Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

océanographie et océanologie (suite)

Les nombreuses agences fédérales consacrées à la mer ont été regroupées en 1970 dans la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), régie selon les mêmes principes que la NASA. La NOAA a son siège à Washington. Elle comprend le National Marine Fisheries Service, le National Weather Service, le Bureau marin d’études minières, la direction du « Sea Grant Program » (subventions à l’océanographie), géré par la National Science Foundation, le Réseau national des bouées, la National Oceanographic Data Center ; le principal participant est l’ESSA (Environmental Science Services Administration), chargée notamment de la prévision marine et de l’exploration du plateau continental (par l’intermédiaire de l’U.S. Coast and Geodetic Survey ; 12 000 personnes). La NOAA est en relation permanente avec la NASA pour l’utilisation des satellites. Elle dispose d’une trentaine de navires, dont plusieurs dépassent 3 000 t, tels le Discoverer ou l’Oceanographer (3 800 t). Reste en dehors de ce regroupement l’U.S. Oceanographic Office, qui a son programme et ses moyens propres (navires comme le Silas Bent, le Kane ou l’Eltanin).

France

Les laboratoires universitaires, dispersés sur les côtes, n’ont pas la taille de leurs homologues américains. Les institutions les mieux dotées sont financées par des compagnies privées ou des organismes d’État : le Service hydrographique et océanographique de la marine (Brest), l’O. R. S. T. O. M. (Office de la recherche scientifique et technique d’outre-mer), l’Institut scientifique et technique des pêches maritimes (Nantes ; navire Thalassa, 1 500 t).

Depuis 1967, le Centre national pour l’exploitation des océans (CNEXO, Paris) est chargé de coordonner les efforts de recherches entrepris par des équipes pluridisciplinaires, de promouvoir les campagnes lointaines, d’aider à l’exploitation industrielle de la mer et d’assurer la gestion des moyens lourds (plusieurs navires, tel le Jean-Charcot [2 200 t], engins de plongée, bouées...). Le CNEXO possède deux grands laboratoires : le Centre océanologique de Bretagne (C. O. B.) à Brest et le Centre océanologique du Pacifique (C. O. P.) à Vairao (Tahiti).

Grande-Bretagne

Elle dispose de nombreux laboratoires universitaires, notamment celui de Plymouth, consacré à la biologie, et le Department of Geodesy and Geophysics (université de Cambridge), qui a joué un rôle important dans les recherches portant sur la structure profonde des océans. Parmi les organismes nationaux, on citera la White Fish Authority, qui a réalisé de remarquables travaux dans le domaine de l’aquaculture, et le National Institute of Oceanography (Wormley, Surrey), dont les recherches dans l’Atlantique et l’océan Indien sont fondamentales (principal navire : le Discovery II [1 800 t]). Grande activité des compagnies de technologie marine dans le domaine de la prospection et de l’exploitation du sable et du gravier, et surtout des hydrocarbures (notamment en mer du Nord).

Japon

Progrès très rapides. Organisme central : Conseil pour le développement océanique. Nombreuses agences nationales (pour l’environnement marin, les pêches...) et universités, surtout orientées vers l’océanographie biologique et physique (à Tōkyō, Kyōto, Sapporo, Hakodate...). Grande activité des sociétés privées, qui se consacrent aux travaux sous-marins, à l’aquaculture (place prépondérante dans le monde) et à l’exploitation des gisements miniers. Flotte importante : le Fuji (7 760 t, 100 m) est surtout destiné aux mers australes.

Nouvelle-Zélande

Nombreux travaux dans l’océan Austral sous l’impulsion du New Zealand Oceanographic Institute, installé à Wellington.

Principauté de Monaco

Musée océanographique fondé en 1910 par Albert Ier. Un des plus complets du monde. Dirigé depuis 1957 par Jacques Yves Cousteau. Grand rôle dans la prospection de la Méditerranée et du Proche-Atlantique. Navire : la Calypso (360 t).

U. R. S. S.

Organisation complexe qui dépend de plusieurs ministères et de l’Académie des sciences, au sein de laquelle a été créé un comité spécialement chargé de coordonner toutes les activités océanographiques. L’organisme le plus important est l’Institut d’océanologie (dans la banlieue de Moscou), qui gère plusieurs laboratoires régionaux ou spécialisés (comme l’Institut hydrophysique ou l’Institut biologique des mers du Sud, établis à Sébastopol). L’Institut de recherches sur les pêcheries et l’océanographie, dispose de laboratoires à Mourmansk, à Kaliningrad, à Vladivostok et à Kertch. Le Service hydrométéorologique regroupe l’Institut océanographique d’État (à Moscou) et l’Institut arctique et antarctique (qui dépendait jadis de l’Administration de la Route maritime du Nord). [V. Arctique (océan).]

La flotte océanographique de l’U. R. S. S. est plus nombreuse que celle de tous les autres pays réunis. Elle comprend en général de gros navires, dont une dizaine ont un déplacement égal ou supérieur à 5 000 t : Vitiaz (5 700 t), Mikhail Lomonossov (6 000 t), Akademik Kourtchatov (6 800 t), Akademik Vernadski (7 000 t, 120 m de long) par exemple. Le Professor Vize déplace 6 900 t, navigue à 18 nœuds et est une véritable base météorologique et océanographique flottante, équipée d’appareils pour mesurer les courants, étudier l’acoustique marine et armée de lance-fusées pour la recherche ionosphérique. L’Ob et la Lena, brise-glace de 12 600 t, affectés à l’Institut arctique et antarctique, participent partiellement aux campagnes de recherches dans les mers froides.

J.-R. V.


Les objectifs

L’océanographie présente trois aspects essentiels.


L’océanographie du solide

Elle se propose l’étude du vase océanique (fonds et bords), qui est décrit dans ses formes (bathymétrie, géomorphologie), dans sa nature (sédiments et roches étudiés par la géologie) et dans son substratum (géophysique). Trois grands axes de recherches peuvent être distingués :

• l’étude de la cinématique des formes et des sédiments en relation avec la dynamique actuelle ;

• la reconstitution des grandes étapes morphosédimentologiques, et notamment les plus récentes (étude de carottages), associées aux oscillations du climat et du niveau de la mer au cours du Pliocène et du Quaternaire ;