Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Myrtales (suite)

La famille des Onagracées (près de 700 espèces réparties en une trentaine de genres) est présente surtout dans les zones tempérées de l’Amérique. Ces plantes, assez voisines des Lythracées, sont le plus souvent herbacées, et les fleurs, du type quatre à ovaire infère, sont actinomorphes. C’est à partir des Œnothera, et en particulier de O. Lamarckiana, que les travaux de génétique de De Vries (mutations) ont été faits ; ce sont des plantes qui vivent sur les décombres et les milieux incultes. De nombreuses espèces se localisent dans les lieux plus ou moins humides : Circæa, Jussiæa, Epilobium ; ces trois genres ont des représentants en France. Les Fuchsia (50 espèces) d’Amérique du Sud et de Nouvelle-Zélande, petits arbustes vivaces, possèdent des fleurs le plus souvent vivement colorées en violet et rouge ; ils sont très employés en horticulture. Le genre Clarkia (nord-ouest de l’Amérique du Nord) est aussi très fréquent dans la décoration des jardins ; c’est une plante annuelle ; on a fait à partir de C. elegans de Californie les principaux cultivars maintenant répandus.

Dans la famille des Hydrocaryacées (Trapacées), il n’existe qu’un seul genre, Trapa, dont un représentant en France, T. natans, donne les « châtaignes d’eau », qui correspondent au noyau (à quatre cornes extrêmement acérées disposées suivant les sommets d’un tétraèdre) d’une drupe dont les parties charnues disparaissent rapidement ; on trouve ces plantes dans les étangs de presque toute la France.

La famille des Hippuridacées, avec une seule espèce aquatique, est répartie sur tout le globe ; à côté d’elle se place la famille des Haloragacées, dont le genre Myriophyllum, également aquatique, est le plus connu : il possède des feuilles linéaires verticillées. La famille des Callatrichacées (un genre), à petites feuilles opposées, vit également dans les lieux humides.

De ces trois familles, il faut rapprocher celle des Gunnéracées, originaire surtout de l’hémisphère Sud (Amérique) et dont les espèces sont parfois employées en horticulture, les fleurs étant groupées en gros épis compacts. On remarque dans les tissus de ces plantes des poches sécrétrices, des mucilages qui sont colonisés par des nostocs. Les deux dernières familles de ce groupe sont celles des Dialypétalanthacées et des Hétéropyxidacées.

J.-M. T. et F. T.

Mysore

Ou Maisūr, depuis 1973, Karnātaka, État de l’Inde ; 192 203 km2 ; 29 220 000 hab. Capit. Bangalore.


Il a été constitué en 1956 sur une base linguistique, en rattachant à l’ancien État princier du Mysore divers districts de langue kannara, notamment le Karnātak de Bombay (qui forme le nord de l’État actuel) et les districts kannara de l’État de Madras (qui donnent une façade maritime à l’ancien Mysore).


Les caractères physiques

La zone littorale est une étroite bande de terre, longue d’environ 260 km et large de 25 à 65 km. Elle comprend trois secteurs longitudinaux parallèles à la côte : la plaine alluviale en bordure de la mer ; la plate-forme d’érosion de 60 à 100 m d’altitude, d’origine marine, formée de latérites, discontinue, atteignant localement la mer, où elle forme des falaises ; la plate-forme d’érosion de 100 à 300 m, qui s’étend au pied des Ghāts et apparaît morcelée par les promontoires de ceux-ci. Le rivage présente des caractères de transition entre ceux du Konkan et du Kerala : au nord, une côte ennoyée, avec des rias ; au sud, une côte d’émersion, avec des lagunes. Le Malnād est la région des Ghāts, large de 50 à 100 km : bien que d’altitude médiocre (de 1 000 à 1 300 m en général, culminant à 1 872 m), il présente peu de cols et rend les communications difficiles. Le Maidān, formé de schistes cristallins ou de gneiss, appartient à l’ensemble des plateaux intérieurs du Deccan, dont il est la partie la plus élevée. Ici, l’altitude s’élève progressivement vers le sud et vers l’ouest : le Nord, vers 450-750 m, est fortement disséqué par les cours d’eau, dont les plaines d’inondation occupent une grande surface ; le Sud, vers 900-1 200 m, présente un relief plus accidenté.

Sur le versant occidental des Ghāts, des cours d’eau brefs, mais possédant un énorme potentiel hydro-électrique, notamment la Kālī et la Sharāvatī, se dirigent vers la mer d’Oman. Mais la plus grande partie du drainage se fait vers l’est, par la Krishnā (ou Kistnā) et son affluent la Tungabhadra, par la Kāviri (et localement par divers cours d’eau : Godāvari, Pennar, Pālār).

Par sa latitude, entre 11° 30′ et 18° 20′, le Mysore appartient au sud du Deccan. Mais son climat est très influencé par l’altitude : sauf dans la zone littorale, c’est un climat relativement tempéré. La distribution des pluies est déterminée par le relief ; tandis que la zone littorale et les Ghāts sont très arrosés (au moins 2,50 m et localement de 7 à 8 m), le Maidān est plus sec (de 635 à 1 270 mm en moyenne, avec certaines régions semi-arides). Le paysage végétal reflète cette distribution. La forêt tropicale humide caractérise la zone littorale et le Malnād ; elle contraste avec les formations sèches du Maidān, qui sont des forêts décidues le plus souvent dégradées en formations épineuses. Mais le Mysore conserve encore un important manteau forestier : les régions occidentales appartiennent à la zone de climat humide, dans laquelle la forêt se reconstitue rapidement ; les plateaux intérieurs, situés sur l’« axe d’aridité » qui traverse le Deccan, sont assez difficiles à irriguer et ont conservé une grande partie de leur végétation naturelle. Aussi, les richesses forestières ne sont pas négligeables : notamment le bambou dans les forêts humides, le teck et le santal dans les forêts décidues. De plus, la forêt du Mysore reste un des sanctuaires de la vie sauvage, où cohabitent éléphants, tigres et panthères, bisons, ours, daims, singes et chacals ; des crocodiles vivent dans les rivières pérennes de l’Ouest.