Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mulhouse (suite)

En 1910, la population, malgré les événements de 1871, atteint 117 000 habitants, chiffre qui ne sera dépassé qu’en 1968. C’est dire l’importance de l’industrialisation qu’a connue la ville à l’époque de l’annexion. Cet essor est à rapprocher de celui des villes allemandes et de sa voisine Bâle. La découverte d’importants gisements de potasse, en 1904, au nord de la ville suscite de nouveaux développements. L’exploitation, qui était entre les mains d’entreprises privées, est placée sous administration domaniale en 1918 (Mines domaniales des potasses d’Alsace). Après cette date, la situation frontalière de Mulhouse entraîne la « politique de glacis », qui est préjudiciable au développement économique et culturel de la ville. Mais l’agglomération s’est développée dans toutes les directions. L’industrie textile n’a cessé de reculer, encore que son héritage soit visible dans les structures et les mentalités actuelles. Elle a été remplacée par la métallurgie de transformation, notamment la construction automobile (Peugeot : 6 000 salariés). La nouvelle zone industrielle de l’île Napoléon marque cette évolution. Grâce au canal de Niffer (ou de Huningue), la ville est reliée directement au Grand Canal d’Alsace, les bateaux de gabarit européen ayant accès au nouveau port. L’économie mulhousienne s’oriente donc de plus en plus vers le Rhin, à l’exemple de Colmar-Neuf-Brisach. La reconversion du textile n’a pas été sans poser des problèmes. Ainsi plusieurs entreprises mulhousiennes sont-elles passées sous le contrôle de capitaux suisses. L’influence suisse reste considérable. L’aérodrome de Mulhouse-Blotzheim est en fait celui de Bâle (près de un million de passagers).

Le désordre urbanistique du xixe s. est pallié par quelques opérations de rénovation urbaine, en vue de donner à la ville un véritable centre commercial. La promotion culturelle s’est traduite par la création du centre universitaire (I. U. T., lettres, sciences). Mais Mulhouse a fermé son théâtre lyrique, qui a fusionné avec l’Opéra du Rhin (Strasbourg). Cette abdication marque bien les difficultés de développer la vie culturelle dans une région frontalière subissant l’influence de la R. F. A. et de la Suisse, toutes proches.

F. R.

➙ Alsace / Rhin (Haut-).

multiplication végétative

Reproduction d’un être vivant sans intervention d’aucun phénomène de sexualité.


De tels phénomènes sont connus dans le règne végétal, où ils sont très fréquents, et aussi chez un grand nombre d’animaux inférieurs (v. bourgeonnement). Chez les plantes, on ne considérera ici que les procédés dans lesquels n’interviennent ni les gamètes ni la fécondation ; plusieurs types de modifications des phénomènes sexuels ont été décrits ailleurs. (V. apomixie.)


Partition de la plante souche

De nombreux êtres, souvent unicellulaires (Bactéries, Cyanophycées), se divisent exclusivement par simple partition, chaque portion étant capable de redonner un individu entier. Dans ces groupes, il n’y a pas de noyau bien délimité, la chromatine est diffuse dans le cytoplasme, et c’est par bipartition de la cellule, sans mitose, que se fait la multiplication. Les nouvelles cellules ainsi formées peuvent se séparer complètement ou rester accolées ; suivant les espèces se forment ainsi des chaînes ou des filaments, dont la croissance est d’ailleurs souvent orientée, des groupes de 2 ou 4 cellules (sarcines) ou des masses de 16 cellules ou plus (nanocytes) chez les Cyanophycées. Ces divisions ont pour effet soit d’accroître l’importance de la colonie, soit d’assurer la dispersion de l’espèce par des cellules (exospores) ou des groupes (horgomonies) qui se séparent de la souche. Parfois, des cellules ou groupes de cellules peuvent attendre en vie ralentie des conditions meilleures sous une forme enkystée. Ces organes de survie, uni- ou pluricellulaires, sont souvent entourés d’une gaine mucilagineuse ou de parois épaissies. Chez les Champignons, on observe de même la multiplication du mycélium (blanc de champignon) par morcellement, naturel ou non ; c’est ainsi que l’on ensemence les meules dans les champignonnières. Dans de nombreuses espèces, le thalle se fragmente de lui-même en donnant des souches de plus en plus écartées les unes des autres ; on nomme gemmes de telles portions, capables de perpétuer l’espèce, qu’elles soient enkystées ou non.

Dans le groupe des Lichens*, on connaît des divisions par fragmentation du thalle, qui, une fois desséché et cassé, peut être facilement transporté et amorcer par reviviscence le développement d’un nouvel individu. La partition de la souche intervient aussi dans l’embranchement des Bryophytes. Les Mousses sont capables de scinder leurs grosses touffes par dégénérescence des parties anciennes et implantation de rameaux jeunes.

Les végétaux supérieurs ont aussi une multiplication asexuée par simple partition de la plante ; une telle fragmentation apparaît par exemple sur les touffes âgées d’Iris, de Polygonatum et de bien d’autres espèces qui possèdent des rhizomes ou des tiges rampantes ; ainsi, une ramification au ras du sol peut former des racines, s’implanter, développer des tiges dressées et devenir indépendante par rupture d’avec le reste de la plante. Les Cypéracées et les Graminées utilisent ce procédé pour couvrir le terrain qui les avoisine. Par ailleurs, les Élodées et les Lentilles d’eau utilisent le bourgeonnement et la partition comme un mode de multiplication plus fréquent que la reproduction sexuée.


Multiplication par organes spécialisés

Dans de très nombreux groupes, on observe l’apparition d’organes spécialisés dans la multiplication végétative. Un mode élémentaire est la formation des spores chez les Algues : les zoospores, unicellulaires le plus souvent, sont munies d’un flagelle locomoteur qui leur permet d’aller s’implanter plus loin (Chlorophycées, Xanthophycées...). D’autres groupes d’Algues possèdent des spores dépourvues de flagelle (Zygophycées, Charophycées, Rhodophycées...). Enfin, certains ont des propagules pluricellulaires qui font penser à une sorte de plantule (Sphacelaria). Parfois, un stade enkysté peut exister. Les spores de nombreux Champignons assurent une multiplication végétative : zoospores flagellées dans certains groupes inférieurs, ces spores sont dans les autres groupes toujours dépourvues d’appareil locomoteur ; on en connaît d’exogènes, en bouquet sur des filaments dressés (Ascomycètes : Penicillium). Les Mucorales ont des spores endogènes formées dans un appareil conidien d’où elles sont libérées par déchirure. Un phénomène de turgescence permet dans certains cas la projection des spores à l’extérieur, ce qui facilite leur dissémination.

Chez les Lichens, association d’une Algue et d’un Champignon, se forment (outre les appareils reproducteurs du Champignon) des craquelures d’où s’échappent des sorédies, assemblages d’un très petit nombre de cellules d’Algue entourées de filaments mycéliens, chacune de ces formations pouvant, après dispersion, être à l’origine d’un nouveau Lichen.