Enfin, la rocade qui sera construite du nord à l'ouest constituera le premier tronçon de l'axe routier international Centre Europe-Atlantique.

Lorraine

D'ici à 1985 une métropole de 1 400 000 habitants devra être organisée en Lorraine avec les industries, les équipements et les services correspondants. Le schéma d'aménagement de la métropole lorraine, approuvé par le gouvernement le 6 août 1970, prévoit le développement de deux grands centres urbains :
– l'agglomération Nancy-Toul-Lunéville devra accueillir, dans quinze ans, 620 000 habitants, contre 460 000 en 1968 ;
– Metz-Thionville et les communes du bassin houiller contiendront 780 000 personnes, contre 590 000 ; enfin le bassin houiller, dont la population passera de 205 000 à 250 000 habitants, devrait devenir un centre d'équilibre français face à Sarrebruck, et non plus une banlieue inorganisée.

Pour renforcer la solidarité au sein de la métropole (et panser quelque peu les plaies souvent ouvertes par les assauts continuels entre Metz et Nancy), le gouvernement cherche à développer les liaisons les plus rapides : amélioration de la desserte ferroviaire cadencée dite Metrolor, entre Nancy et Thionville, multiplication des liaisons aériennes avec Lille et Lyon, achèvement au plus vite de l'autoroute A 31 Nancy-Metz-Thionville.

Au chapitre de l'industrialisation, deux grands pôles de développement de 15 000 emplois chacun sont retenus : l'un au nord-est de Toul, l'autre sur la rive droite de la Moselle, entre Metz et Thionville. Mais ces pôles suffiront-ils à contrebalancer l'attrait de plus en plus fort de l'Allemagne ? Au début de 1971, le Comité d'aménagement et du plan d'équipement de la Moselle (CAPEM) indiquait que le nombre des jeunes Lorrains allant chercher du travail en Allemagne avait augmenté de plus de 20 % en six mois, passant de 8 369 personnes en mars 1970 à plus de 10 000 en septembre. Plus de 7 000 d'entre elles se rendaient en Sarre et 2 500 en Rhénanie-Palatinat.

En revanche, pendant la même période, 1 900 Sarrois seulement venaient travailler en Moselle, contre 2 030 en mars 1970.

Midi-Pyrénées

Le nombre des entreprises a diminué de 1,85 % entre 1966 et 1970, constate la Chambre régionale de commerce et d'industrie de la région Midi-Pyrénées. Cette constatation a été faite dans une étude publiée au cours du mois d'avril 1971.

La région compte 83 565 établissements, soit 1 573 de moins qu'en 1966. Les seuls départements où l'évolution est positive sont ceux des Hautes-Pyrénées et, surtout, de la Haute-Garonne.

Dans ce dernier département, qui apparaît comme le pôle de développement le plus vigoureux, se regroupe un tiers des établissements régionaux et 41 % des entreprises occupant plus de 10 salariés.

Dans les autres départements, la diminution globale observée s'explique par la disparition des petites entreprises familiales exerçant leurs activités dans divers secteurs.

Pourtant, les petites entreprises sont encore les plus nombreuses : 54 % des établissements ne comptent aucun salarié.

On constate par ailleurs que seulement 0,2 % des entreprises industrielles ou commerciales emploient plus de 200 personnes.

Nord-Pas-de-Calais

Deux objectifs majeurs ont été fixés, à la fin de 1970, par le projet de schéma directeur établi par les responsables de l'Organisation d'études d'aménagement de l'aire métropolitaine (OREAM) :
– édifier un complexe portuaire européen de Dunkerque à Calais : le développement des échanges au sein du Marché commun et avec la Grande-Bretagne, la construction du tunnel sous la Manche, la difficulté pour les cargos et pétroliers de fort tonnage d'accéder aux ports d'Amsterdam, de Rotterdam et d'Anvers, tous ces éléments jouent en faveur de la zone Calais-Dunkerque, auxquels le schéma directeur assume un avenir commun. Tandis que, à Dunkerque, Usinor s'apprête à doubler en cinq ans la capacité de production de ses hauts fourneaux, les experts prévoient que le trafic portuaire quadruplera avant la fin du siècle ;
– bâtir une capitale régionale autour de l'agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing : l'expansion urbaine doit se développer à long terme entre l'agglomération lilloise et le bassin houiller, le long de la rive droite de la Deûle. Dans l'immédiat, la conversion de la zone minière constituera l'objectif principal : elle est, en effet, appelée à devenir d'ouest en est « l'axe de développement économique essentiel de la région », grâce au jumelage de l'autoroute A 26 Calais-Béthune-Avesnois et du canal à grand gabarit Dunkerque-Valenciennes.