Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

nouveau-né (suite)

L’état du nouveau-né à la naissance s’apprécie maintenant à partir d’un test dit score d’Apgar, confrontation de cinq critères cotés de 0 à 2 (fréquence cardiaque, respiration, tonus musculaire, couleur et réactivité aux stimulations), qui permettent d’avoir une estimation correcte de la situation. Quand le total dépasse ou est égal à 7, on peut dire que l’enfant est dans une situation favorable ; quand le score est entre 2 et 7, il est nécessaire de procéder à des manœuvres de réanimation.


Les nouveau-nés à opérer d’urgence

La chirurgie du nouveau-né connaît depuis vingt ans un développement considérable. Nombre de malformations, autrefois incompatibles avec la vie, sont devenues curables, à condition que le nouveau-né soit mis dans des conditions optimales de diagnostic et de traitement sans aucun retard. D’autres échappent encore malheureusement, pour l’instant, aux possibilités thérapeutiques.


Détresses respiratoires

Certaines sont en rapport avec une anomalie curable chirurgicalement.

• L’atrésie de l’œsophage est une malformation aérodigestive comportant un segment supérieur de l’œsophage borgne et un segment inférieur s’abouchant dans la trachée. Le diagnostic en est fait devant un aspect cyanotique (bleu) du nouveau-né, avec salivation abondante et gêne respiratoire. Une sonde introduite dans l’œsophage s’arrête à 8 ou 10 cm. L’intervention chirurgicale donne environ 50 p. 100 de succès.

• Les hernies des coupoles diaphragmatiques permettent, dès la première inspiration du nouveau-né, l’engagement soudain du contenu abdominal dans le thorax. La radiographie objective ce refoulement cardiaque et fait le diagnostic. Ces hernies imposent une intervention d’urgence.

• La glossoptose (chute de la langue en arrière) et l’inclusion de la langue dans les fosses nasales déterminent des troubles respiratoires et de la déglutition. Le risque de mort subite est très grand. L’enfant doit être mis en procubitus (à plat ventre) et conduit en milieu chirurgical, où l’on maintiendra la langue soit avec un appareil métallique, soit par une glossopexie (fixation chirurgicale).


Occlusions intestinales

Les occlusions intestinales du nouveau-né peuvent relever d’une imperforation anale, dont les modalités de réparation dépendent du degré des lésions. Ailleurs, elles sont en rapport soit avec une malformation duodénale, soit avec un iléus méconial, accumulation de méconium épaissi adhérant à la paroi intestinale (mucoviscidose). Les péritonites méconiales sont dues à une perforation intestinale.


Hernies ombilicales

Les volumineuses hernies ombilicales forment dans la région ombilicale des tumeurs demi-sphériques portant le cordon, recouvertes d’une mince membrane, vouées à la rupture et exposées à l’éviscération. Le pronostic dépend du volume et de la précocité de l’intervention.

D’autres malformations nécessitent une intervention chirurgicale précoce : l’imperforation du méat urinaire, l’imperforation hyménéale, la spina bifida et certaines hydrocéphalies.

Depuis quelques années, des progrès considérables ont été faits en matière de protection du nouveau-né, et une nouvelle spécialité est née, la périnatalogie, discipline mixte où coopèrent les pédiatres et les accoucheurs.

En France, les pouvoirs publics ont mis en œuvre une politique en faveur de la périnatalité, visant, d’une part, à la baisse de la mortalité périnatale, pour aboutir en 1980 à un taux de 18 p. 1 000 (alors que le taux actuel est de 23 p. 1 000), et tendant, d’autre part, à prévenir l’apparition des handicaps.

Ph. C.

➙ Accouchement / Fœtus / Nourrisson.

 B. Duhamel, Chirurgie du nouveau-né et du nourrisson (Masson, 1953). / L. Michon, Pratique néonatale (Expansion scientifique fr., 1965). /T. B. Brazelton, Infants and Mothers, Differences in Development (New York 1969 ; trad. fr. Votre bébé est unique au monde. Apprenez à le comprendre durant sa première année, A. Michel, 1971).

Nouvel Empire

Période d’accomplissement de la civilisation pharaonique (1580-1085 av. J.-C.). Le royaume de la basse vallée du Nil devient empire, et la culture nationale, pour la troisième fois renaissante, atteint son apogée.



Introduction

Vers 1770 av. J.-C., la XIIe dynastie égyptienne (v. Moyen Empire) s’éteint dans l’impuissance ; un usurpateur (Sekhemrê-Khoutaoui) prend le pouvoir, cependant que l’opposition des nobles, naturellement hostiles à la politique centralisatrice de la monarchie du Moyen Empire, se ranime.

Un autre danger plus grave vient d’au-delà des frontières. Depuis le début du IIe millénaire av. J.-C., en effet, les peuples indo-européens, établis dans les régions septentrionales de la mer Caspienne et de la mer Noire, se sont mis en mouvement vers le sud. Vers 1900, la première vague aryenne, formée des Mèdes et des Perses, submerge les plateaux de l’Iran ; d’autres peuplades, ayant peut-être franchi les Détroits et détruit la cité maritime de Troie, s’installent en Anatolie, où elles adoptent le nom de Hittites, qui était vraisemblablement celui des autochtones ; d’autres Indo-Européens, encore, passent, semble-t-il, directement des rives de la Caspienne jusque dans la région montagneuse des sources du Tigre et de l’Euphrate, et s’établissent au pays de Mitanni. Vers 1750, Babylone, dont les routes marchandes vers la Syrie et le Taurus étaient menacées, mais que l’énergique souverain Hammourabi avait, jusque-là, su protéger, est à son tour envahie par des peuples aryens du nord de l’Asie antérieure, les Kassites, qui instaurent une nouvelle dynastie. Naturellement, les populations sémitiques, refoulées par les envahisseurs, fuient et tentent de s’établir plus au sud, au pays de Canaan, suivies par des bandes dispersées de peuplades aryennes. C’est en Égypte que cette vague vient mourir ; les premiers « réfugiés » s’installent dans le Delta oriental ; la monarchie pharaonique est alors trop faible pour les en chasser ; leur nombre s’accroît peu à peu avec l’arrivée de nouveaux contingents, successifs, d’Asiatiques fuyant leurs terres envahies. Bientôt, ces Hyksos* (du nom égyptien heka khasout, qui désignait les chefs des tribus nomades du désert) s’organisent en État, fondent une capitale, Avaris (dans la marche orientale du Delta). Devenus suffisamment puissants, ils attaquent l’Égypte, qui est alors affaiblie par des années d’anarchie (durant les XIIIe et XIVe dynasties, obscures), ils ont une supériorité militaire incontestable, due non pas à leur nombre, mais à leur armement ; ils disposent, en effet, de chevaux et de chars de guerre, introduits en Asie, deux ou trois siècles auparavant, par les Aryens. Ils conquièrent d’abord toute la Basse-Égypte, puis, vers 1730, le pays tout entier, qui doit payer tribut aux rois étrangers (lesquels constituent les XVe et XVIe dynasties des listes royales). Il semble que l’Égypte ait été alors divisée en trois parties d’importance inégale : le Delta et la Moyenne-Égypte (jusqu’à Meir) sont directement gouvernés par les souverains hyksos ; la Haute-Égypte affirme de plus en plus son indépendance entre les mains des rois thébains, qui, à partir de 1680 environ, constituent la XVIIe dynastie des tables égyptiennes. Quant à la Nubie, qui s’était détachée de l’Égypte, elle est administrée par un roi noir.