nouveau-né (suite)
L’état du nouveau-né à la naissance s’apprécie maintenant à partir d’un test dit score d’Apgar, confrontation de cinq critères cotés de 0 à 2 (fréquence cardiaque, respiration, tonus musculaire, couleur et réactivité aux stimulations), qui permettent d’avoir une estimation correcte de la situation. Quand le total dépasse ou est égal à 7, on peut dire que l’enfant est dans une situation favorable ; quand le score est entre 2 et 7, il est nécessaire de procéder à des manœuvres de réanimation.
Les nouveau-nés à opérer d’urgence
La chirurgie du nouveau-né connaît depuis vingt ans un développement considérable. Nombre de malformations, autrefois incompatibles avec la vie, sont devenues curables, à condition que le nouveau-né soit mis dans des conditions optimales de diagnostic et de traitement sans aucun retard. D’autres échappent encore malheureusement, pour l’instant, aux possibilités thérapeutiques.
Détresses respiratoires
Certaines sont en rapport avec une anomalie curable chirurgicalement.
• L’atrésie de l’œsophage est une malformation aérodigestive comportant un segment supérieur de l’œsophage borgne et un segment inférieur s’abouchant dans la trachée. Le diagnostic en est fait devant un aspect cyanotique (bleu) du nouveau-né, avec salivation abondante et gêne respiratoire. Une sonde introduite dans l’œsophage s’arrête à 8 ou 10 cm. L’intervention chirurgicale donne environ 50 p. 100 de succès.
• Les hernies des coupoles diaphragmatiques permettent, dès la première inspiration du nouveau-né, l’engagement soudain du contenu abdominal dans le thorax. La radiographie objective ce refoulement cardiaque et fait le diagnostic. Ces hernies imposent une intervention d’urgence.
• La glossoptose (chute de la langue en arrière) et l’inclusion de la langue dans les fosses nasales déterminent des troubles respiratoires et de la déglutition. Le risque de mort subite est très grand. L’enfant doit être mis en procubitus (à plat ventre) et conduit en milieu chirurgical, où l’on maintiendra la langue soit avec un appareil métallique, soit par une glossopexie (fixation chirurgicale).
Occlusions intestinales
Les occlusions intestinales du nouveau-né peuvent relever d’une imperforation anale, dont les modalités de réparation dépendent du degré des lésions. Ailleurs, elles sont en rapport soit avec une malformation duodénale, soit avec un iléus méconial, accumulation de méconium épaissi adhérant à la paroi intestinale (mucoviscidose). Les péritonites méconiales sont dues à une perforation intestinale.
Hernies ombilicales
Les volumineuses hernies ombilicales forment dans la région ombilicale des tumeurs demi-sphériques portant le cordon, recouvertes d’une mince membrane, vouées à la rupture et exposées à l’éviscération. Le pronostic dépend du volume et de la précocité de l’intervention.
D’autres malformations nécessitent une intervention chirurgicale précoce : l’imperforation du méat urinaire, l’imperforation hyménéale, la spina bifida et certaines hydrocéphalies.
Depuis quelques années, des progrès considérables ont été faits en matière de protection du nouveau-né, et une nouvelle spécialité est née, la périnatalogie, discipline mixte où coopèrent les pédiatres et les accoucheurs.
En France, les pouvoirs publics ont mis en œuvre une politique en faveur de la périnatalité, visant, d’une part, à la baisse de la mortalité périnatale, pour aboutir en 1980 à un taux de 18 p. 1 000 (alors que le taux actuel est de 23 p. 1 000), et tendant, d’autre part, à prévenir l’apparition des handicaps.
Ph. C.
➙ Accouchement / Fœtus / Nourrisson.
B. Duhamel, Chirurgie du nouveau-né et du nourrisson (Masson, 1953). / L. Michon, Pratique néonatale (Expansion scientifique fr., 1965). /T. B. Brazelton, Infants and Mothers, Differences in Development (New York 1969 ; trad. fr. Votre bébé est unique au monde. Apprenez à le comprendre durant sa première année, A. Michel, 1971).