aponévrose (suite)
Pathologie de l’aponévrose
Les infections
Le rôle de cloisonnement de l’aponévrose se retrouve dans les infections. Elle protège pendant longtemps les loges voisines de la propagation du foyer de suppuration.
Les ruptures
Mécaniquement, la déchirure de l’aponévrose, qu’elle soit spontanée, liée à un effort violent, post-traumatique (plaie, écrasement), ou postopératoire, a pour conséquence l’apparition d’une hernie musculaire, partiellement visible en certains endroits tels que la face externe de la cuisse ou de la jambe. On voit le muscle qui fait saillie sous la peau, ses contractions sont aisément senties à la palpation.
Une intervention chirurgicale simple peut habituellement remédier à cela, dans la mesure où il existe des troubles réels. C’est le cas, en particulier, lorsque la perte de substance aponévrotique est associée à une perte de substance musculaire, comme cela se rencontre dans les éventrations abdominales. Le traitement en est une aponévroraphie, ou aponévroplastie.
Les articulations à ressaut
Il s’agit principalement de la hanche, au niveau de laquelle un claquement audible et palpable, ou même visible, se produit quand une bandelette aponévrotique épaissie accroche en glissant le bord supérieur du grand trochanter.
Le ressaut, de fréquence et de circonstance de survenue variables, est habituellement bien toléré et ne nécessite qu’exceptionnellement une intervention.
Il est très rare qu’on le rencontre au niveau de l’épaule ou de l’omoplate.
Les aponévrosites
C’est le chapitre le plus important de la pathologie de l’aponévrose. Il concerne principalement la paume de la main, plus accessoirement la plante du pied ou toute autre aponévrose.
La maladie de Dupuytren, ou rétraction de l’aponévrose palmaire, est connue de très longue date, puisque la première description est due au médecin suisse Félix Platter (1536-1614). Elle se caractérise par une flexion digitale permanente, irréductible, progressivement croissante et invalidante. Comme il s’agit d’une affection spécifique de la main*, elle sera étudiée en détail dans le cadre de la pathologie de l’organe de préhension.
De même, son équivalent à la plante du pied*, ou maladie de Ledderhose, sera étudié avec l’organe d’appui.
Il est usuel de rapprocher des aponévrosites les bursites, ou inflammations des bourses séreuses. Les bourses séreuses sont des cavités closes, limitées par une membrane semblable à une synoviale (v. articulation). Elles siègent, en général, au voisinage d’une articulation ou d’un autre endroit où la peau, un tendon ou un muscle glissent sur une saillie osseuse et y subissent des pressions constamment répétées par l’appui du corps.
Les bursites les plus courantes sont l’hygroma du coude* et du genou*, le cor au pied*, qui forment parfois de volumineuses tuméfactions pouvant s’infecter et s’ulcérer. L’exérèse s’impose alors.
Les tumeurs vraies de l’aponévrose, qu’elles soient bénignes ou malignes, sont tout à fait rarissimes.
A. J.