Les travaux sur le littoral se poursuivent activement, et sont même en avance sur les échéances prévues. L'intérêt croissant apporté par les promoteurs étrangers est significatif du succès de cette opération d'une ampleur méconnue en Europe.

Deux raisons principales semblent être à l'origine de cette situation : l'investissement touristique, bien qu'encore peu rentable, est de plus en plus recherché, et un certain reflux des capitaux qui — ces dernières années — trouvaient naturellement le chemin de l'Espagne et qui préfèrent, maintenant, celui du Languedoc-Roussillon, qu'on a souvent appelé la Floride française.

Deux points noirs demeurent dans la région : la Lozère, où la plus importante usine du département, la Compagnie des ateliers et forges de la Loire (CAFL), a licencié plus de la moitié de son personnel, et Alès.

La zone minière d'Alès présente des problèmes aigus de conversion. Les houillères des Cévennes comptent, en effet, plus de 7 000 salariés sur une population active totale d'environ 45 000 actifs. Malgré les efforts déployés jusqu'ici, les résultats pour l'implantation de nouvelles industries sont maigres.

En octobre 1968, le gouvernement a décidé la mise en œuvre d'un plan conséquent d'amélioration des liaisons routières d'Alès vers Nîmes et Bagnoles-sur-Cèze, ainsi qu'un important effort pour développer le réseau de télécommunications dans le dessein de désenclaver Alès. Il est encore trop tôt pour apprécier les effets de ces mesures.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 77 049

1962-1968 : + 122 439

On assiste à une véritable explosion démographique. Les rapatriés d'Afrique du Nord ont largement contribué à cette croissance. Seule, la Lozère n'a pas participé au mouvement et voit la perte de substance par migration s'aggraver encore (— 870 personnes par an, contre — 310 avant 1962). Ce bouleversement démographique est dû aussi et surtout aux grands travaux en cours : aménagements hydrauliques et agricoles du Bas-Rhône-Languedoc, et grands travaux de la côte du Languedoc-Roussillon. Il faut, enfin, remarquer l'essor exceptionnel de Montpellier, dont la croissance est de 6,4 % par an, et qui étouffe dans ses murs.

Limousin

L'essor de la capitale régionale, Limoges, étonne bien des observateurs : elle marque un réveil régional, comme le prouvent les résultats du recensement. L'essentiel des efforts de 1968-69 aura cependant porté sur l'aménagement agricole et touristique de la zone de rénovation rurale Limousin-Lot.

Le programme d'équipement pour 1969 se monte à 34,5 millions de francs. Une double orientation préside à la réanimation de la région : réexamen de l'agriculture dans le cadre du renforcement d'une production bovine, repli rapide des paysans et de leurs terres vers d'autres activités, et notamment vers un tourisme d'espace, s'appuyant sur des pôles puissants.

Ces pôles du tourisme sont les suivants : le lac de Vassivière, le centre de jumping de Pompadour, en Corrèze, la vallée de la Dordogne en Corrèze, avec le quadrilatère Souillac, Vayrac, Saint-Cère et Rocamadour (Lot). Aubusson, enfin, devrait voir renforcer ses structures d'accueil et devenir un centre culturel important.

Afin d'atteindre ces objectifs, on concentre également les efforts sur les liaisons routières difficiles dans ce pays montagneux. 3,7 millions de francs ont été affectés à l'équipement de l'axe nord-sud, la RN 20, qui se trouve sur le parcours Paris-Toulouse. Les axes transversaux reliant la Creuse et la Corrèze à la RN 20 seront également améliorés (3,8 millions de francs).

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : — 6 684

1962-1968 : + 6 912

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, la population du Limousin n'a pas diminué. Depuis 1962, elle s'est accrue de 2 368 personnes, malgré un excédent persistant des décès sur les naissances. C'est l'amélioration du solde migratoire qui a permis de redresser la situation, grâce essentiellement à la bonne expansion du bassin de Brive, et surtout à celle, plus marquée, de la capitale régionale, Limoges, qui s'accroît désormais de 1 500 personnes par an.

Lorraine

Les problèmes de l'emploi revêtent en Lorraine une certaine gravité. Plus souvent d'ailleurs par inadaptation de la main-d'œuvre que par manque d'offres. La brusque augmentation du nombre de jeunes arrivant sur le marché de l'emploi (qui est passé de 13 000 par an jusqu'en 1968 à 21 000) en même temps que les effectifs à reclasser (environ 2 000 par an jusqu'en 1970) soulève des questions complexes.