Miaos et Yaos (suite)
Organisation sociale et familiale
Les Yaos de Chine sont organisés selon un régime féodal, tandis que les tribus des Mans (Yaos émigrés dans les montagnes d’Indochine) ont perdu peu à peu ce caractère féodal.
La descendance est patrilinéaire, et la résidence patrilocale. Cependant, l’autorité paternelle ne s’exerce pas rigoureusement. Chez les Yaos, les femmes jouissent d’une condition privilégiée, comparativement à celles des autres groupes : dès le début de la grossesse, elles cessent le travail. Les jeunes bénéficient d’une grande liberté sexuelle. L’interdit d’inceste ne vise jamais de larges groupes, mais seulement la famille étendue.
La religion est inspirée de celle des Thaïs, dont les croyances ont elles-mêmes été influencées par celles des Chinois et des Vietnamiens.
Les Miaos ou Meos
Ils se répartissaient comme suit : 2 millions en Chine (Yunnan [Yun-nan], Hunan [Hou-nan], Guizhou [Kouei-tcheou]), 185 000 au Viêt-nam et 60 000 au Laos (d’après A. G. Haudricourt).
Activités économiques
Leur culture principale est le maïs — semé sur le flanc des montagnes et dans le moindre interstice de rocher où se trouve un peu d’humus. Les Miaos cultivent peu le riz de montagne, mais ensemencent les graines de pavot pour en tirer l’opium, qu’ils vendent aux habitants des vallées. Quant aux arbres fruitiers, ils poussent au hasard à l’entour des cases, construites généralement à même le sol. On rencontre aussi le même type d’habitation que chez les Yaos.
Les Miaos ne fument pas la terre, mais répandent de l’engrais sur le terrain où ils déposent leurs graines. L’élevage (porcs, chèvres, chevaux, buffles, bœufs) constitue l’une des ressources essentielles, et la quantité de bétail possédé est un critère de richesse.
Comme les Yaos, les Miaos fabriquent eux-mêmes leurs outils de travail en forgeant le fer brut rapporté du Yunnan (Yun-nan). En outre, ils tissent le chanvre qu’ils ont cultivé.
Famille et religion
Quoique les jeunes gens mènent une vie extrêmement libre — marquée par la fréquence des jeux et des joutes —, la famille, patrilocale et à descendance patrilinéaire, apparaît fortement structurée ; l’autorité du père y est absolue. Les mariages, souvent décidés par les seuls parents en fonction du comportement d’un coq, s’achèvent couramment par la fuite ou même le suicide des jeunes femmes mariées contre leur gré.
La religion des Miaos est fortement imprégnée du taoïsme chinois.
N. D.
➙ Chine / Indochine / Laos / Viêt-nam.