Apocynales (suite)
Les Stapelia (environ 100 espèces) sont des plantes vivaces à tiges charnues à quatre angles, sans feuilles. Les fleurs, du type 5, sont à pétales étalés et présentent une grande variété de teintes, ce qui les fait rechercher pour les serres à Cactées malgré leur odeur de viande pourrie. On peut citer comme genres voisins : les Stapelianthus, les Caralluma, Duvalia, Hoodia, Tavaresia, Trichocaulon... ; ils ont tous des tiges charnues anguleuses à sève visqueuse, mais, comme les Stapelia, ne possèdent que peu de feuilles, ou n’en possèdent pas.
L’intérêt économique des espèces de cette famille est assez faible ; certaines (Calotropis, Asclepias) ont un latex qui peut fournir du caoutchouc : l’Asclepias Cornuti possède des fruits très plumeux qui produisent une soie végétale difficile à utiliser. Enfin, Marsdenia tinctoria (Malaisie) donne une couleur indigo qui sert de matière colorante.
Autres familles
À côté de ces deux familles relativement importantes, il en faut citer deux autres : celle des Gentianacées (800 espèces, 70 genres) et celle des Ményanthacées (30 espèces, 5 genres), toutes deux cosmopolites. En France, le genre Gentiana (600 espèces au total) est représenté par une vingtaine d’espèces : les unes, les plus grandes, ont une hampe florale de près d’un mètre de haut et de belles fleurs jaunes groupées en étages à l’aisselle de grandes bractées opposées embrassantes ; d’autres, au contraire, ont des fleurs d’un bleu intense qui, pour certaines espèces, vire presque au noir (G. alpina, G. kochiana, G. Clusii). La majorité de ces plantes vit dans les pâturages de montagne. Certaines Gentianes (G. lutea surtout) sont recherchées pour les propriétés toniques et fébrifuges de leurs rhizomes. Elles font l’objet d’une petite industrie locale (préparation d’alcools amers). Malheureusement, des accidents peuvent se produire si, par erreur, on récolte des souches de Vératre, qui contiennent un poison très violent. En effet, cette dernière croît dans les mêmes stations que la grande Gentiane jaune (prairies de moyenne montagne) ; elle en diffère cependant par ses feuilles alternes et ses fleurs vertes, mais presque complètement détruites au moment où se fait la récolte.
Les Ményanthacées, famille souvent réunie aux Gentianacées, n’a en France que deux genres et deux espèces (Menyanthes et Limnanthenum), qui vivent dans des stations extrêmement humides, voire dans l’eau des lacs.
J.-M. T. et F. T.