mole (suite)
De telles considérations sont à l’origine de la notion aujourd’hui désignée sous le nom de quantité de matière. C’est une grandeur mesurable, essentiellement distincte de la grandeur masse, et que l’on associe à tout échantillon de substance chimique : on dit de deux échantillons qu’ils renferment des quantités de matière égales s’ils contiennent le même nombre de particules ; ainsi, les échantillons, envisagés plus haut, d’hydrogène, de fluor..., corps simples de structure moléculaire et de molécules diatomiques, renferment le même nombre de molécules et, par suite, correspondent à d’égales quantités de matière.
L’unité de la grandeur quantité de matière est la mole (symbole mol) ; c’est la quantité de matière d’un système contenant autant d’entités élémentaires qu’il y a d’atomes dans 0,012 kg de l’isotope12C du carbone. Compte tenu de ce que, dans le système actuel des poids atomiques, le nombre 12 est précisément le poids atomique relatif de l’isotope 12C, le nombre de particules contenues dans la mole est le nombre d’Avogadro
Il convient de remarquer que, lorsqu’on fait usage de la mole, la nature des particules doit, dans chaque cas, être spécifiée ; ainsi l’on dira : une mole d’hydrogène moléculaire (dihydrogène H2), une mole d’hydrogène atomique (monohydrogène H), une mole d’ions hydrogène (H+), une mole d’électrons (e–), etc.
La mole prend rang parmi les unités de base du système international (S. I.) d’unités ; les divers préfixes S. I. (déci, centi, milli...) lui sont naturellement applicables.
La mole joue un grand rôle dans le langage chimique et possède de très nombreuses applications ; ainsi, tous les résultats d’analyses chimiques quantitatives peuvent être exprimés en moles ; une masse molaire s’exprime en kilogrammes par mole (kg.mol–1) ; la constante R des gaz parfaits vaut sensiblement 8,314 joules par mole et par kelvin (J.mol–1.K–1).
François Marie Raoult
Chimiste et physicien français (Fournes-en-Weppes, Nord, 1830 - Grenoble 1901). Il énonça en 1882 les lois de cryométrie, d’ébulliométrie et de tonométrie relatives aux solutions diluées, créant ainsi une méthode de mesure des masses molaires.
R. D.