Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

arboriculture fruitière (suite)

• La fumure au verger. Elle doit être calculée en fonction des résultats de l’analyse du sol. Si ce dernier est de consistance moyenne, la fumure de fond, qui assure l’accomplissement de réserves, sera caractérisée par des apports importants de matières organiques et chimiques :
50 à 80 t de fumier à l’hectare ;
2 à 3 t de superphosphates à l’hectare ;
0,5 à 0,6 t de sulfate de potasse à l’hectare, que l’on incorpore au sol au cours de sa préparation (défoncement ou sous-solage).

Par la suite, la fumure d’entretien tient compte de l’âge des arbres et des tonnages récoltés.

L’équilibre, en moyenne 1/0,8/1,5, donne le rapport qui doit exister entre les 3 éléments de base (N/P2O5/K2O) ; l’intensité concerne l’importance en poids et prend pour base une quantité de 15 kg d’azote pur par année d’âge et par hectare. Ce dernier élément sera apporté au sol en 3 fois : un mois avant le débourrement, à la nouaison et après la récolte. Les deux autres éléments (P et K) sont apportés à l’automne, avec le labour d’hiver ou par le principe de la localisation.

• L’irrigation. Elle est souvent indispensable (Midi) et se réalise par submersion, par sillons ou par aspersion. Le choix du mode d’irrigation est en rapport avec les ressources, le profil et la nature du sol. Trop souvent la présence de limon interdit l’aspersion et oblige au choix d’un autre mode d’irrigation. Quel que soit le procédé retenu, il faut irriguer à bon escient, sans excès, au bon moment (le soir), sans attendre le moment critique et tout en tenant compte de l’influence des engrais et de la diffusion possible des maladies du système radiculaire.

• La lutte contre les gelées. Dans de très nombreuses régions, au printemps, les gelées causent des dégâts qui justifient la lutte. On pratique des méthodes indirectes (choix de l’emplacement, formes élevées, roulage du sol) ou des méthodes directes telles que le réchauffement de l’air ambiant avec usage de chaufferettes à mazout, de rayonnement infrarouge ou d’aspersion d’eau sur les arbres. Le prix de revient et les ressources en eau déterminent le choix du procédé de lutte.

• Les coûts de production. Il faut dans ce domaine distinguer les frais fixes et les frais annuels, ou d’entretien. Les premiers concernent surtout l’amortissement de la plantation, du matériel et des bâtiments ; ils s’élèvent à 40 ou 42 p. 100 du total. Les seconds concernent la main-d’œuvre, les approvisionnements, les frais d’entretien et ceux de fonctionnement du matériel, ainsi que les produits de lutte ; ils totalisent 58 à 60 p. 100 des dépenses globales.

Il est possible de faire évoluer ces charges, soit en rentabilisant le matériel par un emploi plus judicieux (grandes surfaces ou CUMA), soit en réduisant les frais de main-d’œuvre (taille par éclaircie, éclaircissage chimique des fruits). En ce qui concerne l’amortissement des plantations, le producteur est en mesure d’en diminuer l’importance en agissant sur la période de non-production, par le choix de formes simples et l’adoption de la taille moderne dite « par allongement » ou « par éclaircie ».


Étude des principales espèces

On classe les diverses espèces cultivées en fonction de la nature des fruits récoltés, à savoir :
— les fruits à pépins : pommes et poires ;
— les fruits à noyau : pêches, abricots, cerises et prunes ;
— les petits fruits : framboises, cassis, groseilles ;
— les autres fruits : fraises, noix, châtaignes, amandes, raisins de table...

Leur localisation est en liaison étroite avec le climat. Les Pommiers et les Poiriers se situent de préférence dans le Val de Loire, la région parisienne, la vallée de la Garonne et surtout la vallée du Rhône. Les fruits à noyau (cerises et prunes) se répartissent d’une façon toute différente ; on en trouve aussi bien dans l’Est que dans les vallées de la Seine, de la Loire et de la Garonne. Le Pêcher et l’Abricotier, plus exigeants quant au sol et au climat, se situent dans la vallée de la Garonne, le Roussillon, le Languedoc, la vallée du Rhône, les Alpes-Maritimes et la Corse.


Le Pommier

C’est l’espèce fruitière la plus cultivée dans le monde. Sa production, y compris les pommes à cidre, est équivalente à celle des agrumes*.

Les vergers de Pommiers se trouvent localisés en France principalement dans 3 zones : Sud-Est (35 p. 100), vallée de la Loire (24 p. 100) et Sud-Ouest (22 p. 100).

Le verger est jeune, puisque 22 p. 100 des arbres ont moins de 4 ans, et que 40 p. 100 ont entre 4 et 10 ans.

• Climat, situation, exposition, sol. L’aire de culture du Pommier est très étendue et semble s’accommoder de tous les climats locaux et régionaux. Cet arbre craint moins le froid que la chaleur excessive, et préfère les climats humides (bande littorale) aux climats secs. Les variétés d’origine américaine, grâce à une longue période végétative, s’adaptent parfaitement. La résistance aux basses températures et les besoins en froid ne posent pas de difficultés. Il est souhaitable de réserver au Pommier les situations les plus fraîches, à l’exception des vallons trop soumis aux brouillards. Peu exigeant quant au sol, il demande une bonne terre à Blé, saine, même calcaire, mais riche en magnésium.

• Porte-greffes. En dehors du franc, les pépiniéristes ont recours aux sélections d’East-Malling (nos I, II, IV, VII, IX, XII) et aux hybrides Malling-Mertons (MM 104-109-111).

• Formes. Ce sont le gobelet différé et la palmette italienne.

• Variétés. Dans toute la France, la Golden et les Delicious rouges représentent la plus grosse part (75 à 85 p. 100, suivant les régions) ; puis viennent, dans la vallée de la Loire et en montagne, les diverses Reinettes (Canada, Clochard, du Mans).

• Soins. Les vergers sont soumis à la taille longue ou d’éclaircie, que complète l’éclaircissage chimique des fruits. Irrigations, fumures et soins antiparasitaires assurent une récolte de fruits de qualité.