Pour mieux briller au-dessus du marron et du noir, le maquillage s'éclaire. Les femmes puisent leur éclat dans des fards nacrés irisant leurs pommettes imperceptiblement. Les joues délicatement poudrées de rose, la bouche tendrement corail, elles ajoutent du mystère à leur regard, dosant d'une main ferme l'eyeliner et le mascara. À leur coiffeur, elles demandent des boucles et des guiches. Ou bien elles nouent leurs cheveux en catogan.

Enfin, pour se mettre à la mode hippie, elles font une folie de bijoux : elles glissent des bagues à tous leurs doigts, accrochent à leur taille des chaînes d'or ou d'argent, et enroulent à leur cou tous les colliers de leur cassette.

Printemps-été : le style « vamp 1930 » n'a pas détrôné le prestige de la jupe courte

Le printemps affiche ses couleurs : du blanc, toute la gamme des tons écrus et beiges, le miel et le caramel, et des couleurs toniques qui fouettent l'enthousiasme : le rouge, un bleu intense ; en contrepoint, les tons graves, le bleu marine, le gris flanelle, le noir et le bordeaux.

La rue s'égaie aussi du spectacle des jambes montrées sans impudeur. Sans plus hésiter, la nouvelle longueur se place résolument au-dessus du genou, là où on ne l'attendait plus.

Trois points de mire

Les jambes, gainées dans des bas transparents de toutes nuances, ou bien bronzées, dans des bas à motif.

La jupe plissée, travaillée comme un kilt de plis étroits piqués sur les hanches, ou encore animée de plis creux profonds ou de larges plis couchés. Elle plaît toujours par son ampleur dansante et son bon ton classique.

La taille reprend sa place, et les tailles fines leur revanche. À leur avantage, les ceinturons de cuir, bardés de boucles, les sangles multicolores, le cuir tressé en larges rubans, les hauts corselets vernis, en blanc, en rouge ou en noir.

Toujours pour les tailles minces, les modélistes ont créé des tailleurs spencers, traités en deux tissus et en deux tons : petite veste à double boutonnage, en lainage uni, sur jupe courte évasée, en écossais ou en lainage quadrillé tissé en biais. Au point de jonction, une large ceinture.

Rigueur de la coupe, mais souplesse de montage : ces deux caractéristiques donnent aux tailleurs du printemps leur intérêt et leur nouveauté. Les vestes sont longues ; elles ont perdu leurs revers et leur col, et parfois leur entoilage. Le besoin d'aisance s'impose à toutes les entournures, que la veste soit étiquetée blazer ou cardigan.

Le goût de la liberté

Ce goût de la liberté assure le succès des gilets. Long, boutonné ou ouvert, imprimé à son tour de fleurs stylisées, le gilet remplace une veste pour accompagner une jupe du même ton. On trouve la même souplesse dans le manteau-chasuble. Manteau pour la longueur, gilet pour la coupe, il joue, avec la robe, la blouse et la jupe qui l'accompagnent, à des mariages de couleurs ou à des oppositions de matière.

Les chasubles gardent d'une saison à l'autre une sûre élégance. Sans manches, allongées, ceinturées, elles prennent appui sur une minijupe ou un bermuda ; comme la chemise d'homme mise au féminin et remplaçant la saharienne de l'autre été.

Le bermuda, c'est la solution sport, l'évolution printanière. Il plaît surtout aux jeunes élégantes. Avec ou sans revers, coupé haut sur la cuisse, complété de chaussettes, le bermuda compose, avec la veste de tailleur, un costume de garçonnet très britannique et bien élevé, surtout lorsque l'ensemble est coupé dans une flanelle grise, ou dans un tennis blanc à fines rayures bleu marine ou noir.

Un parfum 1930

La flanelle n'est pas seule à plaire. Les lainages à carreaux, les écossais, les prince-de-galles sont partout, souvent en des ensembles dépareillés (prince-de-galles pour la veste, flanelle pour la jupe). Quelques tweeds, des whipcords, des fil-à-fil, des crêpes de laine, contribuent à diversifier le choix. La mousseline, l'organdi, le plumetis, les crêpes georgette gardent pour l'été leurs coloris tendres et leur légèreté.

Parmi les accessoires flotte un parfum Deauville 1930. C'est vrai pour les bérets, les broches et les clips d'oreille émaillés, les colliers de perles en sautoir, les vastes écharpes ornées de monogrammes géants, les serre-têtes.