Arachnides (suite)
La respiration se fait par poumons ou par trachées (par la peau chez les petits Acariens) ; elle est exclusivement aérienne, ce qui isole les Arachnides des Mérostomes et des Pantopodes. Le système nerveux est condensé dans le prosome, mais les Scorpions ont encore des ganglions abdominaux. Le nombre des ocelles varie entre deux et dix ; ils manquent même chez les Ricinules et les Palpigrades ; le corps est couvert de soies sensorielles, parmi lesquelles il faut signaler les trichobothries, capables de réagir aux vibrations de l’air.
Tous les Arachnides se nourrissent de proies vivantes (mis à part le cas particulier des Acariens, souvent phytophages ou parasites) et les capturent par des mécanismes variés (poursuite, affût, pièges) ; l’animal subit souvent une digestion externe : seuls les liquides nutritifs sont aspirés.
Les sexes sont séparés ; dans beaucoup de groupes, leur rencontre donne lieu à des manœuvres ou danses prénuptiales extrêmement curieuses, et qui aboutissent à l’acceptation de la fécondation par la femelle. L’accouplement n’est direct que chez les Opilions et certains Acariens ; le sperme est transmis par des organes copulateurs (Araignées, Solifuges, Ricinules) ou par l’intermédiaire d’un spermatophore (Scorpions, Pseudoscorpions, Schizomides, Amblypyges). Le développement s’achève par l’éclosion d’une larve anatomiquement inachevée, qui vit sur ses réserves ou aux dépens de la mère ; après quelques mues apparaît une nymphe, très voisine de l’adulte ; elle mène une vie libre et active, et poursuit sa croissance jusqu’au stade imago. Il arrive, notamment chez les Acariens, où les larves n’ont que six pattes, que de véritables métamorphoses accompagnent la vie nymphale.


Ancienneté des Arachnides
Dès le Silurien, on connaît un Scorpion dont la morphologie paraît très voisine de celle des Scorpions actuels. Les Acariens sont connus depuis le Dévonien. Au Carbonifère, les Araignées, les Thélyphonides, les Opilions, les Phrynes, les Ricinuléides ont déjà des représentants ; il s’y ajoute cinq ordres propres à cette période : Architarbides, Haptopodes, Anthracomartides, Trigonotarbides, Kustarachnides. Si les terrains secondaires ont livré relativement peu de formes fossiles, le Tertiaire a livré des représentants de tous les ordres actuels ; l’ambre oligocène de la Baltique a fourni des Pseudoscorpions, des Acariens, des Araignées.
Une telle ancienneté, une telle floraison de structures dès l’ère primaire rendent difficiles et hasardeux les essais de reconstitution phylogénétique du groupe ; les formes où la métamérisation est encore nette — caractère primitif — montrent en même temps des spécialisations poussées, comme c’est le cas chez les Scorpions. Les affinités les plus profondes des Arachnides sont à rechercher du côté des Mérostomes, groupe de Chélicérates marins déjà très diversifié au Primaire, et dont les représentants actuels, les Limules, ne donnent qu’une pâle idée.
M. D.
E. Simon, les Arachnides de France (Roret, 1874-1937 ; 12 vol.). / L. Berland, les Arachnides (Lechevalier, 1932). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. VI (Masson, 1949).
