L'année écoulée a été marquée par une nouvelle prise de conscience et par l'évidence qu'il fallait éviter la détérioration relative et constante des revenus des pays les moins riches par rapport à ceux des pays les plus nantis. Une relance française dans ce sens a été effectuée par Valéry Giscard d'Estaing lors de la Conférence des ministres des Finances de la zone franc qui s'est tenue le 2 avril 1971 à Tananarive. Elle concerne le marché du cacao. Des propositions concrètes pour la stabilisation des cours de ce produit ont été déposées par la France sur le bureau de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement.

Forte activité à Paris

Si cette année n'a pas vu la réalisation de certains espoirs et, notamment, la création à Paris de nouveaux marchés, elle a néanmoins constitué une excellente période sur le plan de l'activité des marchés à terme. Les quantités traitées sont nettement supérieures à celles qui avaient été échangées l'année précédente, où l'on a assisté, notamment, au doublement des affaires réalisées en cacao.

La clientèle des non-professionnels s'est sensiblement développée grâce à une intense prospection et à une meilleure connaissance des marchés à terme réglementés. Cette extension des affaires à Paris est d'autant plus remarquable qu'elle s'est déroulée malgré les restrictions très sérieuses imposées par le contrôle des changes.

Un assouplissement sensible des modalités de ce contrôle a permis, fin avril, d'effectuer à nouveau certaines opérations d'arbitrage sur les Bourses de marchandises à l'étranger.

Blé

Les cours ont atteint, pendant le premier semestre 1971, 167 cents par boisseau, contre 151 cents un an plus tôt. D'après le Conseil international du blé, la récolte mondiale (non compris la Chine populaire) ne dépassera pas 274 millions de tonnes en 1970-71, soit une baisse de plus de 4 % par rapport à la campagne précédente. Le commerce mondial sera, de son côté, en augmentation. Dans ces conditions, les stocks chez les principaux pays exportateurs diminueront d'un quart par rapport à 1969-70, pour s'établir en fin de campagne aux environs de 50 millions de tonnes.

Sucre

Le marché est resté très ferme, les cours atteignant au début de février leur plus haut niveau depuis six ans et demi, soit 53 livres par tonne, pour revenir, ensuite, aux environs de 45 livres. La hausse a entraîné le déclenchement des mécanismes de régulation de l'Accord international : les contingents attribués aux exportateurs ont été portés, par étapes successives, de 90 % à 110 % des quotas de base.

Cacao

Les cours à Londres, après être remontés, à la suite d'achats spéculatifs, jusqu'à 340 livres par tonne vers la fin de l'été 1970, sont ensuite revenus aux environs de 210 livres. La position statistique devrait être, cette année, encore caractérisée par un excédent, la production étant estimée à 1 432 000 t (contre 1 416 000 t en 1969-70) et la consommation à 1 342 000 t (contre 1 323 000).

Coton

Les cours ont enregistré, au milieu du second trimestre 1971, une très forte hausse, qui a déclenché à New York une flambée spéculative. Le retournement de la situation statistique est à l'origine de la forte hausse des cours, qui ont atteint 33 cents par livre fin mal contre 25 un an plus tôt.

Laine

Le marché est resté déprimé malgré la création en Australie (pays qui assure près du tiers des approvisionnements mondiaux) d'une Commission de la laine chargée de procéder à des achats de soutien.

Cuivre

L'abondance des approvisionnements a continué de peser sur le marché jusqu'en janvier, les cours à Londres s'établissant alors à 420 livres par tonne, soit une baisse de 40 % par rapport à avril 1970. Ils sont revenus aux environs de leur niveau de septembre 1970, soit 530 livres par tonne, avant de retomber, vers la fin du deuxième trimestre 1971, à 430 livres.

Plomb et zinc

Les cours ont varié très irrégulièrement. Après avoir fléchi de septembre à février jusqu'à 107 livres par tonne pour le plomb et 114 livres par tonne pour le zinc, cotations les plus basses notées depuis deux ans, ils ont retrouvé leurs niveaux antérieurs, soit 113 livres et 120 livres respectivement, grâce surtout à d'importants achats de soutien effectués par les producteurs.