Bien équipé en terrains industriels, proche de Paris, puisque l'autoroute Paris-Reims, inscrite au Ve plan, le mettra à quarante minutes de la capitale, Reims attire de plus en plus d'industries et d'entreprises du secteur tertiaire. L'université de Reims, enfin, qui ne comptait que 2 000 étudiants en 1962, devait en accueillir près de 10 000 en 1969.

Ces atouts lui ont permis de remporter de nouveaux succès dans son industrialisation. Ainsi, cette année a vu l'implantation de Hoechst-Peralta, qui occupera 700 à 800 personnes en fin d'opération, et celle d'une imprimerie d'héliogravure parmi les plus modernes d'Europe. L'entreprise emploiera un personnel hautement spécialisé de 1 000 personnes environ.

Dans le secteur tertiaire, le Centre national administratif des Assurances générales installe un nouveau centre. La première tranche doit être terminée en octobre 1969. 2 000 personnes y seront employées en fin d'opération.

Enfin, l'installation à quelques mois de distance d'immenses supermarchés par les groupes RADAR, Mignot et Goulet-Turpin prouve le rayonnement commercial de la ville.

Dans le cadre de l'effort touristique, un accord des collectivités locales s'est fait pour poursuivre activement les études en vue de la création du parc naturel régional de la forêt d'Orient dans l'Aube.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : — 9 416

1962-1968 : + 7 362

La situation démographique de la région s'est nettement améliorée. Mais les quatre départements n'ont pas également participé à ce renversement de tendance. Les Ardennes (où subsistent de difficiles problèmes de reconversion industrielle) et la Haute-Marne voient leur position se détériorer, perdant, entre 1962 et 1968, respectivement 1 600 et 1 060 habitants par an. La Marne, qui bénéficie du dynamisme exceptionnel de Reims et de Chàlons-sur-Marne, a gagné tous les ans 3 000 habitants par migration, contre 60 entre 1954 et 1962. Dans l'Aube, le chiffre est moins élevé (+ 880), mais avant 1962 il était négatif (— 60). La Champagne, par ailleurs, reste une des régions les moins peuplées de France, avec 49 habitants au km2 (43 en 1936 et 47 en 1962).

Franche-Comté

L'évolution se poursuit, marquée par un essor satisfaisant qui n'appelle pas, semble-t-il, d'effort important d'aménagement.

Ce point de vue pourrait être celui des pouvoirs publics ; il n'est pas partagé par les autorités locales, qui insistent nettement sur trois points :

– assimilation immédiate à une métropole d'équilibre de l'ensemble Belfort-Montbéliard-Besançon, qui groupe 300 000 habitants, et dont l'essor démographique et économique est parmi les plus importants de France ;

– création à Belfort-Montbéliard d'un aéroport, dont le besoin se fait de plus en plus sentir ;

– respect des prévisions du Ve plan pour les branches lorraine et franc-comtoise de la voie navigable Rhin-Rhône.

À signaler enfin que, depuis septembre 1969, la Franche-Comté possède une antenne INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) et a donc, dans ce domaine, cessé de dépendre de Dijon.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 10 469

1962-1968 : + 14 345

L'arrivée des rapatriés, depuis 1962, explique les résultats, car le Doubs enregistre un net coup de frein de sa croissance, passant d'un solde de + 24 728 personnes entre 1954 et 1962 à + 12 391 de 1962 à 1968. Les deux villes principales du département, Besançon et Montbéliard, enregistrent également un fléchissement de leur croissance. Le Jura a une balance migratoire désormais équilibrée ; la Haute-Saône et le Territoire de Belfort améliorent légèrement leur position.

Languedoc-Roussillon

Une augmentation de plus de 17 % de la population active non agricole place le Languedoc-Roussillon en tête des régions françaises pour les créations d'emplois. Cette constatation, jointe à celle déjà signalée de l'explosion démographique de Montpellier, donne une juste mesure de son élan.

Aucune nouvelle réalisation spectaculaire ne marque l'année. Il convient, cependant, de signaler la nouvelle extension d'IBM à Montpellier (la deuxième depuis 1964) qui justifie amplement cette décentralisation. En outre, la raffinerie Mobil, à Frontignan, va porter sa capacité à 4 millions de tonnes en 1970.