Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nouvelle-Guinée (suite)

Le commerce se fait essentiellement par Rabaul (20 300 hab. en 1970), principale ville de la Nouvelle-Bretagne, Lae (24 000 hab.) et Madang (11 000 hab.), sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée, et Port Moresby, sur la côte sud (56 000 hab.) et capitale administrative de l’État. C’est dans ces ports que vivent la plupart des 49 000 non-indigènes, surtout des Australiens et des Britanniques (13 600 à Port Moresby, 4 700 à Lae, 3 700 à Rabaul).

A. H. de L.

➙ Indonésie / Mélanésie / Océanie.

 R. Neuhauss, Deutsch Neu-Guinea (Berlin, 1911 ; 3 vol.). / S. W. Reed, The Making of Modern New Guinea (Philadelphie, 1943). / B. Essai, Papua and New Guinea. A Contemporary Survey (Melbourne, 1961). /A. Guilcher, l’Océanie (P. U. F., coll. « Magellan », 1969).

Nouvelle-Orléans (La)

En angl. New Orleans, v. des États-Unis, en Louisiane ; 593 000 hab.


En 1718, les Français fondent, sur l’initiative de Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville (1680-1708), une ville qu’ils baptisent en l’honneur du Régent La Nouvelle-Orléans. Celle-ci est située entre le lac Pontchartrain et le Mississippi, à plus de 100 km de la côte du golfe du Mexique, au milieu des marécages et des bayous, dans un climat semi-tropical. Mais elle témoigne de l’intérêt que l’on porte à Paris au développement de la Louisiane, cette nouvelle province royale d’outre-Atlantique. Elle est alors la résidence du gouverneur et de l’archevêque ; autour de la place d’Armes (auj. Jackson Square) se construit un quartier d’architecture française, le Vieux Carré, avec des églises et le couvent des Ursulines. Le roi envoie des « jeunes filles à la cassette », chargées de peupler rapidement la colonie ; les hommes viennent de France, des Antilles, d’Acadie. Après 1730, la métropole oublie la Louisiane et la cède, sans regrets, à l’Espagne en 1762. La Nouvelle-Orléans devient très vite une ville espagnole ; ses habitants, les Créoles, qui sont fiers de leur ascendance européenne, sont catholiques, mais leurs mœurs n’ont rien de sévère. Les esclaves ont ici un sort moins cruel qu’à l’est du Mississippi, et particulièrement les belles métisses. Le proche arrière-pays fournit au port le sucre et le riz, qui sont expédiés en Europe, mais la ville, avec ses 8 000 habitants à la fin du xviiie s., poursuit nonchalamment ses activités.

En 1803, la France, qui vient de rentrer en possession de la Louisiane, la vend pour 15 millions de dollars aux États-Unis. Plus que le territoire, immense et pour sa plus grande part inconnu, c’est La Nouvelle-Orléans, débouché naturel de la vallée du Mississippi, qui intéresse les Américains. Dès lors, la riziculture se développe dans le delta ; le royaume du coton, qui s’est emparé du vieux Sud, franchit le Mississippi ; au nord de l’Ohio, le blé et les farines, l’élevage des bœufs et des porcs, les minerais du Wisconsin et de l’Illinois accroissent le fret transporté par les bateaux à fond plat ou à roues, puis par les vapeurs. Vers 1830, La Nouvelle-Orléans devient le deuxième centre d’exportation des États-Unis et l’emporte même, pendant quelques années, sur New York, si du moins l’on tient compte de la valeur des marchandises. Elle entretient des contacts étroits avec l’Europe du Nord-Ouest et accueille les immigrants qui se sont embarqués à Hambourg ou au Havre. De 1815 à 1830, les exportations sont passées de 5 millions à 107 millions de dollars ; le coton en constitue l’essentiel. Les Américains ont construit leurs quartiers autour du vieux centre et fait de la ville « la cité-reine du Sud », qui compte 17 200 habitants en 1810, 27 200 en 1820, 168 000 en 1860. Certes, New York attire de plus en plus, depuis 1825, le trafic du Middle West, et les chemins de fer servent beaucoup plus les intérêts des ports de l’Atlantique que ceux de La Nouvelle-Orléans, mais les produits de l’Ouest sont suffisamment abondants pour fournir du fret à tous les moyens de transport.

C’est la guerre de Sécession* qui porte un coup décisif à la ville ; il faudra que celle-ci attende le début du xxe s. pour retrouver son trafic d’avant 1860. La victoire des armées du Nord a détourné vers l’est le commerce de la vallée du Mississippi. Par rapport au développement rapide et considérable de la côte atlantique, la Louisiane fait figure d’État sous-développé, terrain propice, au temps du New Deal, aux aventures fascisantes du gouverneur Huey P. Long (1893-1935). Le renouveau économique repose sur la découverte du pétrole et du gaz naturel, sur la création d’industries alimentaires qui tirent parti des ressources locales, sur la modernisation des installations portuaires. La Nouvelle-Orléans, capitale du jazz, devient une cité industrielle, peuplée en 1970 de 593 000 habitants, au centre d’une agglomération de 1 046 000 personnes dont les deux cinquièmes sont des Noirs.

A. K.

➙ États-Unis / Louisiane.


Le style New Orleans en jazz

Le nom de la ville américaine désigne un style musical dominant aux débuts du jazz instrumental, également appelé de façon plus générale style dixieland.

Si, à l’aéroport de La Nouvelle-Orléans, les publicités touristiques annoncent au voyageur qu’il foule le sol du « berceau du jazz », la réalité est plus subtile et complexe. Défait, des formes musicales jusqu’alors inédites, prolégomènes au « jazz », sont apparues au début du xxe s. en diverses régions des États-Unis. Néanmoins, les événements qui se déroulaient dès le xixe s. sur les rives du Mississippi et dans la cité de La Nouvelle-Orléans sont sans doute plus signifiants qu’ailleurs en raison de leur intensité et de leurs conséquences, et aussi de leur exemplarité quant à l’ensemble de la musique négro-américaine. Le fait qu’un grand nombre de musiciens importants (Louis Armstrong*, entre autres) soient originaires de cette contrée confirme cette option privilégiée.