Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

New York (suite)

L’espace portuaire aménagé ou aménageable s’étend sur plus de 1 000 km (la technique des piers multipliant par 5 ou 6 la longueur naturelle des rivages et des berges). Il comprend huit secteurs : la côte ouest et sud-est de Manhattan (importation de machines et de denrées alimentaires pour New York ; expédition de produits élaborés de haute valeur de New York et de son arrière-pays ; services transatlantiques de passagers) ; la rive de l’Hudson en New Jersey (zone de transbordement des piers aux voies ferrées vers l’intérieur du continent) ; la façade de Brooklyn sur l’Upper Bay (matières premières des industries locales : café, sucre brut, papier, caoutchouc) ; l’East River (peu utilisé jusqu’à présent, sauf en amont du Triborough Bridge, où sont situés des aménagements récents ou en projet) ; la baie de Newark (importation de pétrole pour les raffineries locales, de denrées alimentaires tropicales, de boissons étrangères, d’automobiles pour le nord-est des États-Unis) ; le Kill Van Kull (importation de pétrole pour les raffineries de Bayonne) ; l’Arthur Kill (importation d’hydrocarbures pour les industries chimiques locales ; projet d’installations pour l’importation et la regazéification du gaz liquide) ; enfin la rive des Narrows à Staten Island. Depuis l’utilisation du transport par conteneurs, Port Newark, Elizabethport et Brooklyn connaissent une nouvelle phase d’expansion.

L’agglomération dispose de trois aéroports importants : La Guardia, près de l’East River (1939), qui assure les relations à l’intérieur des États-Unis et éventuellement avec certaines villes canadiennes ; l’aéroport international J.-F. Kennedy (anciennement Idlewild ; 1948), en bordure de Jamaica Bay et en partie sur remblais dans la baie ; et l’aéroport de Newark, plus ancien, mais agrandi récemment. Douze, vingt et sept millions de passagers empruntent respectivement ces aéroports. D’autres aéroports appartiennent à l’aviation militaire, aux comtés et aux villes. L’encombrement des aérogares, du ciel et des voies de desserte exige la construction d’un nouvel aéroport de grandes dimensions ou bien de plusieurs aéroports d’éclatement et d’héliports. Le transport de marchandises par avion s’accroît rapidement, même dans le trafic international (surtout entre New York et l’Europe), en ce qui concerne les produits de haute valeur.

La première autoroute, le West Side Express Highway, fut construite avant la guerre pour relier la pointe de la Batterie au pont Washington ; elle était en viaduc jusqu’à la 72e rue afin d’éviter les croisements avec les voies desservant le port. Aujourd’hui, l’agglomération est couverte par un système d’autoroutes de dégagement et de liaison qui se coupent, confluent, s’enchevêtrent en un dessin compliqué. On peut reconnaître un faisceau d’autoroutes (six) sur la rive gauche de l’Hudson, vers le nord de l’État et la Nouvelle-Angleterre et un autre faisceau desservant Long Island (cinq à six autoroutes à l’ouest, deux à l’est) ; des voies (douze) rayonnent dans toutes les directions autour d’un triangle Newark - Elizabeth - Jersey City ; des autoroutes ouest-est relient le New Jersey à Long Island. Enfin, le New York State Thruway, qui part du lac Érié et suit la Mohawk et l’Hudson, pénètre dans Yonkers, à la limite de l’agglomération.

Le franchissement de l’Hudson, de l’East River et des Narrows par les divers moyens de communication a demandé la construction de ponts et tunnels (routiers, ferroviaires et pour le métro) : sept ponts sur l’East River et onze tunnels au-dessous, six tunnels sous l’Hudson, cinq ponts sur la baie de Newark, les détroits d’Arthur, de Van Kull et des Narrows (pont Verrazano, 1964).


Les activités tertiaires

Le commerce est la branche du secteur tertiaire qui emploie le plus de personnes (1 350 000 dans les quatre SMSA), surtout le commerce de détail (presque les deux tiers). Celui-ci comprend des magasins indépendants de petite taille, qui n’utilisent pas de salariés ou très peu (il y a de petites boutiques au centre de Manhattan), et surtout des magasins de taille moyenne, succursales de chaînes nationales (Whelan, Woolworth, Walgreen, A. and P.) vendant des produits de grande consommation à bon marché, ainsi que des grands magasins offrant des articles plus variés et de meilleure qualité.

Le commerce de gros est représenté par des entreprises possédant des entrepôts près des voies de communication (piers, gares, autoroutes). New York est aussi le siège de sociétés de vente par correspondance, souvent propriétaires de magasins de vente au détail (Great Atlantic and Pacific, 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, deuxième rang aux États-Unis, après Sears, Roebuck and Co. ; J. C. Penney, 4 milliards ; Woolworth, 2,5 milliards).

Les services publics et privés, l’administration municipale, l’éducation, la finance, l’assurance, l’immobilier, la publicité, la direction et la gestion des grandes firmes occupent un personnel nombreux, notamment des employés de bureau. Ces derniers constituent, en y adjoignant les « cols blancs » de l’industrie, du commerce et des transports, une masse d’environ 1 500 000 personnes, hommes et femmes, qui représentent les classes moyennes new-yorkaises, dont on connaît l’importance sociale, économique et politique. La grande majorité des bureaux restant fixés à Manhattan, la plupart des employés et des managers sont des commuters.

Par sa Bourse* (New York Stock Exchange), ses banques, qui possèdent des agences dans presque tous les pays, ses sociétés d’assurance (et réassurance), New York constitue la première place financière du monde.

New York est également au premier rang, avant Chicago et Los Angeles, ses rivales, pour la fonction culturelle : elle compte un plus grand nombre de théâtres, de salles de concert, de musées, de bibliothèques. C’est un lieu de rencontre ou de séjour pour les artistes, les écrivains, les savants, qui viennent de tous les États-Unis et de l’étranger.