Au-delà de cette diversité de méthodes tous les médecins s'accordent sur un point capital : il n'y a pas une réponse miracle, il existe une solution pour chaque couple à chaque moment de sa vie sexuelle. Toute consultation de contraception bien conduite suppose deux choses : un examen médical sérieux et un dialogue avec le praticien afin de déterminer quelle méthode convient le mieux, tant sur le plan physiologique que sur le plan psychologique.

Perspectives d'avenir

Les recherches se poursuivent en vue de trouver la méthode contraceptive qui serait la méthode idéale.

La piqûre trimestrielle, essayée depuis le mois de janvier dans certains services hospitaliers parisiens, ne représente pas une innovation. C'est une hormone (contraceptive) retard à base de progestatif. Très efficace, elle provoque des troubles secondaires gênants. La pilule du 25e jour, qui n'est pas encore au point, relève du même principe.

Par contre, la pilule du lendemain, dont on parle beaucoup, s'opposerait (par divers procédés) à la nidation de l'œuf formé et provoquerait en quelque sorte un avortement très précoce. Cependant, ces médications antinidatoires ne sauraient être acceptées par la législation française en vigueur.

Enfin, la contraception immunologique s'inspirerait de certains cas de stérilité. Il arrive qu'un couple soit infécond parce que la femme détruit les spermatozoïdes de son conjoint, alors que les deux époux sont susceptibles d'avoir chacun des enfants avec un autre partenaire. Une sorte de vaccin antisperme a été testé sur l'animal, mais il suscite des réactions locales et générales trop violentes pour que son application puisse être envisagée pour le moment.

Dans une autre voie, on pense qu'il sera peut-être possible un jour d'inhiber les stimulines hypophysaires qui commandent les sécrétions ovariennes par une substance non-hormonale, une sorte de neuroleptique dont on aurait éliminé les effets tranquillisants. Il reste à trouver de tels médicaments !

Une chose est certaine : la pilule, attaquée aujourd'hui sur un mode passionné et passionnel, ne sera qu'une étape dans l'histoire de la contraception.

Cancer : le rôle des virus

« On a trouvé le virus du cancer ». La nouvelle a éclaté le 6 décembre 1969 à Villejuif, lors d'une conférence de presse donnée par le professeur Mathé, de l'Institut Gustave-Roussy, en l'honneur du docteur Frederick L. Eilbert, de l'Institut américain de la Santé (situé à Bethesda, dans la banlieue de Washington), et du docteur Lloyd J. Old, du Sloan Kettering Institute de New York, tous deux de passage à Paris.

La découverte des deux savants américains — auxquels il faut joindre le docteur Lewis P. Morton (qui fait également partie de l'Institut américain de la Santé) — comprend trois points essentiels. Ces chercheurs déclarent :
– Avoir décelé au microscope électronique, dans des cellules de sarcomes humains (cancers du tissu conjonctif) mises en culture, des particules virales qui ressemblent beaucoup à des virus cancérogènes connus chez l'animal ;
– Avoir réussi à induire la transformation maligne de cellules humaines saines, cultivées in vitro, en les infectant avec un extrait acellulaire — donc avec le virus en cause — de sarcomes humains ;
– Avoir mis en évidence la présence d'anticorps spécifiques chez les malades porteurs de ces tumeurs.

En fait, la nouvelle était déjà connue des milieux scientifiques. La première publication dans les revues spécialisées remontait à juillet 1968 ; elle avait été discutée en septembre 1969, lors du IVe Congrès international de recherches sur les leucémies, qui se tenait dans le New Jersey. Les cancérologues avaient émis plusieurs sortes de critiques, les unes d'ordre purement technique, d'autres touchant au fond même du problème.

Le congrès de Houston

Plus de 7 000 médecins et chercheurs venus de 70 pays ont assisté au Xe congrès international sur le cancer à Houston (Texas), du 22 au 29 mai 1970. Tous les quatre ans, les spécialistes du monde entier se réunissent pour confronter leurs points de vue et dresser le bilan des recherches et thérapeutiques en matière de cancérologie. Le dernier congrès s'était tenu à Tokyo, en octobre 1966 (Journal de l'année 1966-67). Cette année, le rôle de certains virus dans la genèse de la maladie a été l'un des thèmes essentiels développés par les congressistes. Plus de mille communications ont été présentées à Houston.

Des incertitudes

On peut tout d'abord se demander si les cellules cultivées in vitro qui ont pris l'aspect de cellules malignes le sont réellement. En effet, certaines bactéries, les mycoplasmes, très proches des virus, et qui parasitent fréquemment les cellules en culture, induisent apparemment le même genre de transformations, bien que, en fait, la cellule modifiée ne soit pas maligne. Comment savoir si l'on n'est pas en présence de modifications de cette sorte ?