Le conseil d'administration, qui peut réunir de 13 à 49 membres suivant l'importance des établissements, élit en son sein une commission restreinte où les proportions du conseil doivent être rigoureusement respectées : la commission permanente.

Avis d'orientation

Cette commission permanente est chargée de l'exécution des décisions prises par le conseil et de l'étude des questions que le conseil lui aura renvoyées. Cette commission forme également le nouveau conseil de discipline, qui comprendra, en outre, le conseiller d'orientation, deux professeurs de la classe de l'élève fautif, ainsi que deux élèves de cette classe.

Autre innovation majeure, l'élève qui passera devant le conseil de discipline pourra désormais se faire assister par un défenseur, adulte ou élève. Les garanties accordées à l'élève sont également renforcées par le fait que la sanction la plus grave, l'exclusion définitive de l'établissement, ne peut être prononcée que par le conseil d'administration.

Dernier organe de participation, l'ancien conseil de classe, qui prend désormais le nom de conseil de division. Au début de l'année, ce conseil, où siègent les élèves responsables et des parents, fixe le travail et organise les horaires de la classe. Au cours de ses réunions, qui doivent être plus fréquentes, il doit élaborer progressivement un avis d'orientation très important pour l'avenir des élèves.

De laborieuses discussions ont opposé les partisans de la participation des élèves à ce conseil et ses adversaires. Un compromis a finalement été trouvé qui consiste à interdire aux élèves et aux parents de participer aux réunions qui seront consacrées à l'étude des cas individuels.

Ces structures de dialogue et de participation ont été, en général, bien accueillies dans leur principe par les fédérations de parents et par les syndicats d'enseignants.

Une autorité anonyme

Du côté des élèves, si la majorité s'est montrée satisfaite, les membres des CAL (comités d'action lycéens) ont manifesté une très grande méfiance. Leur argument essentiel : de telles réformes « n'ont en réalité qu'un but : intégrer les lycéens au système de l'enseignement bourgeois et les détourner du combat révolutionnaire ». Beaucoup d'élèves plus modérés estiment que la représentation des élèves au sein du conseil est tout à fait insuffisante.

Un certain nombre de critiques ont été émises dans la période de rodage des réformes. Les chefs d'établissement, qui, pourtant, président le plus souvent le conseil d'administration, ont eu l'impression que leur rôle n'était pas clairement défini et qu'en tout état de cause leur autorité risquait d'être menacée.

Les parents s'abstiennent

Certains syndicats autonomes d'enseignants ont d'autre part manifesté le regret que l'autorité, dans les établissements, soit devenue anonyme. Dans le domaine de la discipline, par exemple, cet état de fait risque, selon eux, d'avoir des conséquences imprévisibles.

Les autres syndicats d'enseignants se félicitent de ces réformes, qui répondent en partie à des exigences qu'ils formulaient depuis longtemps. Ils ont demandé, cependant, que soit pris en considération le surcroît de travail qui est imposé aux professeurs par ces nouvelles structures et que soit réétudiée la notion, désormais inadaptée, d'heures de service.

Les fédérations de parents d'élèves avaient longtemps réclamé une participation accrue des parents. Pourtant, les élections qui se sont déroulées, de novembre 1968 à mars 1969, pour la désignation des représentants aux conseils d'administration ont fait apparaître une certaine indifférence de leur part.

La participation à ce scrutin a rarement dépassé 50 %. Très variable d'un établissement à l'autre, elle a parfois été très faible (12 % de votants au lycée Gabriel-Fauré, à Paris). La Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (fédération Armand) est généralement majoritaire dans les lycées. La Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (fédération Cornec) l'a emporté dans les établissements de premier cycle. Les listes autonomes, enfin, ont été majoritaires dans quelques établissements.

Le nouveau système de notation

La suppression du système de notation de 0 à 20 et des compositions (et par voie de conséquence l'abandon des classements trimestriels), mise à l'essai sur recommandation du ministère, a provoqué une polémique. Querelle de principe d'abord, mais aussi querelle sur les modalités d'application.