Le schéma d'ensemble, pratiquement achevé, comprend deux parties principales :
– un premier cycle de quatre ans, de la sixième à la troisième, dans des établissements indépendants, les collèges d'enseignement secondaire (CES) ; à la fin de la troisième, un conseil d'orientation aiguille les enfants dans les différentes voies du second cycle ;
– un second cycle, comprenant une voie longue qui conduit en trois ans aux baccalauréats ou aux baccalauréats de techniciens, et des voies courtes menant en deux ans aux brevets d'éducation professionnelle (BEP) ou aux certificats d'aptitude professionnelle (CAP), ou, en un an, aux certificats de formation professionnelle (CFP).

Si les principes sont nettement définis, la réalité est encore loin de correspondre fidèlement à ce plan. Dans certains cas, les nouvelles structures sont déjà mises en place. Dans d'autres, elles demeurent encore sur le papier.

Dans le premier cycle, la création des CES se poursuit progressivement. Il en existe, en 1967-1968, 1 117 : 145 sont des établissements neufs ; 528 proviennent de la transformation d'anciens collèges d'enseignement général (qui ne comportaient pas de sections longues, classiques et modernes). Les autres sont d'anciens premiers cycles de lycées, auxquels ont été ajoutées des sections courtes de type CEG et des classes de transition.

Les changements les plus importants concernent le second cycle.

Les candidats qui se sont présentés au baccalauréat en 1968 ont inauguré les nouvelles séries prévues par la réforme. Ces baccalauréats sont l'aboutissement naturel des sections qui ont été créées dans le second cycle et mises en place, année par année, depuis 1965. Il existe cinq baccalauréats : A (littéraire), B (sciences économiques et sociales), C (mathématiques et physique), D (mathématiques et sciences de la nature), E (technique). [Voir les événements de mai.]

Techniciens

Créés en 1967, les baccalauréats de techniciens n'existent pas encore. Ils intéressent deux secteurs : les études techniques proprement dites (débouchant sur l'industrie) et l'enseignement économique (conduisant à des carrières administratives et commerciales). Ces études se décomposent en deux filières : l'une, d'un niveau scientifique et de culture générale plus élevé, conduit aux baccalauréats technique (E) ou économique (B) ; l'autre, plus spécialisée et axée sur la préparation à une profession, mène aux baccalauréats de techniciens.

La distinction entre ces deux voies se fera à partir de la première. En seconde, les élèves suivront un enseignement commun avec des options.

Le baccalauréat E permet d'accéder directement à toutes les sections des facultés des sciences et à certaines classes préparatoires aux grandes écoles. Le baccalauréat B donne naturellement accès aux facultés de droit et de lettres.

Les baccalauréats de techniciens, par la formation professionnelle qu'ils assurent, permettront de trouver immédiatement un emploi. Ils déboucheront également sur les instituts universitaires de technologie (IUT), qui forment en deux ans des techniciens supérieurs.

Trois groupes de baccalauréats de techniciens ont été créés dans le secteur industriel :
– mécanique et électricité (avec trois spécialités : construction, électronique, électrotechnique) ;
– génie civil (avec deux spécialités : constructeur en bâtiment, génie civil et travaux publics) ;
– laboratoire (avec trois spécialités : physique, chimie, biochimie).

Trois baccalauréats de techniciens sont prévus dans le secteur économique : techniques administratives ; techniques quantitatives de gestion ; techniques commerciales.

Ces baccalauréats de techniciens et les sections qui y préparent ne seront pas toujours créés ex nihilo. Dans certains cas, ils se substitueront à des classes ou à des examens qui existaient déjà (classes de technique industrielle ou technique économique, brevets de techniciens, brevet supérieur d'enseignement commercial). La réforme a notamment pour objet d'unifier des types d'enseignement dont la structure et les débouchés n'avaient jamais été définis de façon cohérente.

Le second cycle court

Promulgués tardivement, les textes organisant le cycle court ne sont pas encore entrés en application sur une large échelle.