Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Munich (suite)

En organisant à partir de 1854 la Maximilianstrasse, qui, partant de la Résidence, franchit l’Isar et se termine sur l’autre rive par la perspective de la rotonde du Maximilianeum, le fils de Louis Ier, Maximilien II Joseph, a doté Munich de la plus animée de ses grandes artères. Cependant, l’architecture, lourdement imitée de la Renaissance, n’est pas à la hauteur de la conception, et les véritables palais de la bière, notamment l’illustre Hofbräuhaus (1897), contribuent à la réputation de richesse de Munich plus qu’à sa beauté vers la fin du xixe s.

Hitler nourrissait une prédilection pour Munich : il rêvait d’en faire la capitale artistique du IIIe Reich, et notamment de compléter la place Royale par les édifices du parti. De tout cela, il n’est guère resté que la longue et médiocre Maison de l’art (Haus der Kunst), élevée à partir de 1933 sur les plans de l’architecte Paul Ludwig Troost, près du Jardin anglais (Englischer Garten) qu’avait créé l’Électeur Charles Théodore à la fin du xviiie s. et qui est, aujourd’hui encore, un des éléments essentiels de la parure sylvestre de Munich.

P. D. C.

 E. Roth, München so wie es war (Düsseldorf, 1965 ; trad. fr. Munich, le cœur de la Bavière, Bibl. des arts, 1967). / W. D. Dube, Alte Pinakothek München (Gütersloh, 1969 ; trad. fr. la Pinacothèque de Munich, Somogy, 1969). / Munich et la Haute-Bavière (Hachette, 1972).

muqueuses

Membranes épithéliales qui font suite à la peau au niveau des orifices naturels et qui tapissent l’intérieur des cavités du corps.


Les muqueuses ont une constitution différente suivant qu’elles sont respiratoires, digestives, excréto-urinaires, buccales, génitales... Celles de la bordure des lèvres, du prépuce, de la majeure partie de la vulve sont des semi-muqueuses, de structure histologique analogue à celle de la peau. Les muqueuses buccales et anogénitales sont dépourvues du stratum granulosum (couche granuleuse de l’épiderme) et les cellules épithéliales n’évoluent pas vers la kératinisation. Dépourvues de couche kératohyaline, richement vascularisées, ces muqueuses transparentes apparaissent alors rose ou rouge. La muqueuse linguale est hérissée de papilles filiformes sur sa face dorsale (v. langue).


Maladies des muqueuses


Affections des lèvres, chéilites

Les affections des lèvres sont diverses ; elles peuvent être graves (cancers), contagieuses (syphilis), récidivantes (herpès, aphtes). Elles résultent souvent de facteurs associés (chéilites complexes).

L’eczéma des lèvres, tantôt aigu, tantôt chronique, peut être provoqué par le rouge à lèvres, les dentifrices, les prothèses dentaires (dentiers). Il est aggravé par le vent, le froid, le mordillement et le mouillage continuel (tic des lèvres).

Les chéilites microbiennes sont habituellement streptococciques. L’atteinte des commissures est la perlèche, laquelle est parfois due à des Levures.

La leucoplasie s’observe chez les fumeurs gardant leur cigarette collée aux lèvres. Faite d’une plaque blanche opaline, elle s’épaissit si l’usage du tabac n’est pas supprimé. Devenant verruqueuse, elle risque de se cancériser.

La syphilis* labiale est soit primaire (chancre), soit secondaire (plaques muqueuses), ou encore tertiaire (gommes).

L’herpès* est fréquent au pourtour des lèvres (dermatoses* virales). Les aphtes* siègent à la face interne de la lèvre inférieure.

La maladie de Fox-Fordyce, bénigne, est un semis de grains jaunâtres tapissant la face interne des joues et de la lèvre supérieure.

Les macrochéilites (grosses lèvres) peuvent être congénitales et dues à un lymphangiome diffus (tumeur des vaisseaux lymphatiques). Parfois inflammatoires, d’origine streptococcique, elles se manifestent par des poussées récidivantes aboutissant à l’éléphantiasis. Le syndrome de Melkerson-Rosenthal, qui associe macrochéilite, paralysie faciale et langue scrotale, est de nature indéterminée.


Muqueuse génitale masculine

Le diagnostic des lésions génitales se doit d’être dominé et centré sur la syphilis. Beaucoup plus rarement sont observés les chancres* mous, tuberculeux, lymphogranulomateux.

L’herpès est une cause d’erreur fréquente. Il en est de même des érosions traumatiques. Siégeant le plus souvent au filet ou sur le sillon balano-préputial, elles sont allongées, fissuraires, non indurées, sans adénopathie satellite. Elles guérissent en quelques jours, quand elles ne sont pas surinfectées.

Les balanites (inflammations du gland) et les posthites (inflammations du prépuce) peuvent être médicamenteuses : salol, sublimé, calomel. La phénazone et ses dérivés causent parfois des taches noires (verge noire de Fournier). Certaines dermatoses classées : eczéma sec, parakératose, psoriasis, peuvent déterminer des taches rouges, non érosives.

Les balanites infectieuses, dues à des germes variés, sont favorisées par l’existence d’un phimosis (prépuce trop étroit). Le gonocoque, le staphylocoque, les fusospirilles, le bacille Gangrenæ cutis, les moniliases sont susceptibles de les produire. La balano-posthite érosive circinée (Berval et Bataille) est due à une triade : gros spirochètes, bacilles grêles et nombreux coccis. Elle est faite d’érosions circinées, de contours géographiques et serties d’un liséré blanc. La balano-posthite gangreneuse peut être limitée, superficielle et bénigne. Plus rarement, survenant chez un adulte jeune à la suite d’une plaie locale parfois minime, elle est de pronostic très grave (gangrène foudroyante des organes génitaux de Fournier).

La balano-posthite diabétique. Toute inflammation du gland et du prépuce impose de rechercher le sucre dans les urines. Les diabétides génitales (Fournier) sont fréquemment le symptôme révélateur d’un diabète latent et méconnu.

Les balano-posthites scléro-atrophiques aboutissent au phimosis et au rétrécissement du méat. Elles sont de causes diverses : lichen, sclérodermie, suites de circoncision (maladie de Stühmer), endocriennes (kraurosis masculin de Delbanco).