Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

modulation par impulsions et codages (suite)

Dans le système de transmission retenu par la technique française pour la transmission de 32 voies téléphoniques, le code est à 8 moments binaires. Le nombre d’états significatifs est donc égal à 28 = 256 niveaux de quantification. La transmission d’une voie téléphonique d’une largeur de 4 kHz nécessite alors une largeur de bande de 64 kHz, c’est-à-dire que là où passe 1 voie téléphonique numérique peuvent passer 16 voies téléphoniques analogiques, mais dans des conditions de qualité et de sécurité bien moindres. Un avantage de la modulation par impulsions et codage est qu’elle permet de réaliser des réseaux de télécommunications où transmission et commutation électroniques sont intimement intégrées (système Platon).

L’information de télévision est susceptible d’être traitée par le même procédé. Si le nombre de niveaux n’est pas très élevé (32 ou 64) et si le nombre de moments est égal à 5 ou 6, la fréquence d’échantillonnage, en revanche, est de l’ordre de 12 MHz.

Les qualités particulières de la modulation par impulsions et codage font de ce procédé l’outil d’avenir pour les transmissions à gros débit d’informations riches (visiophonie) sur les réseaux intégrés nationaux et internationaux des télécommunications.

G. D.

➙ Commutation téléphonique.

moelle épinière

Partie postérieure du système nerveux central des Vertébrés, constituant à la fois un centre nerveux autonome réflexe et un ensemble de voies de conduction ascendantes (spino-cérébrales) et descendantes (cérébrospinales).



Anatomie comparée de la moelle épinière

Chez tous les Vertébrés, la moelle épinière provient du développement de la partie postérieure rectiligne du tube nerveux embryonnaire. Elle est logée chez l’adulte dans le canal rachidien de la colonne vertébrale ; elle y occupe toute la place disponible, sauf chez les Poissons osseux et les Mammifères, chez lesquels elle est absente du segment caudal ; dans ce dernier cas, les racines obliques des nerfs rachidiens forment la « queue de cheval ».

C’est surtout par épaississement des parois latérales du tube nerveux embryonnaire que s’édifie la moelle. La lumière du tube garde sa taille embryonnaire et devient chez l’adulte l’étroit canal de l’épendyme. Les neuroblastes épendymaires migrent vers la périphérie du tube en position moyenne ou marginale. La zone périphérique, voisine des méninges, est occupée par les axones longitudinaux. À l’exception des Cyclostomes, dont les fibres sont amyéliniques, cette disposition conduit à distinguer une substance grise centrale (contenant les corps cellulaires des neurones spinaux) et une substance blanche périphérique (qu’empruntent les fibres myélinisées). Chez les Poissons, la substance grise forme une masse centrale ; à partir des Amphibiens, cette masse s’étire en cornes dorsales et ventrales, donnant à l’ensemble la forme d’un H.

Bien que continue dans sa structure, la moelle épinière est métamérisée. Au niveau des trous de conjugaison vertébraux sortent les nerfs rachidiens, qui résultent de la fusion d’une racine ventrale motrice et d’une racine dorsale ganglionnée sensitive. Le nombre de ces métamères varie de 200 ou plus chez les Serpents à une dizaine chez les Amphibiens Anoures. Il y a 34 paires de nerfs rachidiens chez le Rat, 31 paires chez l’Homme.

Le diamètre de la moelle épinière n’est pas invariable du foramen magnum (extrémité céphalique) à l’extrémité caudale. On observe chez tous les Vertébrés des renflements plus ou moins marqués, correspondant à l’emplacement des nageoires ou des membres antérieurs ou postérieurs.

L’évolution de la moelle épinière chez les Vertébrés correspond à une dépendance sans cesse accrue des centres médullaires vis-à-vis des centres cérébraux et à un enrichissement des connexions longitudinales médullo-cérébrales ascendantes ou descendantes. Corrélativement, le choc spinal, qui résulte de la section de la moelle épinière, affecte d’autant plus longtemps les centres médullaires isolés de l’encéphale qu’on a affaire à un animal plus évolué.

La substance grise de la moelle épinière contient dans sa moitié ventrale les motoneurones somatiques et viscéraux, et dans sa moitié dorsale les interneurones, articulés sur les fibres sensorielles somatiques ou viscérales, dont les péricaryones (corps cellulaires) sont contenus dans les ganglions spinaux.

Les voies ascendantes comprennent chez tous les Vertébrés :
1o les voies de la sensibilité protopathique ou vitale, essentielles dans le fonctionnement réflexe de la moelle et dont l’importance relative diminue des Poissons aux Mammifères ;
2o les voies proprioceptives, qui interviennent dans le maintien réflexe de la posture et qui, peut-être absentes chez les Cyclostomes, sont surtout développées chez les Oiseaux et les Mammifères ;
3o les voies de la sensibilité épicritique, qui apparaissent avec les Amphibiens et se développent jusqu’à dépasser en nombre chez les Mammifères celles de la sensibilité protopathique.

Les voies descendantes correspondent à la motricité extra-pyramidale, présente chez tous les Vertébrés, et à la motricité pyramidale (cellules pyramidales géantes du néo-cortex moteur), présente chez les seuls Mammifères. Dès les Cyclostomes, les fibres de Müller correspondent au contrôle moteur qu’exerce l’encéphale sur les centres réflexes autonomes de la moelle. Les voies extra-pyramidales sont multiples et ont pour origine divers noyaux du tronc cérébral (toit optique, noyau rouge, substance réticulée, noyaux vestibulaires...).


La moelle épinière des Mammifères


Morphologie

La moelle épinière occupe les deux tiers antérieurs du canal rachidien, mais est reliée à l’extrémité caudale de ce dernier par le filament terminal. Ses deux moitiés droite et gauche sont séparées dorsalement par le sillon gris, étroit et profond, et ventralement par le sillon blanc, plus évasé. Le sillon gris atteint la substance grise, alors que le sillon blanc est bordé par les décussations des fibres pyramidales myélinisées, qui lui donnent sa couleur. On trouve également deux paires de sillons latéraux, dorsaux au niveau de pénétration des fibres sensitives et ventraux au niveau d’émergence des fibres motrices. Dans la région dorsale et cervicale existe également une paire de sillons dorsaux intermédiaires qui séparent les faisceaux de Goll et de Burdach.

La forme en H de la substance grise permet de distinguer les cornes dorsales des cornes ventrales dans la substance grise et les faisceaux dorsaux, latéraux et ventraux dans la substance blanche.