Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

œil (suite)

1. Dans l’échographie A, unidimensionnelle, la visualisation des échos sur l’écran se fait sous la forme de pics. La sonde est appliquée directement ou indirectement (sonde à embout) sur la cornée. On obtient successivement l’écho cornéen, l’écho de la face antérieure du cristallin, l’écho de la face postérieure du cristallin et l’écho du pôle postérieur du globe, lorsque la sonde est dirigée selon l’axe antéropostérieur du globe.

Les renseignements apportés sont de deux ordres.
— Renseignements biométriques. On peut, après étalonnage de l’appareil, mesurer de façon précise les différentes distances intra-oculaires (longueur totale du globe, épaisseur du cristallin, etc.).
— Renseignements diagnostiques. Parmi les lésions intra-oculaires, les ultrasons peuvent repérer celles qui présentent une saillie ou une surface suffisante, et ce quel que soit le degré de transparence des milieux oculaires. On pourra ainsi diagnostiquer un décollement de rétine ou un cancer intra-oculaire.

2. L’échographie B, bidimensionnelle, est surtout utilisée dans l’exploration de l’orbite. Les échos sont visualisés sur l’écran sous la forme de points plus ou moins lumineux suivant l’intensité de l’écho.

• L’angiographie oculaire en fluorescence consiste à individualiser les différents territoires vasculaires de l’œil grâce à une substance de contraste, la fluorescéine sodique. Ce produit est introduit dans la circulation générale par injection intraveineuse au pli du coude, et l’on observe son passage au niveau de l’œil avec une lumière monochromatique bleue, qui est nécessaire pour créer le phénomène de fluorescence. Des clichés sont pris à l’aide d’un rétinographe (appareil permettant de prendre des photographies du fond de l’œil) équipé de filtres spéciaux. La source lumineuse, intense, est fournie par un flash électronique.

Les indications de cet examen, très nombreuses, peuvent être groupées sous trois rubriques selon la chronologie des phénomènes produits.

Le temps bras-rétine. Il s’écoule en moyenne de 7 à 12 secondes entre l’injection du colorant et son apparition à la papille. L’existence d’une différence entre l’œil droit et l’œil gauche donne d’utiles indications sur les circulations carotidiennes.

Le stade d’injection. Il débute par un temps choroïdien, puis s’injectent successivement les artères rétiniennes, les capillaires et les veines. La morphologie et la dynamique vasculaire peuvent ainsi être étudiées.

Le stade de rétention. Il n’y a pas de rétention du colorant visible dans un fond d’œil normal. Celle-ci ne s’observe que s’il existe des tissus anormaux, œdémateux, cicatriciels ou tumoraux. L’angiographie en fluorescence permet donc de distinguer des altérations rétiniennes purement vasculaires et des lésions du couple épithélium pigmentaire-choroïde ; elle est, malheureusement, impossible à pratiquer en cas d’opacité des milieux transparents oculaires (cataracte par exemple).

L’électrorétinogramme est la courbe obtenue par l’enregistrement, à la surface cornéenne, de l’activité électrique rétinienne provoquée par un éclair lumineux. Deux électrodes, l’une neutre, fixée dans la région périorbitaire, l’autre active, incorporée dans un verre de contact adapté sur la cornée, sont reliées à un oscillographe cathodique. Les deux yeux sont dérivés de façon concomitante. La stimulation lumineuse, de couleur variable, intéresse toute la rétine ; elle est faite d’une succession d’éclairs lumineux. Un petit ordinateur, ou sommateur, adapté à l’oscillographe permet d’obtenir des différentes réponses successives. On isole successivement une onde A négative et une onde B positive. L’étude de ces potentiels lors de l’adaptation à l’obscurité permet de dédoubler l’onde B en une onde B1, représentant l’activité des cônes (donc de la macula), et en une onde B2, représentant l’activité des bâtonnets (donc, en gros, du reste de la rétine).

