Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

nez (suite)

Vaisseaux et nerfs

La vascularisation du nez provient :
— de la carotide interne par les artères ethmoïdales antérieure et postérieure, branches de l’ophtalmique pour la partie haute et antérieure des fosses nasales ;
— de la carotide externe par l’artère sphéno-palatine, terminaison de l’artère maxillaire interne pour la plus grande partie des fosses nasales. Des anastomoses entre les deux systèmes artériels sont réalisées au niveau de la tache vasculaire de la cloison.

L’innervation est assurée par les branches du nerf trijumeau (Ve paire).

Le nerf olfactif (la première paire de nerfs crâniens) n’est représenté que par des filets reliant la muqueuse au bulbe olfactif, dont l’origine se situe dans la muqueuse pituitaire au niveau de sa partie toute supérieure. Ces filets passent à travers les orifices de la lame criblée et se jettent sur le bulbe olfactif.


Les sinus de la face

Ils constituent un ensemble de cavités pneumatiques creusées dans les structures osseuses qui entourent les orbites et les fosses nasales. Ils s’ouvrent dans celles-ci au niveau des méats.

• Le sinus frontal. Creusé dans l’épaisseur de l’os frontal, il est séparé de son symétrique par une cloison intersinusienne et communique avec la fosse nasale correspondante par le canal naso-frontal. Son développement est variable. Il n’est visible radiologiquement que vers 6 à 8 ans et n’atteint guère ses dimensions définitives avant 15 à 20 ans. Sa paroi antérieure est sous-cutanée, sa paroi postérieure est tapissée à sa face profonde par la dure-mère (v. méninge), qui la sépare des circonvolutions frontales du cerveau. Sa paroi inférieure correspond essentiellement à l’orbite et à son contenu.

• Le sinus maxillaire, ou antre d’Highmore. Il est creusé dans le corps du maxillaire supérieur : c’est la seule cavité sinusienne nettement individualisée à la naissance. Il n’est cependant guère visible radiologiquement avant 2 à 3 ans et prend sa forme définitive vers 15 ans. Sa paroi antérieure est aisément accessible au niveau du vestibule gingivo-jugal. Sa paroi supérieure constitue une bonne part du plancher de l’orbite. Sa paroi postérieure correspond à la fosse ptérygo-maxillaire, qui contient l’artère maxillaire interne et le nerf maxillaire supérieur. Enfin, sa paroi interne forme la cloison intersinuso-nasale, marquée par l’ostium maxillaire, qui permet la communication avec la fosse nasale.

• Les sinus de l’ethmoïde. Cet os est creusé d’un ensemble de cellules constituant un véritable labyrinthe ethmoïdal divisé en deux parties antérieure et postérieure. Ces cellules sont incluses dans les masses latérales de l’ethmoïde, appendues de chaque côté de la lame criblée, qui contribue à former le toit des fosses nasales. Elles participent à la constitution de la paroi interne de l’orbite par leur face externe, et de la paroi externe des fosses nasales par leur paroi interne. Les cellules s’ouvrent dans les fosses nasales, au niveau des méats moyens et supérieurs.

• Les sinus sphénoïdaux. Ce sont deux cavités asymétriques développées dans le corps du sphénoïde et séparées l’une de l’autre par une mince cloison. Leur développement très variable se termine vers l’âge de 15 ans. Les rapports essentiels sont représentés au niveau de la face supérieure par le chiasma optique et l’hypophyse* ; au niveau de la paroi postérieure par le tronc basilaire, origine des artères vertébrales, et la protubérance annulaire ; au niveau de la paroi externe par le sinus caverneux (ce « sinus », sans rapport avec les sinus du nez, est un confluent veineux du crâne).


La respiration nasale

• À l’inspiration, le courant aérien pénètre dans les narines à peu près verticalement, passe entre les cornets moyens et inférieurs pour sortir en arrière par les choanes. Au cours de ce trajet, l’air est humidifié et surtout réchauffé. Parallèlement s’exerce une fonction de filtre qui concourt à protéger les alvéoles pulmonaires de toutes les particules inhalées. Cette action est sous la dépendance du mucus nasal, constamment renouvelé par les sécrétions glandulaires, et de la fonction ciliée. Les cils tapissant la muqueuse pituitaire sont animés de battements. Ils entraînent le film muqueux qui les recouvre vers le pharynx, où le mucus est dégluti de façon réflexe, en même temps que les particules étrangères qui y sont retenues.

• À l’expiration, l’air arrive par les choanes, bute sur la queue du cornet inférieur, qui le renvoie vers le haut. Il passe ensuite au niveau du méat moyen et de la zone olfactive, permettant la perception de l’odeur des aliments.


L’olfaction

• La muqueuse olfactive est située à la partie supérieure des fosses nasales. Sa surface totale est de l’ordre de 3 cm2. L’épithélium olfactif est fait de cellules sensorielles (cellules de Schultze), littéralement encastrées entre les cellules de soutien.

Une touffe de cils coiffe l’extrémité de la cellule et baigne dans le mucus qui recouvre la muqueuse ; les cils sont très nombreux (env. 1 000 par cellule), ce qui augmente considérablement la surface du récepteur olfactif.

Le cylindraxe de la cellule traverse la lame criblée et se termine dans le bulbe olfactif. Un deuxième neurone aboutit au centre olfactif, au voisinage de l’uncus de l’hippocampe.

• Le stimulus est constitué par des molécules actives agissant en fonction de leur différenciation chimique. Pour qu’un corps chimique soit odorant, il faut qu’il soit volatil et soluble dans l’huile ou dans l’eau.

La stimulation est fonction non de la présence statique des molécules au contact de la muqueuse, mais du nombre de molécules qui l’atteignent par unité de temps.

En fait, les corrélations entre les propriétés physico-chimiques d’un corps et son odeur soulèvent encore beaucoup de problèmes, comme le prouvent les nombreuses théories envisagées, dont aucune ne peut être considérée comme définitive.

Les théories physiques invoquant un effet Raman (oscillations intramoléculaires excitées par une source lumineuse monochromatique) ou un rayonnement infrarouge sont abandonnées.