Océanie (suite)
Les dessins, peintures et surtout gravures rupestres et pariétales, sont abondants en Océanie. Si l’on sait la fonction religieuse de certaines de ces productions artistiques — pétroglyphes de l’île de Pâques liés au culte de l’Homme-Oiseau, tortues et masques gravés sur les dalles des marae des îles de la Société —, celle des autres nous est inconnue. Il en est ainsi, notamment, des abondants pétroglyphes de la Nouvelle-Calédonie et des îles Hawaii.
L’unité dans la diversité
Nous avons pu distinguer différentes provinces artistiques en Océanie, les plus riches étant sans doute la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Zélande et les îles Marquises. Il serait tentant de rechercher, en comparant les styles régionaux, des influences ou des courants de diffusion qui permettraient de préciser, en particulier, les processus du peuplement du Pacifique Sud. Il faudrait supposer, par exemple, un rapport direct entre les motifs spirales néo-zélandais et néo-guinéens ou australiens, hypothèse contraire à toutes les données de l’ethnologie et de l’archéologie. Inversement, toute recherche de cet ordre se heurte à l’évidente parenté de tous les arts océaniens. Cette unité s’explique par la coexistence, aux temps anciens et au centre du Pacifique occidental, des peuples qui colonisèrent ensuite le reste du Pacifique Sud. L’art de l’Océanie est partout au service de la conception qu’a l’homme des problèmes de sa propre existence et du monde, conception déjà traduite sous forme de mythes et de cosmogonies variés. Il se diversifie et s’enrichit selon que l’accent est donné sur l’un ou l’autre aspect de cette même conception. Il se diversifie également du fait de son propre dynamisme et du fait d’un progressif et relatif isolement des groupes sociaux dans les différents archipels d’un océan qui couvre plus du tiers de la surface du globe.
J. G.
G. H. Luquet, l’Art néo-calédonien (Institut d’ethnologie, 1927). / W. C. Handy, l’Art des îles Marquises (Éd. d’art et d’histoire, 1938). / R. Linton et P. S. Wingert, Arts of the South Seas (New York, 1946). / M. Leenhardt, Arts de l’Océanie (Éd. du Chêne, 1948). / A. Bühler, T. Barrow et C. P. Mountfort, Ozeanien und Australien (Baden-Baden, 1961 ; trad. fr. Océanie et Australie, l’art de la mer du Sud, A. Michel, 1962). / J. Guiart, Océanie (Gallimard, 1963). / A. Lavondes, Art ancien de Tahiti (Nouv. éd. latines, 1969). / La Découverte de la Polynésie (Soc. des amis du musée de l’Homme, 1972). / K. Kupka, Peintres aborigènes d’Australie (Soc. des océanistes, 1973).