Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

œil (suite)

Traitement chirurgical

Il est indiqué dans de nombreux cas. L’intervention sur le globe oculaire se fait sous anesthésie générale ou locale (par injection rétro-oculaire de novocaïne). Les paupières sont maintenues écartées grâce à un blépharostat. Les opérations les plus couramment pratiquées sont :
— l’extraction de la cataracte* ;
— les interventions antiglaucomateuses (v. glaucome) ;
— la cure du strabisme par action sur les muscles oculomoteurs, que l’on renforce (en les raccourcissant) ou que l’on affaiblit (en changeant leur insertion sclérale) de façon à obtenir un bon parallélisme oculaire ;
— la greffe de la cornée* ;
— les interventions sur les paupières et la conjonctive ;
— l’énucléation (ou ablation) du globe oculaire, obtenue en sectionnant le nerf optique. Un implant acrylique est mis à la place du globe, et une prothèse (coque en émail ou en matière plastique) imitant parfaitement l’aspect extérieur de l’œil est adaptée par-dessus. L’énucléation est à différencier de l’éviscération (où l’on vide le contenu du globe en laissant intacte la sclérotique) et de l’exentération (où l’on enlève tout le contenu de l’orbite, œil compris), cette dernière intervention étant pratiquée en cas de tumeur orbitaire.

Actuellement, l’emploi du microscope opératoire permet de réaliser des interventions d’une grande précision (ainsi la trabéculotomie [v. glaucome]).

Il faut mettre à part l’emploi du laser, dont les rayons traversent les milieux transparents de l’œil sans les modifier et sont arrêtés par les écrans pigmentaires de la choroïde, de la rétine et de l’iris en dégageant de la chaleur au point d’impact. On peut ainsi traiter, sans ouvrir le globe oculaire, des affections rétiniennes ou iriennes, le système laser étant incorporé dans le manche d’un ophtalmoscope à image droite.

J. K.

➙ Cataracte / Cécité / Conjonctive / Cornée / Glaucome / Iris / Nerveux (système) / Nez / Ophtalmologie / Vision.

 E. Wolff, The Anatomy of the Eye and Orbit, Including the Central Connections Development and Comparative Anatomy of the Visual Apparatus (Philadelphie, 1933 ; 5e éd., 1961). / Atlas der Augenkrankheiten (Leipzig, 1937 ; 6e éd., Stuttgart, 1963). / H. B. Stallard, Eye Surgery (Baltimore, 1946 ; 4e éd., Bristol, 1965). / H. W. Larsen, Manual and Color Atlas of the Ocular Fondus (Philadelphie, 1969 ; trad. fr. Manuel et atlas du fond d’œil normal et pathologique, Masson, 1971). / H. Saraux et B. Biais, Précis d’ophtalmologie (Masson, 1969). / G. Bonamour, Traité d’ophtalmologie (Masson, 1971). / G. Offret, P. Dhermy, A. Brini et P. Bec, Anatomie pathologique de l’œil et de ses annexes (Masson, 1974).

Œrsted (Hans Christian)

Physicien et chimiste danois (Rudkøbing 1777 - Copenhague 1851).


Œrsted naît dans la petite île de Langeland, où son père exerce la profession d’apothicaire. Dans son enfance, il passe ses journées, avec son frère Anders, plus jeune que lui d’un an, chez un perruquier qui leur donne leurs premières leçons. À douze ans, il entre, avec son frère, comme apprenti dans la maison paternelle, et il s’initie à la chimie et aux sciences naturelles. En 1794, les deux frères vont poursuivre leur instruction à Copenhague, où Christian obtient les grades de docteur en philosophie et de docteur ès lettres. Il prend comme son père la direction d’une pharmacie, tandis que son frère deviendra plus tard un célèbre jurisconsulte et homme d’État.

Vers 1800, Œrsted se consacre à une étude électrochimique de l’affinité, lorsque Volta* lui fournit un outil précieux en inventant la pile électrique. L’année suivante, il obtient une bourse qui va lui permettre de voyager pendant cinq ans pour s’instruire, notamment en Allemagne et en France. À son retour au Danemark, il se voit attribuer une chaire de physique à l’université de Copenhague.

C’est au début de l’année 1820 qu’Œrsted fait fortuitement la découverte qui va l’immortaliser. Mais, comme l’a dit Pasteur* à son propos : « Dans le champ de l’observation, la chance favorise seulement les esprits préparés. » Par un heureux hasard, une aiguille aimantée se trouve au voisinage d’un fil de platine uni aux bornes d’une pile de Volta, et l’on voit cette aiguille déviée de sa position d’équilibre. Cette expérience, qui relie après bien des recherches le magnétisme à l’électricité, est aussitôt reprise par de nombreux savants, et il appartiendra à Ampère* de développer cette découverte de l’électromagnétisme qui vaut à son auteur une grande célébrité. Œrsted fonde, en 1824, une société pour la vulgarisation de la connaissance des sciences et pour l’avancement des études scientifiques. Conseiller d’État en 1828, il est nommé directeur de l’école polytechnique de Copenhague, lors de sa fondation en 1829.

Mais l’activité d’Œrsted s’attache aussi à d’autres domaines que l’électromagnétisme. Il construit un piézomètre, à l’aide duquel il fait, en 1822, la première étude de la compressibilité des liquides et des solides. En 1826, il observe que le gaz sulfureux ne suit pas la loi de Mariotte. C’est enfin lui qui paraît avoir, le premier, isolé l’aluminium sous forme pulvérulente, après en avoir préparé le chlorure.

R. T.

 J. C. Hauch et G. Forchhammer, H. C. Œrsted’s Leben (Spandau, 1853).

œsophage

Portion initiale du tube digestif qui réunit le pharynx à l’estomac.



Anatomie

L’œsophage fait suite à l’entonnoir pharyngé par un orifice rétréci, la bouche œsophagienne ; son trajet vertical, dans le médiastin postérieur, l’amène jusqu’au diaphragme, qu’il traverse dans une fente musculaire appelée hiatus œsophagien, puis il se termine en s’abouchant à la partie haute de l’estomac, l’orifice de jonction portant le nom de cardia.

Dans le thorax, l’œsophage est d’abord à la face postérieure de la trachée, puis du pédicule pulmonaire gauche. Il croise la crosse aortique à gauche, la crosse veineuse azygos à droite. Au-dessous des pédicules pulmonaires, les nerfs pneumogastriques descendent à son contact.