Journal de l'année Édition 1969 1969Éd. 1969

– Al Saeka (la Foudre) est d'inspiration baasiste et passe pour être inféodée au régime syrien. Cette organisation aurait été à l'origine des troubles qui ont éclaté en Jordanie, en novembre 1968, et au Liban, en avril 1969. D'une importance numérique modeste, l'organisation compte peu d'adhérents dans les territoires occupés par Israël.

– L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a été fondée en 1964 par Ahmed Choukeiri. Elle est considérée depuis janvier 1969 comme le cadre dans lequel doivent coexister toutes les organisations de commandos. Boycottée par le FPLP et le FDPLP, elle est pratiquement dominée par El Fath. Le président de son conseil exécutif est précisément Yasser Arafat.

Défenses préventives

Les incidents se multiplient également sur le front égyptien. Un duel d'artillerie, le 8 juillet 1968, fait 110 victimes à Suez, dont 43 morts. L'armée égyptienne, après plus d'une année de passivité, se montre dynamique. À chaque incident, elle n'hésite pas à étendre la ligne de feu sur toute la longueur du canal de Suez. La rive occidentale du canal étant très peuplée, les pertes égyptiennes sont généralement beaucoup plus élevées que celles des troupes israéliennes disséminées dans le désert du Sinaï.

Au cours d'une bataille, le 8 septembre 1968, de nombreuses maisons à Suez, Ismaïlia et Port-Tewfick sont détruites par l'artillerie de l'État juif. Le lendemain, le gouvernement de la RAU informe le chef des observateurs de l'ONU, le général Odd Bull, qu'il a désormais l'intention de procéder à des « opérations de défense préventive » contre les concentrations de troupes israéliennes. Il s'agirait avant tout de détruire les fortifications en cours sur la rive orientale et que les Israéliens ont baptisées « la ligne Bar Lev », d'après le nom du chef de l'état-major.

Par mesure de sécurité, le gouverneur de Suez annonce, le 19 septembre 1968, qu'il transfère son personnel hors de la ville. La majeure partie de ses habitants avait déjà été évacuée. La population du port, qui s'élevait à 400 000 âmes, ne compte plus que 60 000 personnes. Durant le mois d'octobre, les affrontements armés se multiplient, et le général Dayan, ministre israélien de la Défense, menace, le 30, de « transformer toute la rive occidentale du canal en un immense cimetière égyptien. » Le lendemain, des commandos israéliens effectuent un audacieux raid en Haute-Égypte, endommageant — selon la version de Tel-Aviv — un important transformateur électrique à Nag-Hamadi.

Bombe au napalm

En novembre et en décembre, le centre de gravité de la guerre parait se déplacer sur le Jourdain. Le 1er décembre, des parachutistes israéliens pénètrent à 50 km à l'intérieur du royaume hachémite pour détruire deux ponts stratégiques, dont l'un relie la capitale au port d'Akaba. Deux jours plus tard, plusieurs villages dans la région d'Irbid sont l'objet d'une attaque combinée de l'aviation et de l'artillerie israéliennes, qui infligent de lourdes pertes aux Arabes. Les raids se poursuivent les 18 et 20 décembre. Le gouvernement d'Amman proteste avec véhémence contre l'usage du napalm, qui, dit-il, provoque la mort de nombreux citoyens jordaniens et de réfugiés palestiniens.

Le 26 décembre 1968, un commando palestinien lance des grenades sur un appareil de la compagnie israélienne El Al au moment où il s'apprête à décoller de l'aérodrome d'Athènes. L'un des passagers est tué.

L'affaire de Beyrouth

Israël annonce qu'il tient le Liban pour responsable de cette agression, du fait que les assaillants avaient pris l'avion à Beyrouth pour se rendre à Athènes. Deux jours plus tard, un groupe israélien héliporté détruit au sol, à l'aérodrome de Beyrouth, 13 appareils appartenant à la compagnie libanaise. Le raid provoque une vive émotion, voire l'indignation à travers le monde, où la presse dénonce le choix de l'objectif et l'ampleur de la riposte.

En janvier et février 1969, les affrontements armés sur le Jourdain et le canal de Suez sont quasi quotidiens. Le 24 février, l'aviation israélienne bombarde, pour la première fois depuis la guerre des Six-Jours, deux bases de commandos palestiniens situées en territoire syrien. On indique à Tel-Aviv qu'« Israël créera désormais une situation intolérable pour les pays arabes qui abritent des guérilleros palestiniens. » Le 4 mars, le général Bar Lev déclare : « Notre action contre le terrorisme est à la fois de nature défensive et offensive. »