À noter qu'au sein de l'hebdomadaire l'Express un contrat d'entreprise d'un type nouveau a été conclu pour deux ans, en mars 1967, entre la direction et l'ensemble du personnel, ouvrant à celui-ci certains avantages.

Anniversaires

Le Figaro a fêté le 16 novembre 1966 le centième anniversaire de son premier numéro quotidien. Quelques mois plus tard, l'hebdomadaire le Figaro littéraire modifiait de fond en comble sa présentation.

Témoignage chrétien a atteint en décembre 1966 l'âge de vingt-cinq ans et, à cette occasion, a changé de format et modernisé ses rubriques.

Europe I, pour ses dix ans, en novembre 1966, a mis en œuvre de nouvelles formules d'émission, instituant notamment le dialogue téléphonique direct entre une personnalité ou un journaliste et les auditeurs.

La publicité

L'année n'a pas été spécialement bonne, ni d'ailleurs franchement mauvaise pour la publicité, et l'on a pu lire une fois de plus que la France se plaçait dans ce domaine au 11e rang des nations occidentales et qu'elle dépensait à ce titre trois fois moins que l'Allemagne de l'Ouest et la Grande-Bretagne.

Cependant, la concentration a fait sentir là aussi ses effets, et une Union des agences et conseils en publicité (UACP), regroupant les firmes jusque-là dispersées entre trois associations syndicales, a été constituée en octobre 1966 sous la présidence de M. Bleustein-Blanchet (Publicis). Puis l'ensemble des syndicats patronaux de toutes les branches s'unissaient pour former en janvier 1967 la Confédération de la publicité française (CPF), organisme désormais unique.

Feuilles qui poussent

Les difficultés de la presse ont été illustrées en 1966-67 par le fait qu'on n'a relevé aucune création d'un grand organe nouveau, tandis qu'un certain nombre de publications cessaient de paraître.

Toutefois, on a enregistré la naissance du Magazine littéraire, en septembre 1966 ; puis des revues l'Écho d'Afrique, d'Atlas, magazine de voyages, et de Trois Continents, revue bimestrielle consacrée aux affaires d'outre-mer. D'autre part, l'Écho de la Mode changeait de visage en devenant l'Écho ; Finance se transformait en un magazine, Valeurs actuelles ; France-Soir, enfin, publiait des éditions départementales nouvelles dans la région parisienne.

En revanche, Vingt-Quatre Heures, quotidien parisien lancé par le constructeur d'avions et député Marcel Dassault, arrêtait sa publication en septembre 1966, avant même d'avoir atteint son premier anniversaire. La revue Hara-Kiri, « journal bête et méchant », interdite à la vente aux mineurs de moins de 18 ans et à l'affichage, cessait de paraître en juillet 1966, mais reprenait sa publication en décembre de la même année. Les Cahiers du Sud, revue littéraire fondée en 1925, se sabordaient volontairement en janvier 1967. En province, Libre Artois, organe socialiste d'Arras dirigé par M. Guy Mollet, disparaissait le 30 juin 1966.

À noter que deux organes officiels de partis, la Nation (UNR) et le Populaire (SFIO), ont arrêté leur publication au cours de l'été, le premier pendant un mois et le second pour deux mois. À partir d'avril 1967, la Nation, passée sur tout petit format (21 × 27 cm), n'était plus vendue au numéro.

Le quotidien parisien Combat a traversé, à partir de l'arrestation et de la condamnation à Tunis de son propriétaire et directeur, Henry Smadja, une crise qui a connu divers rebondissements. Le journal, en effet, devait suspendre sa publication le 21 avril et, avec le soutien des frères de son directeur et malgré des difficultés techniques et de personnel, il reprenait sa publication dans un nouveau format et avec une nouvelle formule le 16 mai.

Des grèves dues à des conflits avec le personnel de leur imprimerie ont privé de leur journal pendant deux jours, au début de juillet 1966, les lecteurs de Nord-Éclair et de la Croix du Nord, puis ceux du Parisien libéré en janvier 1967. À Ouest-France, une grève de vingt-quatre heures a été provoquée en décembre 1966 par un conflit au sein du conseil d'administration. Enfin, aucun quotidien français n'a paru le 17 mai 1967, jour de grève générale.

Nouveautés et projets

L'innovation qui a fait couler le plus d'encre, si l'on peut dire, et qui a même nécessité le vote par le Parlement de dispositions législatives, est sans doute l'introduction de la publicité électorale dans la Presse. Strictement réglementée, cette pratique a eu finalement peu de succès, puisqu'un quotidien seulement, le Dauphiné libéré, et un hebdomadaire, l'Express, ont vendu des pages publicitaires aux candidats des législatives de mars 1967.