Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

mines et carrières (suite)

société américaine spécialisée dans l’exploitation de mines de cuivre. Contrairement à d’autres affaires de la branche dont les ressources minières sont, pour l’essentiel, situées hors du territoire américain, Kenecott Copper tire la majeure partie de ses approvisionnements des mines américaines : Utah, Nevada, Arizona. Néanmoins, un tonnage de l’ordre de 200 000 t est fourni par les mines du Chili, où, jusqu’en 1971, Kenecott Copper possède une filiale conjointement avec l’État chilien. Créée en 1915, l’affaire exploite à ses débuts des gisements de faible importance situés en Alaska. L’extension du groupe, qui produit aujourd’hui environ 600 000 t de cuivre, est née des participations prises dans de nombreuses affaires de la branche. Actuellement, Kenecott Copper contrôle une quarantaine de filiales spécialisées dans la prospection, l’exploitation et la vente du cuivre et d’autres produits exploités accessoirement à partir de l’extraction des mines : or, argent et charbon.


Le Nickel,

société française constituée en 1880. Premier fournisseur en nickel du marché français, elle détient un quasi-monopole dans la production de ce métal. En 1969, cette société, pour laquelle les métaux non ferreux autres que le nickel ne constituaient que des productions annexes dans la gamme des minerais traités, étend sensiblement le champ de ses activités en prenant une participation majoritaire dans la Société minière et métallurgique de Peñarroya ; puis, en 1970, elle réussit en Bourse une offre publique d’échange sur les titres de la compagnie de Mokta et prend ainsi le contrôle de cette affaire. Outre le nickel, le nouveau groupe Nickel-Peñarroya-Mokta s’intéresse à différents produits non ferreux tels que le plomb, le zinc, le manganèse et l’uranium, dont la compagnie de Mokta est le premier producteur privé en France. En matière de nickel, le groupe se préoccupe, depuis de longues années, du développement de ses capacités de production : construction d’usines de traitement du minerai en Nouvelle-Calédonie et développement des installations d’affinage en France, au Havre notamment. Cette expansion des moyens de production exige de nombreux capitaux concentrés dans un secteur très sensible aux fluctuations des prix du marché : la stratégie des investissements du groupe tient à la fois dans la recherche d’une plus grande diversification des débouchés et dans l’association à des groupes importants pour le développement de l’exploitation du nickel. En 1972, une capacité nouvelle de 12 500 t s’ajoute aux moyens de production déjà existants. L’investissement est réalisé conjointement avec la société américaine American Metal Climax. Avec la société Patiño Mining Corporation, c’est une unité de production de 40 000 t de nickel qui est réalisée à partir d’un accord signé en 1969. Le ferro-nickel traité est fourni par l’associé américain. Le minerai est traité à Doniambo (Nouvelle-Calédonie) par le groupe, puis transporté par minéraliers jusqu’à l’usine du Havre, où les mattes de minerai sont affinées. Les travaux d’extraction, d’affinage et de commercialisation du nickel et du ferro-nickel sont réalisés par quatorze filiales implantées en Australie, au Japon, au Brésil et aux États-Unis.


Peñarroya (Société minière et métallurgique de),

société française créée en 1881. Premier producteur et fondeur de plomb en Europe, troisième fondeur de zinc, ce groupe s’intéresse en outre à la production de cuivre (usines situées au Chili), ainsi qu’à celle de l’argent et de l’uranium, participant ainsi à près de vingt-cinq syndicats de recherche minière dans le monde. Le chiffre d’affaires de l’ensemble des sociétés du groupe est réalisé pour près de 50 p. 100 à l’étranger (Amérique du Sud, Espagne, Italie, Afrique du Nord, Grèce). Depuis 1969, Peñarroya est devenue filiale à plus de 51 p. 100 de la société Le Nickel, et constitue désormais l’un des pôles d’un ensemble comprenant en outre la compagnie de Mokta (manganèse, uranium et fer). Dans le cadre du nouveau groupe, dix divisions communes aux sociétés encadrent la réorganisation et la modernisation des sociétés de production et la recherche de nouveaux produits, dont le germanium. Une vingtaine de sociétés de production assurent à Peñarroya une capacité de traitement de minerai de plus de 600 000 t.


Rio Tinto-Zinc Corporation Ltd (The) [RTZ],

société britannique née en 1962 de la fusion du groupe Rio Tinto fondé en 1873 et du groupe Consolidated Zinc. Absorbant Borax Holdings Ltd, le groupe RTZ devient en 1968 l’une des toutes premières affaires minières dans le monde. Son champ d’exploitation couvre l’ensemble des métaux non ferreux, plomb, zinc, cuivre, aluminium, l’extraction de minerai de fer, l’uranium et l’or. Plusieurs produits chimiques, dont le borax et la potasse, le gaz naturel, entrent aussi dans le domaine de ses productions. Ses intérêts s’étendent à l’Australie (treize filiales et le tiers environ des bénéfices d’ensemble), à l’Afrique du Sud (plus du tiers des bénéfices), au Canada (six filiales), aux États-Unis (une filiale spécialisée dans la recherche et le traitement du borax). Dans le cadre de son expansion, RTZ adjoint progressivement aux travaux d’extraction miniers les activités industrielles qui en découlent, pour devenir une société fortement diversifiée tant sur le plan industriel que sur le plan géographique.

J. B.

➙ Abattage / Exploitation souterraine et à ciel ouvert / Extraction dans les mines / Gisement.

 J. Muller, Mines (Dunod, 1964 ; 2 vol.). / H. Garin, les Mines (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969). / S. Lerat, Géographie des mines (P. U. F., 1971).

minéralogie

Branche des sciences de la Terre qui étudie les minéraux.



Introduction

Si la notion de minéral a largement évolué au cours des temps, actuellement on entend par minéral tout composé chimique homogène, naturel, formé par des processus géochimiques variés, entrant dans la composition de l’écorce terrestre et des corps planétaires tels que les météorites. À l’exception de deux liquides, l’eau et le mercure natif, les minéraux sont des solides cristallisés, caractérisés par leurs propriétés cristallochimiques. Les minéraux que l’on considérait autrefois comme amorphes, formés à partir de solutions colloïdales, comme les opales, les constituants des argiles et des sols, qui ne présentent pas de formes cristallines, apparaissent cristallisés quand on les observe à l’aide des rayons X. La quasi-totalité des minéraux sont des composés inorganiques ; cependant, certains composés organiques, des citrates, des mellates, des oxalates, sont des solides cristallisés homogènes formés naturellement : ce sont des minéraux. Mais on ne range plus, parmi les minéraux, les charbons, les hydrocarbures liquides et solides, qui sont des mélanges et qui n’ont pas de composition chimique définie.

La minéralogie comprend la découverte des minéraux, leur localisation, leur mode de gisement et leur paragenèse ; elle les identifie, décrit leurs propriétés cristallographiques, physiques et chimiques, et les classe.

Pour compléter ces études, la minéralogie expérimentale intervient puissamment, en reproduisant, au laboratoire, les différents minéraux et en précisant leur domaine de stabilité thermodynamique.