Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

nomenclature (suite)

Domaine

L’aspect juridique de la codification terminologique en histoire naturelle se traduit par des principes, règles et recommandations complexes, non strictement analogues, mais comparables dans les diverses matières. Malgré les efforts de commissions spécialisées, tous les domaines n’ont pas encore une nomenclature totalement homogène. Écoles de tendances opposées, mais aussi complexité de la matière à traiter, origine d’interprétations divergentes sont source de difficultés ; en effet, toute bonne nomenclature doit reposer sur des définitions stables, parfois peu aisées à cerner en matière de biologie.

La nécessité de constamment désigner identiquement les mêmes formes de vie, animale ou végétale, actuelle ou fossile, conduisit à l’élaboration d’une nomenclature particulière, dite taxonomique. Celle-ci est la base légale de la dénomination homogène des produits d’origine naturelle (une des divisions de l’AFNOR traite de ces questions). Ce cas particulier est donc d’une extrême importance générale.

L’application d’une nomenclature aux unités biologiques (appelées taxons) demeure cependant, dans tous les cas, obligatoirement soumise à l’appréciation systématique et, par suite, subordonnée à l’aspect classificatoire des sciences (quel que soit le critère de classification).


Quelques principes et règles de la nomenclature taxonomique

Mise au point lors des grands congrès mondiaux, définie par des codes internationaux de nomenclature (botanique, zoologique, des Bactéries et Virus, des plantes cultivées, etc.), la nomenclature est indépendante pour la zoologie et la botanique (des animaux portent des noms de plantes et inversement).


Priorité

Le principe de priorité de publication détermine le choix de la dénomination de chaque taxon (famille, genre, espèce, etc.), compte tenu de l’identité des unités définies sous des noms différents. Toute dénomination doit être effectivement publiée. Les critères de dates et de diffusion des textes sont très importants. Le principe de priorité comporte des exceptions, en particulier la prescription (ne sont pas retenus les noms publiés avant C. Linné [1753 pour la botanique et 1758 pour les animaux en général], J. Hedwig [1801 pour les Muscinées], etc.) et la conservation (des désignations non prioritaires, dites nomina conservanda, sont utilisées pour des raisons pratiques ou historiques).


Validation et typification

Une dénomination doit être valablement publiée, c’est-à-dire, en bref, que les éléments l’accompagnant (diagnose, description, protologue, références) doivent permettre de reconnaître sans alternative l’unité définie et nommée. Dans la plupart des cas, la référence à un type de nomenclature est essentielle. Le type est l’élément-étalon de l’unité de classification (ou taxon) et doit être le plus représentatif possible. Pourtant, par rapport à l’individu ou à l’espèce, il est presque toujours partiel : branche fleurie d’un arbre (représentant l’individu qui la portait et l’espèce à laquelle appartenait cet individu), coquille d’un mollusque (élément de l’organisme entier), etc. Il y a diverses sortes de types ; cette notion n’a pas la même importance selon les groupes systématiques (certains êtres se conservent mal ou peu — Champignons ; les paléontologistes reconnaissent des taxons fondés sur des organes isolés, etc.).


Graphie

Sauf pour des races cultivées (parfois même nommées par des sigles chiffrés), les dénominations des êtres vivants ne sont validées que si elles ont été proposées en langue latine. Les noms du ou des descripteurs sont cités en abrégé. Par exemple, on désigne le Muguet Convallaria maialis L. (le premier terme désigne le genre, le second l’espèce et L. signifie Linné). Un tel nom en deux mots est dit binôme (ou combinaison binaire) ; il existe des combinaisons trinominales. On peut citer plusieurs auteurs, en particulier lorsque le deuxième a changé une espèce de genre ou modifié une définition. Si des noms différents désignent une même unité, il y a synonymie ; si un même nom s’applique à plusieurs unités, il y a homonymie. Les règles de nomenclature précisent les critères permettant d’éliminer les uns et les autres. Des raisons de nomenclature ou de systématique peuvent conduire à changer les noms des taxons.

La tautonymie (même mot désignant genre et espèce), non admise en botanique, l’est en zoologie : Pica pica (L.) Bresson (la Pie). Par souci de simplification, on recommande (parfois au détriment de la compréhension étymologique) d’écrire les épithètes spécifiques avec initiale minuscule, alors que le nom générique a toujours une initiale majuscule.


Hiérarchie

Chaque unité de classification supérieure au genre est qualifiée par un suffixe significatif. Certaines terminologies phytosociologiques ont aussi adopté un système à désinences.

Malgré leur relative rigidité, accentuée par l’application de la rétroactivité, les lois de la nomenclature, essentielles pour stabiliser les noms des êtres vivants, respectent bien la pensée des auteurs les plus divers et tendent à une certaine universalité.

G. G. A.

➙ Linné / Taxonomie.

 C. Jeffrey, An Introduction to Plant Taxonomy (Londres, 1968). / Code international de nomenclature botanique (Utrecht, 1972).
On peut également consulter la revue Taxon, éd. par The International Bureau for Plant Taxonomy and Nomenclature, Utrecht, 1951 et suiv.

Nono (Luigi)

Compositeur italien (Venise 1924). Élève de Hermann Scherchen et de Bruno Maderna*, il complète avec ce dernier et Luciano Berio* le trio des grands compositeurs italiens du second après-guerre.


Dès 1950, il s’est fait connaître avec des Variations canoniques sur la série de l’opus 41 de son beau-père, Arnold Schönberg. Il s’est affirmé depuis comme le plus doué, peut-être, de tous les jeunes compositeurs italiens, mais sa carrière a été rendue difficile par son intransigeance absolue sur le double plan esthétique (il est demeuré jusqu’à ce jour fidèle à une musique rigoureusement écrite d’essence sérielle) et idéologique ; toute son œuvre reflète les options d’un engagement politique d’extrême gauche voué à une lutte inlassable contre toutes les formes de fascisme, de barbarie et d’oppression, de l’Europe nazie au Viêt-nam de 1972. Nono suit avec une attention particulière les mouvements de libération d’Amérique latine et d’autres pays du tiers monde, et l’abondance des textes espagnols dans son œuvre indique une attirance vers la culture hispanique.