La réponse électrorétinographique est liée principalement aux éléments sensoriels de la rétine. Ce n’est que lorsque ceux-ci sont lésés que l’on trouve des anomalies importantes (rétinopathie pigmentaire par exemple). La réponse est, par contre, quasi normale en cas d’atteinte des fibres optiques.

L’étude des potentiels évoqués visuels permet d’apprécier l’intégrité des voies de conduction et des centres récepteurs de la vision (voies optiques).

L’électro-oculographie étudie le potentiel de repos de l’œil (mesuré lors de mouvements oculaires) à l’obscurité et à l’éblouissement. Elle est anormale en cas d’atteinte de l’épithélium pigmentaire et des cellules visuelles (cônes et bâtonnets) de la rétine.

• L’électromyographie permet d’étudier les potentiels de repos et d’action des muscles oculaires : elle est particulièrement intéressante en cas de paralysie oculomotrice ou de nystagmus.


Pathologie oculaire


Troubles de la réfraction

V. vision.


Maladies des annexes de l’œil

• Maladies des paupières.
1. Anomalies génétiques. L’épicanthus est un repli cutané bilatéral en forme de croissant concave en dehors, qui descend de la paupière supérieure en masquant plus ou moins l’angle interne. Il revêt un caractère racial chez les Mongols.

Le colobome palpébral est une défectuosité triangulaire dont la base est au bord libre. La ptôsis est l’abaissement permanent, uni ou bilatéral, de la paupière supérieure.

2. Anomalies de position des paupières. L’entropion est le retournement en dedans du bord libre palpébral. Il entraîne un retournement des cils, qui viennent frotter contre la conjonctive et la cornée (trichiasis). Il peut être d’origine spasmodique (surtout sénile) — et il siège alors à la paupière inférieure — ou d’origine cicatricielle (traumatique, atteignant surtout la paupière supérieure) ou trachomateuse — et il atteint alors la paupière supérieure (v. conjonctive).

L’ectropion est le retournement en dehors du bord libre de la paupière inférieure ; il peut être d’origine sénile ou d’origine paralytique (paralysie faciale périphérique). Dans ce dernier cas, on est souvent obligé de pratiquer une blépharorraphie (ou tarsorraphie), qui est la suture du bord libre des paupières, partielle ou totale.

3. Affections cutanées des paupières. Ce sont les œdèmes, les bouffissures et les atrophies des paupières. Le xanthélasme est une tache jaune étendue provoquée par un dépôt de cholestérol. L’eczéma* est l’affection cutanée la plus fréquente, isolée ou dans le cadre d’une allergie générale.

4. Maladies du bord libre palpébral. Les blépharites sont des inflammations localisées uniquement ou en majeure partie au bord ciliaire. Elles peuvent être érythémateuses, squameuses ou ulcéreuses. D’origine surtout allergique, elles sont d’évolution traînante.

L’orgelet (ou compère-loriot) est un abcès d’une glande sébacée palpébrale : c’est l’homologue du furoncle de la peau.

5. Maladies du tarse. Elles sont représentées essentiellement par le chalazion, granulome inflammatoire chronique (pseudo-tumeur) dû à la rétention de la glande de Meibomius. Le chalazion est aisément curable chirurgicalement.

6. Traumatismes. Les contusions provoquent des ecchymoses et des hématomes souvent volumineux. Les plaies nécessitent un traitement chirurgical d’urgence par un ophtalmologiste pour éviter une cicatrice vicieuse. Les brûlures laissent souvent des déformations nécessitant une blépharoplastie, ou chirurgie plastique des paupières.

7. Tumeurs. Elles peuvent être congénitales, comme l’angiome, acquises bénignes comme le papillome, ou malignes. Les tumeurs malignes sont surtout des épithéliomas basocellulaires de la paupière inférieure, survenant chez des sujets âgés ; leur traitement est radiothérapique de préférence, et leur pronostic bon en général.

• Maladies du sourcil.
Ce sont essentiellement les tumeurs (comme le kyste dermoïde de la queue du sourcil), les traumatismes et les infections (abcès ou furoncle).

• Maladies de la conjonctive. V. conjonctive.