Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nouvelle-Zélande (suite)

Lors des élections générales du 25 novembre 1972, le parti travailliste l’emporte. Le 8 décembre entre en fonction un gouvernement présidé par Norman E. Kirk (1923-1974), chef parlementaire du Labour Party depuis 1965. Après la mort de N. E. Kirk, un autre travailliste, Wallace Rowling devient Premier ministre. Mais les élections du 29 novembre 1975 ramènent au pouvoir le parti national et Robert David Muldoon dirige depuis le nouveau gouvernement.

P. P.


La population

La Nouvelle-Zélande a franchi en 1975 le cap des 3 millions d’habitants. La densité moyenne est d’environ 12 habitants au kilomètre carré. Cette population comporte deux groupes ; les Maoris, d’origine polynésienne, et les Européens, en majorité d’origine britannique.

Les Maoris, venus en plusieurs vagues des archipels de Polynésie, sont un peu plus de 250 000 ; ils représentent près de 9 p. 100 de la population totale. Après une période de grave déclin, ils connaissent aujourd’hui un renouveau très spectaculaire : leur natalité est forte (plus de 35 p. 1 000), alors que la mortalité est parmi les plus basses du monde (6,4 p. 1 000 en 1966). Le taux d’accroissement annuel est donc de l’ordre de 3 p. 100, et la structure du groupe maori est d’une étonnante jeunesse : 61 p. 100 ont moins de vingt ans. La répartition des Maoris est très inégale : les trois quarts vivent dans la moitié septentrionale de l’île du Nord, le reste étant installé dans la partie méridionale de cette île (l’île du Sud n’a que 4 p. 100 de la population maorie). À peine la moitié vit encore à la campagne. Installés dans des réserves inaliénables, les Maoris ont abandonné leur genre de vie passé, fondé sur la culture, médiocre, de la patate douce et sur la pêche, et sont devenus des éleveurs de moutons ou de vaches. Mais l’exode vers les villes est important. Quelques-uns sont restés dans les petites cités de l’île du Nord, par exemple Whangarei, Gisborne, Rotorua, mais beaucoup sont allés s’installer à Auckland (35 000 environ).

Aux Maoris s’ajoutent aujourd’hui plus de 30 000 Polynésiens, venus récemment des archipels du Pacifique Sud, des îles Samoa, Cook et Tonga. Bien que le gouvernement essaye de pratiquer une politique d’intégration avec maintien de la culture traditionnelle, la présence d’une forte minorité de population de couleur dans le nord de l’île posera de délicats problèmes sociaux et économiques.

Les Européens de Nouvelle-Zélande sont les descendants des colons anglo-saxons installés dans l’île depuis un siècle. Il s’y est ajouté depuis la Seconde Guerre mondiale des immigrants de l’Europe centrale et de l’Europe méridionale, et surtout des Britanniques. Leur nombre a été beaucoup plus limité qu’en Australie : d’avril 1947 à mars 1970, le bilan migratoire a été favorable avec un excédent de 273 680 personnes.

La population blanche s’accroît essentiellement par excédent des naissances sur les décès : la mortalité est très faible (de 8 à 9 p. 1 000), alors que la natalité est supérieure à 20 p. 1 000. Le croît naturel est nettement moins élevé que celui du groupe maori.

Les deux tiers des Européens vivent dans l’île du Nord. De plus, le déséquilibre entre populations rurale et urbaine est très marqué : 80 p. 100 des Néo-Zélandais vivent en ville. Des agglomérations de quelques dizaines de milliers d’habitants jouent le rôle de centres régionaux : dans l’île du Nord, Whangarei (35 000 hab.), Hamilton (72 000), Gisborne (30 000), Napier (38 000), New Plymouth (37 000), Wanganui (39 000) ; dans l’île du Sud, Nelson (29 000 hab.), Timaru (29 000), Invercargill (50 000). Il n’existe pas une aussi forte concentration en une seule métropole que dans certains États australiens, mais 40 p. 100 environ de la population totale vivent tout de même dans les quatre agglomérations principales : Dunedin (110 000 hab.) et Christchurch (260 000) dans l’île du Sud, et Wellington* (301 000 hab.) et Auckland* (603 000) dans l’île du Nord. Ces villes ont un aspect très anglo-saxon par leur centre d’affaires bien individualisé (central business district) et par de vastes quartiers de résidence constitués de maisons individuelles, en bois ou en brique, avec jardin.


L’économie


L’élevage

La Nouvelle-Zélande en vit en grande partie : 90 p. 100 des terres utilisées lui sont consacrées, et 90 p. 100 des exportations sont des produits d’origine animale. La Nouvelle-Zélande a d’abord développé un élevage de moutons pour la laine, seul produit exportable au xixe s., étant donné l’éloignement de la métropole. Mais la découverte des procédés de réfrigération a permis le transport, à partir de 1882, de viande et de produits laitiers, ce qui a favorisé l’essor de l’élevage du gros bétail. À l’heure actuelle, les ovins fournissent 44 p. 100 du revenu agricole et les bovins 39 p. 100.

On compte plus de 60 millions de moutons (57 p. 100 dans l’île du Nord, 43 p. 100 dans l’île du Sud) soit 20 ovins pour 1 habitant. Les troupeaux parcourent toutes les zones de collines. Sur les croupes élevées au climat rude, en particulier dans l’île du Sud, on élève de façon extensive des mérinos sur des domaines qui atteignent parfois 40 000 ha. Sur les basses collines, on trouve surtout des moutons croisés, le romney marsh constituant plus de 70 p. 100 du cheptel ovin néo-zélandais. Dans les plaines alluviales (plaine de Canterbury), l’élevage des agneaux de boucherie est souvent associé à celui du gros bétail. Au total, 22 000 sheep farms ont des troupeaux de plus de 1 000 têtes et 250 domaines possèdent plus de 10 000 bêtes chacun.

Le cheptel bovin comporte 5,3 millions de bœufs de boucherie et 3,8 millions de vaches laitières. Il est surtout concentré dans l’île du Nord, où l’on trouve 90 p. 100 des vaches et 80 p. 100 des bœufs. L’élevage du gros bétail (races aberdeen-angus, hereford) est souvent associé à celui du mouton. L’élevage laitier est caractéristique des plaines alluviales, au sol fertile et humide : les herbages, soigneusement améliorés, fournissent l’essentiel de la nourriture, les cultures fourragères n’intervenant que comme appoint. Les quatre cinquièmes des vaches sont des jersiaises, mais, depuis quelques années, les frisonnes font de rapides progrès. Les exploitations laitières ont en moyenne de 30 à 40 ha, et le troupeau habituel a environ 80 bêtes. Les fermes, disséminées dans la campagne, sont très bien équipées. Le lait est expédié vers des usines coopératives, qui le paient en fonction de sa teneur en matières grasses. Il est transformé en beurre (pour 72 p. 100) ou en fromage (pour 16 p. 100), parfois préparé en lait condensé ou en poudre. La consommation directe sans transformation ne représente que 8 p. 100 de la production. Un important élevage de porcs est lié à l’utilisation des sous-produits des laiteries.