Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

militaire (état) (suite)

Relevant de la délégation ministérielle pour l’Armement, les trois écoles supérieures du génie maritime, des poudres et de l’armement ainsi que l’École du service hydrographique de la marine ont été groupées en 1970 en un établissement unique dit École nationale supérieure des techniques avancées (E. N. S. T. A.). Elle reçoit des ingénieurs de l’armement, des polytechniciens ou certains officiers spécialement qualifiés auxquels elle donne en trois ans une formation relative aux problèmes d’armements navals, mécaniques, chimiques, nucléaires et électroniques. À ses côtés fonctionne l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace, installée à Toulouse en 1966 et où les élèves de l’E. N. S. T. A. accomplissent leur première année d’études. La formation propre à la technique des armements nucléaires est donnée sur le plan interarmées par l’École d’application militaire de l’énergie atomique, créée par la marine à Cherbourg en 1958 et devenue interarmées en 1962.

Au sommet de l’enseignement militaire supérieur, pour les officiers sortant des écoles de guerre des trois armées, existe un Cours supérieur interarmées, créé en 1948, et un Centre des hautes études militaires (créé en 1911 pour l’armée et réorganisé sur le plan interarmées en 1953), où sont appelés les officiers jugés capables d’accéder aux responsabilités les plus élevées du haut commandement. Parallèlement, le Centre des hautes études de l’armement (créé en 1964), relevant de la délégation ministérielle de l’Armement, s’adresse aux ingénieurs militaires. Enfin, pour couronner l’ensemble de ces établissements et étudier les problèmes posés par l’élaboration et la conduite de la politique de défense a été créé à Paris en 1949 l’Institut des hautes études de défense nationale, ouvert aux cadres supérieurs du pays, tant civils (secteurs publics et privés) que militaires.

P. D.


Les grandes écoles de formation d’officiers


Air (École de l’),

école de formation des officiers d’activé de l’armée de l’air (cadres navigants et officiers mécaniciens) créée en 1935 à Versailles et transférée en 1937 à Salon-de-Provence. Durée des études : deux ans, et une année d’application. À ses côtés existe, une École militaire de l’Air formant des officiers recrutés par concours parmi les sous-officiers de l’armée de l’air et une École du commissariat de l’Air.


Navale (École),

école créée en 1830 à Brest sur l’Orion puis, de 1840 à 1913, sur plusieurs vaisseaux appelés Borda. L’école fut alors installée à terre, d’abord au nord de la rade de Brest, puis en 1961 dans des bâtiments neufs édifiés au sud à Lanvéoc-Poulmic. Durée des études : deux ans, complétés par une année à l’École d’application des enseignes de vaisseaux effectuée sous forme d’une croisière à bord du croiseur Jeanne-d’Arc. À côté de l’École navale existe depuis 1969 l’École militaire de la flotte, qui forme en un an des officiers recrutés par concours parmi les officiers mariniers.


Polytechnique (École).

V. l’article.


Saint-Cyr (École spéciale militaire de),

école créée en 1803 par Bonaparte à Fontainebleau et transférée en 1808 à Saint-Cyr, ou elle demeura jusqu’en 1940. Installée à Aix-en-Provence de 1940 à 1942, puis à Cherchell (Algérie), elle a été implantée en 1946 à Coëtquidan. Durée des études : deux ans, complétés par une année en école d’application. À ses côtés fonctionne l’École militaire interarmes, qui forme en un an les officiers recrutés par concours parmi des sous-officiers préparés à l’école militaire de Strasbourg.


Santé* militaire (École du service de),

école créée à Strasbourg en 1856, transférée à Lyon en 1889, qui assure le recrutement des médecins et pharmaciens des armées. Elle se recrute par concours parmi les étudiants en médecine ou en pharmacie. L’École principale du service de santé de la marine, créée à Bordeaux en 1890, assure de la même façon le recrutement des médecins et des pharmaciens de la marine et des troupes de marine. En 1971, ces deux écoles ont vu leurs missions unifiées et ont pris le nom d’École du service de santé des armées.

militaires (musiques)

Formations exclusivement composées d’instruments à vent et à percussion et destinées à annoncer ou à accompagner les évolutions et les exercices des troupes, à la ville comme à la campagne.
Par extension, musique militaire désigne le répertoire de ces ensembles, appelés aussi orchestres d’harmonie.


Bien que leur rôle ait été signalé depuis les temps les plus anciens, les musiques militaires n’eurent pas de structures administratives avant le xvie s. À dater de l’époque de François Ier et des condottieri italiens, elles furent régulièrement constituées et ne cessèrent d’augmenter le nombre de leurs exécutants comme de leurs pupitres. Avec la réorganisation sous Louis XIV de la Grande Écurie, elles furent en mesure de fournir des instrumentistes complémentaires de qualité aux orchestres civils, et aussi d’être dotées, notamment par Lully et Philidor l’Aîné, d’un répertoire original qui n’avait rien à envier à celui des autres ensembles dont il se différenciait très peu du reste, esthétiquement parlant.

Les fêtes civiques donnèrent une nouvelle et considérable impulsion à l’orchestre d’harmonie. Elles furent à l’origine de la création du Conservatoire. Mais, après l’ère révolutionnaire, cette nouvelle école ne devait former que des musiciens civils. D’où l’institution en 1836 du « Gymnase militaire », remplacé en 1856 par six classes spéciales du Conservatoire, disparues à leur tour en 1870. Depuis la refonte sous sa forme actuelle de la Musique de la garde républicaine par Adolphe Sellenick (1873) — dirigée ensuite par Gustave Wettge (1884), Gabriel Parès (1893), Guillaume Balay (1911), Pierre Dupont (1927), François Julien Brun (1945), Raymond Richard (1971) et Roger Boutry (1973) —, des formations réglementaires ayant une activité régulière se sont constituées, susceptibles par la qualité de leurs exécutants et l’originalité de leur répertoire d’être confrontées aux associations de concerts symphoniques : Musique de l’air, Musique des équipages de la flotte, Musique des gardiens de la paix de Paris dirigée depuis 1954 par Désiré Dondeyne, spécialiste des harmonies à la fois comme chef et comme orchestrateur.