L'excédent commercial avec les pays de l'AELE est tombé en une année de 1 388 à 101 millions de francs. Le déficit sur l'Amérique du Nord s'est amplifié de 2 724 à 3 456 millions de francs.

Du côté du Comecon

Dans les relations avec les pays de l'Europe de l'Est, membres du Comecon, le solde positif de la balance commerciale a baissé de 918 à 553 millions de francs.

Si nos achats dans cette zone ont augmenté de 26,3 %, pour atteindre 2 327 millions, les exportations, en s'établissant à 2 880 millions, sont restées pratiquement stables (+ 4,3 %). La croissance des exportations françaises vers l'Est s'est ainsi sensiblement ralentie et la part tenue par ce débouché dans nos ventes a régressé de 4,4 % à 3,7 %. Seules ont augmenté très nettement les ventes à la Hongrie (+ 39 %) et à la Tchécoslovaquie (+ 21,4 %). En revanche, les livraisons à la Bulgarie ont baissé de 44,3 %.

Par ailleurs, nos exportations se sont bien comportées vers la Turquie (+ 61,5 %), la Malaisie (+ 60 %), les pays du Moyen-Orient (+ 55,7 %), le Mexique (+ 45,7 %), l'Afrique du Sud (+ 41 %), la Nouvelle-Zélande (+ 37 %), la République arabe unie (+ 35,3 %), le Venezuela (+ 25,1 %), le Japon et l'Espagne (+ 24 % chacun).

Mais les livraisons ont fléchi vers la Chine populaire (– 46,1 %), Israël (– 27,6 %), l'Australie (– 22,6 %) et l'Inde (– 20,3 %).

Il n'en reste pas moins que le redéploiement de nos ventes vers les pays en voie de développement et les pays industrialisés non membres de la CEE demeure encore trop faible, surtout si l'on mesure la place que nos principaux concurrents occidentaux y tiennent.

Structure par produits

Sur le plan de la structure par produits, les échanges réalisés en 1969 avec les pays hors zone franc sont caractérisés par une expansion des produits manufacturés beaucoup plus accusée à l'importation qu'à l'exportation.

Les progressions les plus importantes a l'importation ont concerné les biens de consommation (+ 41,6 %). Les seuls achats d'automobiles sont, par exemple, passés de 3 840 à 5 234 millions de francs (+ 36,3 %) ; ceux de textiles et de cuirs ont augmenté de 57,3 %. Quant aux biens d'équipement, ils se sont accrus de 33,4 %.

À l'exportation vers l'étranger, nos livraisons agricoles se sont bien développées (+ 29,8 %). Mais il s'agit le plus souvent de produits excédentaires exportés à l'état brut ou semi élaboré, de faible valeur unitaire et d'écoulement peu rentable (céréales, produits laitiers, entre autres). La chimie, pour sa part, a progressé de 26 %.

Malgré l'accroissement rapide et considérable des exportations de produits finis (+ 27,7 %), leur part demeure insuffisante dans l'ensemble de nos ventes (46,5 %), si on la compare à celle qui figure dans les statistiques d'exportation allemandes ou italiennes (63 %).

Exception faite du secteur de l'agriculture, où le solde positif s'est accru de 670 millions de francs, la balance commerciale des échanges s'est dégradée partout ailleurs dans les relations avec les pays hors zone franc.

Le solde déficitaire est passé, par exemple, entre 1968 et 1969, de 2 967 à 4 431 millions de francs pour les biens d'équipement ; et le solde excédentaire, pour les biens de consommation, s'est rétréci de 1 661 à 369 millions. En moins de cinq ans, le solde concernant les produits finis (désormais négatif) a été amputé de plus de 6 milliards.

Au 1er janvier 1970 est intervenu un nouvel abaissement des tarifs douaniers, avec l'application de la troisième des cinq tranches de réductions consenties à l'issue des dernières négociations du GATT (Kennedy round).

L'évolution des échanges après le redressement sensible du quatrième trimestre 1969 a permis de dégager des perspectives encourageantes, dans la mesure où la consommation intérieure française pourra être maintenue dans des limites raisonnables et n'engendrera pas, par conséquent, des poussées trop marquées des importations.

Le carnet des commandes étrangères s'améliore. En début d'année, la conjoncture internationale apparaît favorable à un développement élevé des exportations françaises en 1970, même si l'économie américaine s'engage dans une phase de stagnation et si la croissance britannique se montre peu dynamique.