On rappellera qu'entre 1967 et 1968 nos importations toutes zones s'étaient accrues de 12,9 %, nos exportations de 11,8 %. Cela montre à quel point l'emballement des échanges, a été élevé durant l'année 1969.

Dans les relations avec les pays hors zone franc, l'augmentation des échanges a été plus accentuée encore. Nos achats, d'un montant de 81 588 millions de francs, y ont progressé de 32,4 % et nos ventes (68 789 millions) de 26 %. Ces pays représentent désormais plus de 90,6 % dans nos importations totales, près de 88,5 % dans nos exportations.

Ainsi, la place de la zone franc dans notre commerce extérieur, tout en s'élevant nettement en valeur absolue, ne cesse de diminuer en pourcentage. Elle est réduite à environ 10 %.

En 1969, nos achats originaires de la zone franc ont atteint 8 434 millions (+ 12 %). Les principaux pays ont contribué à cette évolution. Seul le Sénégal a réduit ses envois de près de 9 %.

Quant aux exportation vers la zone franc, elles se sont chiffrées à 8 970 millions (+ 9,4 %). La progression a été observée essentiellement vers l'ensemble des départements d'outre-mer, de la Tunisie du Maroc, du Sénégal et du Cameroun. Les ventes à l'Algérie ont stagné (+ 1,2 % seulement).

La CEE, en revanche, a renforcé sa place déjà largement prépondérante dans les échanges extérieurs français. 50 % des importations totales françaises ont été réalisées, en 1969, en provenance de nos cinq autres partenaires du Marché commun. Elles ont représenté 32 697 millions de francs, soit une hausse de 37,7 % par rapport à l'année 1968. Sur ce montant, 54 % des importations étaient constituées par des produits finis.

L'augmentation des achats en UEBL (Union économique belgo-luxembourgeoise) — notre deuxième fournisseur mondial — a atteint le taux record de 42,8 %. L'Italie a accru énormément, de 47 %, ses livraisons à la France de biens de consommation (automobiles, textiles, cuirs, etc.). L'Allemagne de l'Ouest a vendu davantage dans tous les secteurs (+ 36 % au total) ; les Pays-Bas également (+ 35,1 %).

47,5 % des exportations totales françaises ont pris le chemin de la CEE, soit pour 36 908 millions de francs, 36,8 % de plus qu'en 1968. C'est vers les Pays-Bas — qui ont ravi la place des États-Unis comme quatrième client de la France — et l'Italie qu'elles ont progressé le plus fortement (+ 43,3 % et + 39,5 %). L'Allemagne fédérale a absorbé 20,4 % de nos exportations. C'est dire son poids dans nos débouchés.

Concentration à atténuer

En 1959, le Marché commun ne représentait que 26,8 % des importations et 27,2 % des exportations totales françaises. Au fil des années, la concentration géographique de nos échanges sur la CEE n'a fait que s'amplifier. Cette attirance n'est d'ailleurs pas dénuée de risques, car notre commerce extérieur est de plus en plus tributaire des fluctuations de nos partenaires.

Le taux de couverture s'est maintenu sur la CEE à 82 % en 1969. Mais il s'est produit une forte hausse du solde déficitaire, qui a atteint 8 117 millions de francs, supérieur de plus de 41 % à celui qui fut enregistré en 1968. Tant sur l'Allemagne de l'Ouest que sur l'UEBL, le déficit s'accroîtra de plus de 1 milliard de francs.

Avec les pays industrialisés

Par rapport aux chiffres de 1968, les importations en provenance de l'AELE (Association européenne de libre-échange), 11,7 % des importations totales françaises, ont augmenté de 34,8 %. Le développement des achats en Suisse a été de 61,9 % et a porté, notamment, sur les biens d'équipement, les biens de consommation et les produits chimiques. De même, nos achats en Grande-Bretagne ont progressé de 837 millions de francs (+ 25,7 %).

Les importations en provenance d'Amérique du Nord (9,3 % des importations françaises) ont augmenté, quant à elles, de 18,6 %, et celles en provenance des autres pays développés (Australie, Japon, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Israël) de 33,9 %.

Le développement rapide de nos achats dans ces pays contraste avec la stagnation relative de nos positions sur ces divers marchés. C'est ainsi que la progression des exportations françaises vers ces marchés n'a fait le plus souvent qu'y suivre celle de la demande d'importation. C'est plus particulièrement le cas en direction de l'AELE (+ 15,5 %) et de l'Amérique du Nord (+ 13,4 %).