Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Newton (sir Isaac) (suite)

À partir des techniques cartésiennes du tracé des tangentes, il développe un algorithme de calcul différentiel applicable aux courbes algébriques et étudie la notion de courbure indépendamment de Christiaan Huygens. D’autre part, dès 1666, il aborde ses études sur les fluentes (nos fonctions dérivables) et leurs fluxions (leurs dérivées). Son ouvrage De analysis per aequationes infinitas, écrit en 1669, commence la systématisation de ses méthodes infinitésimales, et l’on peut dire que, vers 1670, Newton a fondé l’analyse* moderne. Le « binôme de Newton », ou développement de (1 + x)n pour toute valeur rationnelle de n, a été découvert dès 1665. À partir de 1680, Newton se cherchera un style plus géométrique, celui qu’il adoptera dans ses Principes de 1687.

Le rival de Newton Robert Hooke

Mathématicien, astronome et physicien anglais (Freshwater, île de Wight, 1635 - Londres 1703), dont les travaux, par une coïncidence singulière, se rapprochent des principales découvertes de Newton. Il énonça la loi de proportionnalité entre les déformations élastiques d’un corps et les efforts auxquels il est soumis, pensa à utiliser le pendule pour la mesure du champ de pesanteur, construisit un microscope et de nombreux instruments de mécanique, fut enfin l’un des créateurs de la géologie et de la météorologie.


Autres recherches

Mais les mathématiques et la physique ne sont pas ses uniques préoccupations, et il consacre probablement une part égale de son temps à d’autres recherches d’intérêt relativement médiocre. Sa nature mystique le pousse à se livrer à des expériences d’alchimie, dont on ignore à peu près tout. Newton écrit aussi des ouvrages théologiques (Chronology of Ancient Kingdoms Amended, 1728 ; Observations upon the Prophecies of Daniel, and the Apocalypse of St. John, 1733), qui lui coûtent sans doute autant d’efforts que les Principes, sans ajouter à sa gloire.


Newton dans sa vie publique

Après la parution des Principes, Newton semble de nouveau abandonner toute recherche scientifique. C’est l’époque de la fuite de Jacques II. En 1689, Newton va siéger à la Chambre des communes pour y représenter l’université de Cambridge. On rapporte qu’il y reste étranger aux débats et n’y prend qu’une fois la parole, pour inviter un huissier à fermer une fenêtre. Le Parlement est dissous, et nous savons par Huygens que Newton tombe alors, en 1692, dans une sorte de prostration — Biot parle même de folie —, causée peut-être par l’excès de son ancien travail, par la mort de sa mère ou par l’incendie accidentel du laboratoire où il poursuit ses recherches d’alchimie.

Cependant, un de ses anciens élèves, Charles Montagu, devenu lord Halifax, occupe en 1694 le poste de chancelier de l’échiquier, et son premier acte est de nommer son illustre maître inspecteur, puis, en 1699, directeur de la Monnaie. Newton abandonne alors sa chaire de Cambridge pour s’acquitter avec soin de cette nouvelle charge, au demeurant assez lucrative. Sa notoriété est devenue très grande : Newton est compris parmi les huit premiers associés étrangers de l’Académie des sciences de Paris (1699) ; en 1703, il est élu président de la Royal Society et le sera de nouveau chaque année jusqu’à la fin de sa vie ; enfin, en 1705, il reçoit de la reine Anne le titre de baronnet.

Newton, qui ne s’est jamais marié, meurt de la pierre après de vives souffrances à quatre-vingt-quatre ans, et il est inhumé en grande pompe à l’abbaye de Westminster, aux côtés des rois d’Angleterre.

Quelques opinions sur Newton

« Le plus grand génie de tous les temps et tous les pays » (François Arago).

« Il n’exista que pour calculer et penser » (Biot).

« Il révéla la plus ancienne, la plus précise, la plus simple, la plus générale de toutes les lois naturelles » (Henri Poincaré).

« Jamais dans la suite des siècles il ne fut donné à un autre de pénétrer le premier une mine plus abondante et plus riche » (Joseph Bertrand).

« Il n’y a jamais eu un ouvrage de science positive ayant cette importance, et il est difficile de concevoir qu’il puisse y en avoir jamais un qui, sous le même volume, contienne autant de vérités neuves et de pareille valeur » (Jules Tannery, à propos des Principes).

« Il fallait être Newton pour apercevoir que la Lune tombe, quand tout le monde voit bien qu’elle ne tombe pas » (Paul Valéry).

R. T. et J. I.

➙ Analyse / Astronomie / Calcul numérique / Couleur / Lumière.

 P. Brunet, l’Introduction des théories de Newton en France au xviiie siècle (Blanchard, 1931). / E. N. Da Costa Andrade, Isaac Newton (Londres, 1950 ; 2e éd., 1954). / H. Guerlac, Newton et Épicure (Palais de la Découverte, 1964). / D. T. Whiteside, The Mathematical Papers of Isaac Newton (Londres, 1967-1971 ; 4 vol.). / A. Koyré, Études newtoniennes (Gallimard, 1968). / A. Hayli, Newton (Seghers, 1970). / G. W. Leibniz, Marginalia in Newton Principia mathematica (Vrin, 1973).

New York

Principale ville des États-Unis, sur l’Atlantique.



La géographie

Avec 7 867 760 habitants, la ville de New York (c’est-à-dire les 5 boroughs de Manhattan, Bronx, Queens, Brooklyn et Richmond) est la deuxième du monde (après Tōkyō). Quant à l’agglomération new-yorkaise, on peut la définir à plusieurs niveaux. La SMSA (Standard Metropolitan Statistical Area) de New York (les 5 boroughs et 4 comtés du New York) compte 11 529 000 habitants. Si l’on y ajoute 3 SMSA du New Jersey qui prolongent l’aire urbaine de New York sans solution de continuité autres que les baies et cours d’eau (celles de Jersey City [1 comté, 609 000 hab.], de Newark [3 comtés, 1 857 000 hab.] et de Paterson-Clifton-Passaic [2 comtés, 1 359 000 hab.]), le total de ces 15 comtés fournit le chiffre de 15 084 000 habitants.

Selon d’autres définitions plus larges encore, la région new-yorkaise rassemble 17 comtés (16 135 000 hab.) et même 22 (17 887 000 hab.) ou 23 comtés (18 191 000 hab.).