En tout état de cause, la nouvelle réglementation arrêtée par la Commission sportive internationale a indirectement limité l'intérêt des courses de l'année, en réduisant le nombre des concurrents de valeur. Il faudra considérer l'exercice comme une saison de transition, en attendant l'arrivée à maturité d'autres candidats (Alfa Romeo, Alpine-Renault, Matra, Ford-Europe, etc.).

Quant aux courses de vitesse, elles ont été dominées par l'ombre d'un grand absent : Jim Clark. L'ancien champion du monde, victorieux, en 1967, dans les Grands Prix de Hollande, de Grande-Bretagne, des États-Unis et du Mexique, avait dominé la fin de la précédente saison, sans pouvoir ravir le titre mondial au coureur le plus régulier du lot, le Néo-Zélandais Denis Hulme (Repco-Brabham). Clark avait réaffirmé ses prétentions au titre mondial 1968 en triomphant, au volant de sa Lotus-Ford, dans la première épreuve de la saison, en Afrique du Sud. Avec 25 victoires dans les G. P. de formule 1, il battait le vieux record de J. M. Fangio (24).

La mort inexpliquée de Jim Clark, sur la piste humide du circuit allemand de Hockenheim, au mois d'avril, a dramatiquement ouvert la voie du titre mondial à ses adversaires moins talentueux. C'est le propre équipier de Clark, l'ex-champion du monde Graham Hill, qui a repris le premier le flambeau, à la faveur de deux victoires remportées aux G. P. d'Espagne et de Monaco, où les Matra-Ford effectuèrent de spectaculaires débuts. Deux autres grands pilotes de vitesse disparaissaient peu après. L'Anglais Mike Spence se tuait lors des essais qualificatifs d'Indianapolis, et l'Italien Lodovico Scarfiotti perdait la vie au cours des essais d'une course de côte en Allemagne.

À Indianapolis, cependant, les voitures à turbine étaient dominées une nouvelle fois par les monoplaces à moteur classique. Longtemps menacé par la Lotus-STP à turbine de Joe Léonard, Bobby Unser triomphait finalement au volant d'une Eagle à moteur Offenhauser. Après la course, les organisateurs américains envisageaient d'interdire toutes les épreuves de style Indianapolis aux voitures à turbine.

Grands Prix de formule 1
(Championnat du monde des conducteurs)

Grand Prix de l'ACF (Le Mans, 2-VII-67) : 1. Brabham (Repco-Brabham), moy. 159,166 km/h ; 2. Hulme (Repco-Brabham), à 49″ 5 ; 3. Stewart (BRM V 8), à 1 tour.

Grand Prix de Grande-Bretagne (Silverstone, 15-VII-67) : 1. Clark (Lotus-Ford), moy. 189,320 km/h ; 2. Hulme (Repco-Brabham), à 12″ 8 ; 3. Amon (Ferrari), à 16″ 6.

Grand Prix d'Allemagne (Nurburgring, 6-VIII-67) : 1. Hulme (Repco-Brabham), moy. 163,3 km/h ; 2. Brabham (Repco-Brabham), à 38″ 5 ; 3. Amon (Ferrari), à 39″.

Grand Prix du Canada (Mosport, 27-VIII-67) : 1. Brabham (Repco-Brabham), moy. 132,735 km/h ; 2. Hulme (Repco-Brabham), à 1′ 9″ ; 3. Gurney (Eagle-Weslake), à 1 tour.

Grand Prix d'Italie (Monza, 10-IX-67) : 1. Surtees (Honda), moy. 226,119 km/h ; 2. Brabham (Repco-Brabham), à 0″ 2 ; 3. Clark (Lotus-Ford), à 23″ 1.

Grand Prix des États-Unis (Watkins Glen, 1er-X-67) : 1. Clark (Lotus-Ford), moy. 194,245 km/h ; 2. Hill (Lotus-Ford), à 6″ 3 ; 3. Hulme (Repco-Brabham), à 47″ 8.

Grand Prix du Mexique (Mexico, 22-X-67) : 1. Clark (Lotus-Ford), moy. 163,220 km/h ; 2. Brabham (Repco-Brabham), à 1′ 15″ 3 ; 3. Hulme (Repco-Brabham), à 1 tour.

Grand Prix d'Afrique du Sud (Kyalami, 1er janvier) : 1. Clark (Lotus-Ford), moy. 172,850 km/h ; 2. Hill (Lotus-Ford), à 25″ 9 ; 3. Rindt (Repco-Brabham), à 31″ 9.

Grand Prix d'Espagne (Madrid, 12 mai) : 1. G. Hill (Lotus-Ford), moy. 135,842 km/h ; 2. Hulme (McLaren-Ford), à 159 ; 3. Redman (Cooper-BRM), à 1 tour.

Grand Prix de Monaco (26 mai) : 1. G. Hill (Lotus-Ford), moy. 125,233 km/h ; 2. Attwood (BRM V12), à 2″ 2 ; 3. Bianchi (Cooper-BRM), à 4 tours.

Grand Prix de Belgique (Spa-Francorchamps, 9 juin) : 1. McLaren (McLaren-Ford), moy. 236,797 km/h ; 2. Rodriguez (BRM), à 12″ 1 ; 3. Ickx (Ferrari), à 39″ 6.