Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

New York (suite)

Après la Seconde Guerre mondiale, un style renouvelé de gratte-ciel apparaît avec le Secrétariat de l’O. N. U. (1947-1953), par Wallace K. Harrison sur une idée de Le Corbusier*. La firme SOM se spécialisera dans cette nouvelle formule, dont son architecte en chef, Gordon Bunshaft, est le praticien particulièrement habile : Lever House (1952), Corning Glass Building (1959), Union Carbide Building (1960), Chase Manhattan Bank (1957-1960). Le Seagram Building de Mies* van der Rohe (1958) constitue l’aboutissement de cette tendance et sa plus belle expression.

Des architectes comme Walter Gropius* (Pan Am Building, 1963) ou Eero Saarinen* (Columbia Broadcasting Society Building, 1965) tenteront une redéfinition de l’esthétique du gratte-ciel, mais leurs successeurs ne seront guère inspirés. Parallèlement, la tendance au gigantisme, également manifeste à Chicago, autorisera des constructions hors d’échelle, telles que le World Trade Center de Minoru Yamasaki and Ass. et Emery Roth and Sons (1975) : deux gratte-ciel jumeaux de cent dix étages, sept fois la surface de planchers de l’Empire State, quatre fois celle du Pan Am Building.

L’architecture new-yorkaise, quand elle n’est pas celle des gratte-ciel, touche essentiellement au domaine culturel : Solomon R. Guggenheim Museum de F. L. Wright* (1959), Begrisch Hall (1963) et Whitney Museum (1966) de Marcel Breuer*, Vivian Beaumont Theater (1965) d’Eero Saarinen, Ford Foundation Building (1967) de Kevin Roche et John Dinkeloo, les anciens collaborateurs de Saarinen. Certaines de ces œuvres tombent dans un monumentalisme vide de sens : le Philharmonie Hall (1962), le New York State Theater (1964) et le Metropolitan Opera House (1966), groupés dans l’ensemble du Lincoln Center, donnent une idée assez pessimiste de l’évolution contemporaine des courants architecturaux à New York.

F. L.


Les principaux musées d’art de New York


The Metropolitan Museum of Art

Fondé en 1870, il occupe (5e avenue, en bordure de Central Park) un bâtiment de style éclectique, dessiné en 1877 par Richard M. Hunt, mais agrandi à plusieurs reprises. C’est un musée encyclopédique, dont le programme embrasse cinq millénaires, depuis l’Égypte et l’Orient anciens. Le département des arts de l’Occident européen, consacré à la sculpture et aux arts décoratifs des Temps modernes, est le plus vaste. On y remarque notamment des reconstitutions d’ensembles servant souvent de cadre à des meubles et objets des mêmes époques (« period rooms ») : patio espagnol du château de Vélez Blanco, « studiolo » marqueté de Gubbio, boiseries de la chapelle de la Bastie d’Urfé, chambre vénitienne du palazzo Sagredo, salon parisien de l’hôtel de Tessé, salle à manger de Landsdown, œuvre de Robert Adam. Le département des peintures européennes, des origines au début du xxe s., possède des œuvres parmi les plus célèbres de Titien, G. de La Tour, Rembrandt, Goya, Monet, etc. The American Wing (« l’aile américaine ») est consacrée à la peinture nationale et au décor de la vie sur le sol des États-Unis depuis le xviie s. (nombreuses « period rooms »). Le cabinet des Dessins et le cabinet des Estampes du musée organisent des expositions par roulement, tandis qu’un important département éducatif complète l’animation de cet ensemble. La célèbre collection Lehman a été donnée au musée en 1969.


The Cloisters (« les Cloîtres »)

Annexe du Metropolitan Museum, ce musée d’art médiéval s’est formé à partir de la collection de George Grey Barnard et grâce aux libéralités de John D. Rockefeller. Dans le cadre magnifique de Fort Tryon Park, au-dessus de l’Hudson, il occupe depuis 1938 un bâtiment conçu comme une sorte de monastère fortifié et englobant des éléments anciens, français ou espagnols, tels que l’abside de l’église de Fuentidueña, les cloîtres de Saint-Michel-de-Cuxa, de Saint-Guilhem-le-Désert, de Bonnefont et de Trie. Les collections comprennent des sculptures, des tapisseries (tentures des Preux et de la Licorne), le célèbre triptyque de Mérode attribué à Robert Campin, des orfèvreries et des ivoires.


The Frick Collection

La somptueuse collection d’Henry Clay Frick, magnat de l’acier (1849-1919), occupe un palais de la 5e avenue, bâti pour elle en 1913 et où l’on a préservé l’ambiance particulière à l’habitation d’un grand amateur d’art. Meubles, bronzes, émaux, etc., accompagnent de nombreux chefs-d’œuvre de la peinture européenne, notamment de la Renaissance italienne (Giovanni Bellini), du xviie s. (Van Dyck, Rembrandt), du xviiie s. (Fragonard) et de la première moitié du xixe s. (Goya, Ingres).


The Pierpont Morgan Library

Outre la bibliothèque proprement dite, le bâtiment contient les riches collections du banquier John Pierpont Morgan (1837-1913) : tableaux et sculptures, notamment de la Renaissance italienne, dessins, émaux, tapisseries, etc.


The Museum of Modern Art

Fondé en 1929, il est installé depuis 1939 dans un bâtiment très fonctionnel de la 53e rue, agrandi et modernisé en 1963. Le jardin est aménagé en musée de sculpture. Les salles offrent un panorama, fréquemment renouvelé, des grands mouvements de la peinture européenne et américaine depuis l’impressionnisme. Avec ses départements d’architecture, de design, de photographie, sa bibliothèque, sa cinémathèque, son auditorium, son école d’art, sans parler des expositions temporaires, le musée constitue un centre culturel dédié à toutes les formes de l’art contemporain. Tributaire en grande partie du mécénat privé, il exerce une action à l’échelle des États-Unis entiers.


The Solomon R. Guggenheim Museum

Ce musée d’art moderne est une fondation de Solomon R. Guggenheim, magnat du cuivre (1861-1949). Conçu par Frank L. Wright*, le bâtiment (5e avenue) compte parmi les créations les plus originales de l’architecture contemporaine (1943-1959) ; il forme un cône renversé, à l’intérieur duquel se déroule une rampe hélicoïdale. Les collections font une place particulièrement large au cubisme et aux débuts de l’abstraction (Kandinsky, Klee) ; elles sont présentées par roulement, en raison de leur abondance. Une galerie attenante abrite, au premier étage, la collection Thannhauser, léguée en 1965 ; Picasso y est à l’honneur, accompagné d’impressionnistes et de post-impressionnistes.