Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

natation (suite)

Natation en surface

Certains Insectes Hémiptères* (Hydromètre, Gerris) marchent sur l’eau, dont ils dépriment la surface élastiquement. Des Oiseaux tels que le Canard ne plongent dans l’eau que leurs pattes palmées, dont ils usent en alternance comme de deux pagaies. Au contraire, de nombreux animaux à respiration pulmonaire nagent entièrement immergés, sauf le nez et les yeux (Crocodile, Grenouille). C’est leur attitude qui rappelle le mieux celle de l’Homme et des Mammifères non spécialisés lorsque ceux-ci sont obligés de nager.

J. S. et H. F.

 J. Gray, The Locomotion of Fishes. Essays in Marine Biology (Édimbourg, 1953) ; Animal Locomotion (Londres, 1968). / E. Oehmichen, « Locomotion des poissons », dans P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de Zoologie, t. XIII, fasc. 1 (Masson, 1958).

natation

Action de nager considérée comme un sport.



Les débuts

Aucune épreuve de natation ne figurait au programme des jeux Olympiques antiques. Ce sport ne fut pourtant pas ignoré dans des contrées de haute civilisation, baignées par une mer chaude et favorisées par un climat ensoleillé et tempéré. Le Grec Pausanias, au iie s. apr. J.-C., évoque un concours de natation, et légendes et chroniques montrent que l’art d’évoluer dans l’eau était répandu à l’époque. Des courses furent organisées à Rome et, au ve s. apr. J.-C., le poète Sidoine Apollinaire décrit des courses nautiques.

Toutefois, c’est au Japon que l’on trouve la trace de la plus ancienne compétition de natation, et ce un siècle av. J.-C. Le Japon est également la première nation qui ait mis sur pied une structure de compétitions, lorsque, au xviie s., un édit impérial rendit la natation obligatoire à l’école et que des rencontres interscolaires furent organisées à l’échelle du pays, ce système fonctionnant d’ailleurs toujours. Bien que de nombreuses compétitions aient été organisées au Japon, parfois d’une durée de plusieurs jours, ce pays, étant alors interdit aux étrangers, ne put être l’initiateur d’un développement international. C’est en Grande-Bretagne, au xixe s., que la natation conquit ses lettres de noblesse.

Le premier bassin couvert anglais fut construit en 1828 à Liverpool, et, en 1837, la première compétition moderne fut disputée dans l’un des six bassins d’hiver que comptait déjà Londres à ce moment. C’est toutefois en Australie qu’eut lieu le premier championnat, à Sydney en 1846 : un 440 yards y étant remporté par W. Redman en 8 mn 43 s. Dès lors, un championnat fut organisé régulièrement à Sydney. En Australie, également, se déroula en 1858 la première compétition internationale avec un 100 yards, intitulé championnat du monde.

De nombreuses courses eurent lieu à partir de cette époque pour des prix en espèces ou à la suite de paris. Aux compétitions proprement dites étaient alors adjointes des compétitions de natation artistique ou des concours d’acrobaties marines.

Concurremment, les bains de mer étaient devenus à la mode, et le Suédois Per Henrik Ling (1776-1839) lançait la rééducation des handicapés physiques par la natation.

Le premier groupement de clubs fut fondé en 1869, lorsqu’on décida la création du Metropolitan Swimming Club Association, qui réunissait divers clubs de Londres. On se proposa alors de fixer des règles et un programme d’encouragement à la natation. La même année, cette association se réunit pour établir des règles concernant les compétitions ainsi qu’un code amateur. Nul, jusqu’ici, ne s’était soucié de savoir si les nageurs touchaient ou non de l’argent pour participer à des épreuves ouvertes à tous.

La première définition de l’amateurisme précisait que quiconque avait déjà concouru pour de l’argent, soit pour une prime d’engagement, soit au pourcentage sur la recette, ne pouvait être membre de l’association. Toutefois, le principe de la course « ouverte » fut maintenu dans la mesure où les membres du « club » pouvaient participer à des courses dotées de prix à condition qu’ils s’engagent à y renoncer. Le premier champion national amateur fut Tom Morris, qui descendit la Tamise, en 1869, sur 1 mile. Le premier record homologué fut un 100 yards en 1 mn 15 s par Winston Cole en 1871.

L’association devint en 1874 la British Swimming Association (Association de natation de Grande-Bretagne) ; ce fut, en somme, la première fédération nationale. Dix ans plus tard, des discussions sur le statut d’amateur entraînaient une scission et provoquaient la création d’une seconde fédération, l’Amateur Swimming Union. Les deux associations se réunirent définitivement deux années plus tard, en s’entendant sur une définition de l’amateurisme qui est à peu de chose près celle de la fédération internationale actuellement. C’est dès cette époque, en effet, que fut précisée l’obligation pour un amateur de n’avoir aucun contact avec un professionnel, non seulement en natation, mais dans tous les autres sports, ou de n’exercer aucun métier (enseignant ou entraîneur) lié à son activité sportive.

Deux natations se côtoyèrent ainsi en Grande-Bretagne : l’une amateur, l’autre professionnelle. C’est dans la branche amateur que les fédérations nationales se multiplièrent et que les principales compétitions se créèrent. La branche professionnelle ne survécut que dans le domaine de la natation de longue distance.

Les États-Unis suivirent de près l’initiative britannique en créant leur fédération et leur premier championnat national en 1877. Ainsi qu’en Grande-Bretagne, la seule distance courue était le mile. Jusqu’en 1888, le championnat américain fut, en fait, organisé par une société, le New York Athletic Club, et il fut de surcroît réservé aux hommes jusqu’en 1916.

La première compétition féminine eut lieu lors des championnats d’Écosse en 1892, un 200 yards remporté en 4 mn 25 s par E. Dobbie.

L’Allemagne en 1882, la Nouvelle-Zélande en 1890, la Nouvelle-Galles du Sud (avant l’ensemble du continent australien) en 1891, la Hongrie en 1896, la France en 1899 créèrent à leur tour un championnat et une fédération. Les championnats d’Europe, dont le premier fut organisé à Vienne en 1889, se poursuivirent annuellement jusqu’en 1903, puis furent interrompus, pour ne reprendre qu’en 1926, parrainés dorénavant par la Ligue européenne de natation (qui existe toujours) et tenus à une fréquence variable, successivement à Budapest (1926), Bologne (1927), Paris (1931), Magdeburg (1934), Londres (1938), Monte-Carlo (1947), Vienne (1950), Turin (1954), Budapest (1958), Leipzig (1962), Utrecht (1966), Barcelone (1970). Ils sont prévus en 1974 à Vienne.