Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

niobium

Corps simple métallique.


En 1801, l’Anglais Charles Hatchett découvrit dans un minéral du Connecticut appelé columbite un nouvel élément qu’il baptisa columbium. C’est l’Allemand Heinrich Rose qui, vers le milieu du xixe s., distingua définitivement le columbium du tantale et rebaptisa alors niobium l’élément columbium. C’est ce nom de niobium qui est actuellement officiellement adopté. En fait, la columbite et la tantalite sont des minéraux de même type de composition : le premier plus riche en niobium, et le second plus riche en tantale.


État naturel

Le niobium est beaucoup plus rare que le vanadium et ne forme que 3.10–3 p. 100 de la lithosphère. On le trouve essentiellement dans un minéral où il est associé au tantale, de formule Fe[(Nb,Ta)O3]2 et où le fer est plus ou moins fortement substitué par le manganèse.


Atome

L’élément appartient au groupe V A ; le numéro atomique est 41, et la structure électronique de l’état fondamental de l’atome est 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6, 4d4, 5s1.

Les énergies successives d’ionisation ont les valeurs suivantes : 6,78 eV ; 14,04 eV ; 24,4 eV ; 37,8 eV ; 50,1 eV.

Le rayon du niobium est le même que celui du tantale, c’est-à-dire 1,34 Å ; il est donc un peu plus grand que celui du vanadium.


Corps simple

Ce métal, qui a des propriétés voisines de celles du tantale, est toutefois moins dense (d = 8,4) et un peu plus fusible (tf = 2 410 °C). Il résiste bien à la corrosion par les acides et a, comme le tantale, de bonnes propriétés mécaniques. À chaud, il est attaqué par le chlore, le soufre et les bases alcalines fondues.


Principaux dérivés

Les dérivés du niobium V, comme leurs homologues du vanadium et du tantale, sont particulièrement importants, et l’on peut en faire dériver les autres composés.

Les pentahalogénures sont très sensibles à l’hydrolyse. Le pentachlorure de niobium s’hydrolyse d’abord en oxychlorure NbOCl3, puis en pentoxyde hydraté.

Ce pentoxyde est un anhydride d’acide faible. On connaît l’orthoniobate de sodium Na3NbO4 ainsi que le métaniobate NaNbO3. On connaît aussi des polyacides. Le pentoxyde Nb2O5 est plus difficile à réduire que le pentoxyde de vanadium.

On obtient NbCl4 par réduction de NbCl5 par le niobium ; on connaît aussi NbCl3, Nb3Cl8 et NbCl2. On a préparé de nombreux complexes halogènes ou oxyhalogénés, tels que NbCl5, 6C5H11N [C5H11N étant la pipéridine], K2[NbF7], K[NbF6] ou Na3[NbOF6].

Le niobotantalate complexe, qui sert de minerai, est transformé par fusion oxydante alcaline en sels de sodium, d’où un traitement acide précipite les pentoxydes de niobium et de tantale, qui sont à leur tour transformés par le fluorure de potassium dans l’acide fluorhydrique concentré ; on obtient l’oxyfluorure de niobium et de potassium (K2NbOF5), moins soluble que K2TaF7, qui se forme aussi dans cette opération : ce qui permet la séparation du niobium et du tantale.

Enfin, K2NbOF5 est réduit par aluminothermie avec libération du niobium métallique.

H. B.

 G. L. Miller, Tantalium and Niobium (Londres, 1959).

Niort

Ch.-l. du départ. des Deux-Sèvres ; 63 965 hab. (Niortais).


L’agglomération est située au contact des campagnes du Poitou occidental (plaine poitevine) et sud-occidental (plaine de Niort) ainsi que du Marais poitevin, à proximité immédiate des hauteurs de la Gâtine de Parthenay, partie méridionale du massif vendéen. La ville a été édifiée sur la rive gauche de la Sèvre niortaise, calme rivière de 150 km, née sur les confins du Poitou et de l’Angoumois. La vieille cité se presse sur deux basses collines descendant vers la Sèvre et séparées par un étroit vallon, aujourd’hui suivi par la rue Victor-Hugo et son prolongement en direction de la place de la Brèche. Au-delà des quais calmes et ombragés bordant la rivière est le domaine des vieux ateliers de travail du cuir et des peaux (chamoiserie, ganterie) ainsi que d’un très actif commerce de détail. Les lourdes silhouettes du donjon édifié par Henri II Plantagenêt et du Pilori, l’ancien hôtel de ville, ainsi que les deux tours élancées de l’église Notre-Dame dominent cet ensemble. Ce centre est ceinturé par des voies plus larges, axes de circulation régionale, et bordé à l’est par l’ample place de la Brèche. De longs faubourgs s’allongent au-delà dans toutes les directions : au nord, au-delà du pont sur la Sèvre et de Bessac, sur la route de Nantes ; au sud et au sud-ouest, le long des routes de Bordeaux et de La Rochelle. Si les artères principales sont bordées de façon continue par les habitations individuelles, voire par de petits immeubles, les espaces intermédiaires entre les grands axes ne sont pas encore totalement occupés : il y a place, notamment au nord et au nord-ouest, pour les constructions modernes et les grands immeubles. Très loin vers le sud, au-delà de la voie ferrée allant de Poitiers à La Rochelle, se localisent les installations ferroviaires et de grands établissements industriels (le long de la route de Bordeaux). À l’est et au nord-est de la ville, un faubourg déjà ancien, fait de maisons contiguës, s’allonge de la place de la Brèche à la gare ; au-delà de la voie ferrée de Poitiers, l’agglomération s’est largement étalée dans la plaine en de vastes faubourgs aux noms significatifs (la Route de Paris, la Route de Limoges) ; elle tend, aujourd’hui, à souder à elle le village de Souché.

Ville de commerce, Niort est aussi assez fortement marquée par l’industrie. Commerce et industrie sont, du reste, tous deux très anciens. Certes, toute activité portuaire a cessé depuis longtemps. Mais les foires de mai, qui se tiennent sur la Brèche et qui attirent plus de 100 000 personnes, perpétuent une activité marchande qui remonte au Moyen Âge. Le centre de Niort connaît par ailleurs une grande animation à l’occasion du marché hebdomadaire. Ancienne aussi est la chamoiserie, tannage des peaux de mouton avec de l’huile de poisson. Cependant, cette industrie du cuir, établie sur les rives de la Sèvre (du fait de ses besoins en eau), se perpétue aujourd’hui essentiellement dans la ganterie, activité pour laquelle Niort est un des principaux centres en France. Mais le travail du cuir est largement éclipsé par toute une série de créations industrielles plus modernes : travail du bois et fabrication de contre-plaqué, imprimerie, machines agricoles, minoterie et brasserie. Enfin, conséquence d’une initiative individuelle prise en 1934, Niort est le siège des grandes compagnies d’assurances mutualistes de France et de leurs services annexes, activité offrant au total 1 500 emplois. La fonction administrative s’y ajoute.