La robe, moins désinvolte que l'ensemble jupe-pull, la robe est vedette. Elle connaît son heure de gloire. Impérativement loin du corps (on déteste les tailles marquées), coupée dans un jersey ou dans un tissu-tricot à maille fantaisie, elle est à manches longues ou sans manches. On adoucit l'encolure arrondie ou carrée d'un foulard de couleur contrastée. On pose une ceinture à la pointe des hanches et le tour est joué.

Avec les grands froids, les manteaux de fourrure sont devenus rois. Autrefois réservée à une minorité, et signe certain de la réussite sociale, la fourrure est entrée dans les mœurs. On trouve un manteau de lapin pour 500 F environ, avec possibilité de crédit (mensualités de 50 F). Les caractéristiques de cette fourrure 66 sont bien définies : elle est à poils longs, travaillée en bandes horizontales et coupée comme un manteau de sport. On la traite de manière à imiter parfaitement le vison, le guanaco et autres fourrures de grand prix. Les couleurs dominantes sont le beige et le marron. Les fourreurs, par ailleurs, proposent des bêtes inconnues, le pahmi, l'agneau de Mandchourie, le weasel, ou vison chinois, et bien d'autres.

Les jours de pluie, les imperméables prennent leur revanche. La mode du vinyl multicolore ou transparent s'est calmée. Le vêtement de qualité, classique et bien coupé, prédomine. C'est le confort d'un Burberry's raglan en coton beige imperméabilisé et chaudement doublé, c'est le trench-coat d'allure un peu masculine ou la gabardine marine ou beige. Mais il y a, et il y aura toujours, des fantaisistes pour inaugurer les imperméables en toile à bâche aux couleurs vives, et les imperméables dits de cheval.

Les robes folles

La mode féminine s'est enrichie, cette année, de deux nouveaux matériaux : le métal et le papier, qui ont ouvert la voie à ce qu'un chroniqueur a appelé les robes folles.

Les parures métalliques (on a quand même préféré l'aluminium au plomb) en sont restées au stade expérimental : une douzaine de modèles présentés à titre de curiosité. Pour conserver une certaine souplesse et éviter les soudures disgracieuses, les pièces de ces robes étaient retenues par des fils de Nylon. Le poids n'en était pas moins respectable, 5 kilos, et l'autonomie limitée ; pas question de se baisser pour ramasser un mouchoir. La tentative, néanmoins, n'a pas été sans suite. On a vu surgir des accessoires en aluminium ( sac, bijoux, ceintures, pochettes, etc.) et même des soutiens-gorge.

Venue des USA, la robe en papier a connu, en revanche, un destin plus solide. Après un timide début au moment des fêtes de fin d'année, elle a tenté un industriel de Roanne, qui a transformé son entreprise (500 personnes) pour une production en grande série. Les avantages de la robe en papier, ou, si l'on préfère, du papier à robe, sont multiples. Il est infroissable, ignifuge, résistant (grâce à une trame en Nylon), doux au toucher, et son aspect est, à s'y méprendre, celui du tissu. Sa confection est d'une extrême simplicité ; il est cousu au papier adhésif, et le modèle le plus compliqué est monté en trois minutes seulement. Aspect non négligeable, le prix : suivant qu'il s'agit d'une robe d'après-midi ou d'une robe du soir, de 20 à 50 F. Plus de soucis d'entretien, et quand la robe est démodée, on la jette à la corbeille.

Fuseaux contre knickers

Pour les sports d'hiver, l'argent tient brillamment sa place : on voit scintiller, de loin, des silhouettes métallisées, comme du papier d'étain. Les couleurs claquent aussi sur le blanc étincelant : orange, rose vif, jaune, etc. Ce sont les anoraks ultra-légers, qui se plient en quatre et tiennent dans la poche (poids : 150 g ; premier prix : 50 F dans les grands magasins). On remarque aussi les anoraks-pull-overs, à col roulé et sans fermeture, d'où leur nom, en tissu plus épais, ou matelassé, que l'on enfile par la tête. On skie en anorak et carrément en pull-over de laine ou de matière synthétique, spécialement traitées pour la neige, que l'on porte avec un fuseau classique, un pantalon de vinyl ou des knickers.