Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aquatique (suite)

limnologue allemand (Gotha 1882 - Plön, Holstein, 1960). D’abord assistant à l’institut de zoologie de Greifswald, puis attaché à l’université de Münster, il s’oriente vers l’hydrobiologie et succède en 1917 à O. Zacharias à la tête de l’institut hydrobiologique de la « Kaiser-Wilhelm Gesellschaft » (auj. Max-Planck-Gesellschaft) à Plön. Il fonde avec E. Naumann l’Association internationale de limnologie en 1922 et publie une collection sur les eaux continentales qui est renommée dans le monde entier. Ses travaux sur les Diptères chironomides font autorité. Il a utilisé les larves de ces Insectes comme indicateurs biologiques, en mettant à profit l’aptitude de ces larves à tolérer des eaux plus ou moins oxygénées. Initiateur des recherches en milieu aquatique tropical, il est l’auteur de plus de 450 publications, dont un certain nombre figurent dans la revue qu’il a créée : Archiv für Hydrobiologie. On lui doit une synthèse du monde aquatique, qu’il a résumée en une phrase : « L’environnement et le monde vivant ne font qu’un. »

Aquitaine

Région économique de la France, regroupant cinq départements (Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques) ; 41 407 km2 ; 2 550 340 hab. Capit. Bordeaux.



La géographie

La Région aquitaine s’identifie à peu près avec la zone d’influence de Bordeaux. Elle regroupe de vieilles provinces historiques ou une partie d’entre elles : l’ouest de la Gascogne (Landes de Gascogne, Chalosse), l’ouest de la Guyenne (Périgord, Bordelais, Agenais), le Béarn et les trois provinces basques françaises.

L’Aquitaine jouit d’un climat océanique. Les vents d’ouest et du nord-ouest sont les plus fréquents ; souvent violents, ils apportent la pluie. En dehors du Lot-et-Garonne et du sud de la Dordogne, les précipitations excèdent 800 mm ; au nord, elles augmentent légèrement à mesure qu’on s’approche du Limousin ; au sud, elles s’accroissent rapidement pour excéder 1 m dans le piémont béarnais et basque, et dépasser 2 m sur les sommets pyrénéens. Dans l’ensemble, les hivers sont doux, encore que, par temps anticyclonal, le froid puisse s’installer ; les plus fortes précipitations tombent au printemps et en automne, saison où le vent du sud amène pourtant de belles journées ; des étés chauds et secs alternent avec des étés pluvieux.


Les régions

L’Aquitaine est un pays de basses terres largement ouvert sur l’Océan ; ces basses terres sont dominées au sud par les Pyrénées basques et béarnaises. Si la montagne béarnaise atteint 2 885 m au pic du Midi d’Ossau et excède souvent 2 000 m, la montagne basque est plus basse et plus morcelée, voire aérée. Aussi, les cols les plus occidentaux des Pyrénées sont-ils empruntés par quelques routes transpyrénéennes fréquentées : d’est en ouest, la route du Somport, la route de Roncevaux et la route côtière. Le reste de l’Aquitaine est un ensemble de faible altitude (moins de 500 m), mais au relief souvent très accidenté. Au nord de la Garonne, les assises calcaires du Secondaire et du début du Tertiaire ont été morcelées en une multitude de coteaux, au milieu desquels s’individualisent les larges vallées alluviales de l’Isle, en aval de Périgueux, de la Dordogne, en aval de Bergerac, et du Lot ; de larges placages de sables sidérolithiques ont été épandus sur les coteaux périgourdins et portent des bois. Au sud, en Béarn, en Chalosse et dans le bas Adour, des coteaux et des collines aux pentes vigoureuses ont été modelés dans les formations détritiques du Tertiaire ; la confusion générale du relief est quelque peu atténuée par la présence de longues bandes de plateaux dans le nord du Béarn et par les vallées alluviales de l’Adour et des gaves.

Dans un triangle dont les sommets seraient Bayonne, Nérac et le Verdon, les Landes montrent des plateaux et des plaines qui s’abaissent vers la mer, d’une part, vers la Garonne et l’Adour, d’autre part, à partir d’une sorte de dorsale centrale ; les sables poussés par les vents réguliers du Quaternaire y ont oblitéré tout relief antérieur et détruit le réseau hydrographique. En bordure d’une côte rectiligne de la Gironde à l’Adour, le vent édifie des dunes vives, que l’homme est parvenu à fixer depuis le xviiie s. ; ces dunes isolent des étangs dont les eaux s’écoulent vers le bassin d’Arcachon au nord et vers l’Océan par des courants ou boucaus, au sud. Le Bordelais est peu élevé : au nord de la Dordogne et sur la rive droite de la Gironde, les bas plateaux et les buttes dominent les plaines alluviales, ou palus ; entre la Dordogne et la Garonne, l’Entre-deux-Mers est un plateau fortement disséqué, dont les rebords, abrupts, dominent les vallées de la Dordogne et de la Garonne ; sur la rive gauche de celle-ci et à l’ouest de la Gironde s’étendent de vastes marais, submergés par les crues hivernales des affluents landais de la Garonne ; ils sont à quelques mètres en contrebas des croupes graveleuses du Médoc et des Graves, à partir desquelles on passe insensiblement sur le plateau landais.


La population et la vie économique

La population s’est accrue de près de 250 000 unités entre 1962 et 1975, à un rythme annuel inférieur à 1 p. 100, voisin de la moyenne française. Le mouvement naturel est positif, mais il est faible (49 000 de 1962 à 1968) ; l’augmentation de la population est essentiellement liée au solde migratoire positif (96 000).

Pays traditionnellement rural, l’Aquitaine s’urbanise : en 1968, plus de la moitié des habitants (51,4 p. 100) étaient des citadins. Si les Landes, la Dordogne et le Lot-et-Garonne restent des départements ruraux, les Pyrénées-Atlantiques comptent une majorité de citadins (la moitié de la population vit dans les agglomérations de Pau et de la côte basque), et la majeure partie de la population girondine se concentre dans la communauté urbaine de Bordeaux. En dehors de Périgueux, toutes les grandes villes sont sensiblement plus peuplées qu’en 1962, et les villes des Pyrénées-Atlantiques sont les plus dynamiques. Les petites villes stagnent, voire déclinent (Libourne, Sarlat-La-Canéda et Bergerac sont, parmi elles, des exceptions).