La position de Paul VI est très nette : répondant à une lettre des contestataires, il condamne « les situations qui ne sont pas conformes aux normes établies ».

L'Assemblée européenne des prêtres de déclarer alors qu'en s'exprimant ainsi le pape reconnaît de facto leur assemblée. D'autant plus que la réponse pontificale leur a été communiquée par le P. Tucci, avec lequel ils ont pu dialoguer dans la paix et la clarté. Plusieurs pères du synode ont, par ailleurs, conversé avec les prêtres contestataires de leur diocèse.

Moins paisibles sont les distributions de tracts divers et les affrontements dans la rue ou autour de l'obélisque de Saint-Pierre. Il reste que, pour la première fois, alors que les représentants de l'Église officielle délibéraient, les extrémistes — de droite et de gauche — de l'Église romaine ont pu se faire entendre au cœur même de la catholicité ; événement remarquable.

Les voyages de Paul VI

Paul VI a quitté deux fois la péninsule italienne, pour se rendre en Ouganda (du 31 juillet au 2 août 1969) et en Sardaigne (24 avril 1970).

En Afrique

Paul VI arrive à Entebbe (Ouganda) dans l'après-midi du 31 juillet. Il participe, à Kampala, à la clôture de l'assemblée des représentants des conférences épiscopales d'Afrique avant de rendre visite au président de la République. Le lendemain, il consacre douze nouveaux évêques et rencontre au siège du Parlement plusieurs chefs d'État africains et le corps diplomatique.

Le 2 août, il se rend au sanctuaire élevé à Namugongo en l'honneur des martyrs ougandais brûlés en 1886 ; il s'entretient avec l'archevêque anglican. Son séjour se termine par un discours sur les problèmes africains, prononcé dans la cathédrale de Kampala.

Cette première visite d'un pape sur le continent africain se déroule dans une atmosphère de fête populaire à laquelle les musulmans participent. Elle constitue une étape importante sur la voie de l'émancipation de l'Église africaine.

Mais ce voyage avait un autre but : favoriser une médiation entre le Nigeria et le Biafra, alors livrés à une guerre implacable. Sur ce point, Paul VI échoua.

Incidents à Cagliari

En annonçant sa visite en Sardaigne, Paul VI exprime le souhait que son pèlerinage au sanctuaire de N.-D. de Bonaria s'effectue dans une atmosphère de simplicité.

C'est aussi dans un esprit d'humilité que le pape tient à rendre visite à la population pauvre de Cagliari, mais alors qu'il parcourt le quartier Saint-Elia (celui des taudis) le 24 avril 1970, un groupe de contestataires, qualifiés par la presse d'anarchistes, lapide le cortège pontifical et manifeste son mécontentement à l'égard d'une société dite chrétienne qui tolère le paupérisme.

Une brève échauffourée avec la police met fin à une manifestation qu'on a minimisée, mais qui semble condamner, d'une certaine manière, le triomphalisme romain.

Les catholiques dans le monde

France

L'Assemblée plénière de l'épiscopat français (Lourdes, du 6 au 8 novembre 1969) réunit 123 évêques, 6 supérieurs religieux et 105 prêtres délégués. Ils poursuivent la recherche commune engagée à la Pentecôte par l'assemblée évêques-prêtres d'Issy-les-Moulineaux.

Quatre questions prioritaires sont examinées et donnent lieu à des votes d'orientation :
– La mise en place d'unités pastorales nouvelles adaptées au bouleversement de la société ;
– Une recherche sur les moyens de mieux répartir les responsabilités entre évêques et prêtres ;
– Le partage égal des ressources matérielles de l'Église entre tous les prêtres ;
– Le célibat ecclésiastique.

L'Assemblée, tout en affirmant que le célibat définitif est possible, demande que les problèmes posés par cet engagement fasse l'objet d'études plus approfondies et examine la possibilité d'étendre l'ordination à des hommes mariés.

Au terme de l'Assemblée, l'épiscopat fait plusieurs déclarations. Les plus remarquées ont trait à l'éducation tout en soulignant la valeur de l'enseignement supérieur catholique, les évêques, pour la première fois, rendent hommage à l'enseignement d'État.

La mission de France

– Le séminaire de la Mission de France, de Fontenay-sous-Bois, ferme ses portes en juillet 1969.