Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

monnaie (suite)

• des mécanismes régulateurs harmonisent l’activité économique au niveau international, car, si les échanges extérieurs accusent un excédent, l’or, instrument des transactions, afflue dans le pays concerné, un accroissement de la quantité de monnaie accompagnant dès lors le développement du commerce : les tendances inflationnistes vont freiner les possibilités d’exportation par hausse des prix intérieurs : dans le cas où, au contraire, les exportations sont faibles, des tendances déflationnistes peuvent rétablir l’équilibre un instant compromis.

Le système du sterling, monnaie de règlement internationale (sterling exchange standard)

Il est assez ignoré de nos jours que, depuis le premier développement des économies occidentales (deux premiers tiers du xixe s.), le système rigide de l’étalon or ne fonctionne en réalité guère, à l’état pur au moins.

En fait, il eût été vraisemblablement impossible de voir se réaliser l’extraordinaire explosion économique du monde occidental, à partir des années 1830, si le système avait été pratiqué à l’état pur. L’économiste belge Robert Triffin (enseignant aux États-Unis) a pu estimer que la monnaie de banque (les dépôts à vue et à terme) ne représentait que le tiers de la monnaie en circulation dans les principaux pays du monde au début du xixe s. : la monnaie métallique est effectivement alors la plus importante. Mais en 1913, un siècle plus tard, le volume des billets et des dépôts bancaires (la monnaie non métallique) représentait 83 p. 100 de la quantité de monnaie en circulation dans le monde, l’or n’en représentant plus que seulement 10 p. 100.

Une révolution silencieuse s’était produite avec l’apparition de la monnaie de banque, le xixe s. n’étant pas, en réalité, le siècle de l’étalon or à l’état pur, l’or étant devenu une monnaie d’appoint sur le plan des échanges intérieurs au moins.

Quant aux règlements internationaux, les historiens de la monnaie nous montrent (par des travaux réalisés sur les échanges internationaux de la seconde partie du xixe s.) que, en réalité, l’or ne servait pas à régler de pays à pays les déficits des balances des paiements, mais que ce rôle était dévolu à des monnaies de réserve, la livre sterling acquérant dans ce domaine une place remarquablement privilégiée. En réalité, l’étalon or était un système qui ne fonctionnait plus et l’on pratiquait, avant la lettre, une sorte de « sterling exchange standard » : le moyen type de paiement international au xixe s. est la lettre de change, tirée sur les « maisons d’acceptation » londoniennes et escomptée par les maisons d’escompte.

Le gold exchange standard (étalon de change or) [1922-1930]

L’adoption du gold exchange standard fut marquée, à l’issue de la Première Guerre mondiale, par l’impatience des États-Unis de secouer le joug de la place financière de Londres et de la prééminence de la monnaie britannique, et, en définitive, par le déclin de celle-ci dans les échanges internationaux.

Le retour à l’or était considéré (à l’issue de la guerre) comme délicat, et urgent tout en même temps, une déflation énergique étant la base nécessaire d’un tel retour. La conférence internationale qui se tient à Gênes en 1922 prend un certain nombre de résolutions dont la neuvième débouche sur le gold exchange standard, dont les caractéristiques sont les suivantes.

• Le maintien de la valeur or d’une monnaie doit être réalisé par une réserve d’avoirs non nécessairement constitués par de l’or.

• Les pays adhérents peuvent, en plus de leurs réserves d’or, détenir des avoirs sous d’autres formes dans d’autres pays participants : dépôts, traites, effets à court terme, etc.

• Certains pays pourront établir un marché de l’or et devenir, de ce fait, des centres de transactions sur l’or.

J. L.

A. B.

➙ Banque / Consommation / Crédit / Dévaluation / Épargne / Fisher / Franc / Friedman / Inflation / Keynes / Patinkin / Perroux / Prix / Valeur.

 A. Aftalion, Monnaie, prix et change. Expériences récentes et théories (Sirey, 1927 ; nouv. éd. par M. Aftalion, 1940) ; Monnaie et Économie dirigée (Sirey, 1950). / R. Mosse, la Monnaie (Rivière, 1950). / A. Aupetit, Essai sur la théorie générale de la monnaie (Rivière, 1957). / J. S. Duesenberry, Money and Credit : Impact and Control (Englewood Cliffs, N. J., 1964 ; 2e éd., 1967). / P. Einzig, The Euro-dollar System (New York, 1964 ; 2e éd., 1966 ; trad. fr. le Système des eurodollars, Mame, 1967). / E. James, Problèmes monétaires d’aujourd’hui (Sirey, 1964 ; nouv. éd., 1970). / J. Marchal, Monnaie et crédit (Éd. Cujas, 1965). / P. Berger, la Monnaie et ses mécanismes (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 4e éd., 1972). / R. S. Thorn, Monetary Theory and Policy (New York, 1966 ; trad. fr. Théorie monétaire, Dunod, 1971). / A. Chameau, Mécanismes et politique monétaires. Économie du système bancaire français (P. U. F., 1968 ; 2e éd., 1969) ; Monnaie et équilibre économique (A. Colin, coll. « U », 1971). / R. Harrod, Money (New York, 1969 ; trad. fr. la Monnaie, Dunod, 1971). / J. L’Huillier, le Système monétaire international, aspects économiques (A. Colin, coll. « U », 1971). / D. Carreau, le Système monétaire international, aspects juridiques (A. Colin, coll. « U », 1972). / J. Lecaillon et J. Marchal, Analyse monétaire (Cujas, 1972). / J. Menais, les Relations monétaires internationales, financières et économiques (Delmas, 1972). / R. Mossé, Politique monétaire (Payot, 1972). / P. Simonnot, l’Avenir du système monétaire (Laffont, 1972). / J. Adenot et J.-M. Albertini, la Monnaie et les banques (Éd. du Seuil, 1975). / L. H. Dupriez, la Monnaie dans l’économie (Cujas, 1976).

Monocotylédones

Classe de plantes à fleurs, généralement herbacées, caractérisées dans la plupart des espèces par un embryon à un seul cotylédon, des feuilles à nervures parallèles, des fleurs à symétrie ternaire, l’absence de formations secondaires typiques, etc.