Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Mexique (suite)

➙ Amérique latine / Amérique précolombienne / Aztèques / Cárdenas / Cortés / Empire colonial espagnol / Espagne / Mayas / Olmèques / Toltèques / Zapotèques et Mixtèques.

 F. Chevalier, la Formation des grands domaines au Mexique (Institut d’ethnolgie, 1952). / C. C. Cumberland, The Mexican Revolution Genesis under Madero (Westport, Connect., 1952) ; Mexico, the Struggle for Modernity (New York, 1968). / F. Weymuller, Histoire du Mexique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1953 ; 4e éd., 1972). / D. Cosio Villegas, Historia moderna de México, 1867-1910 (Mexico, 1955-1957, 5 vol. ; 2e éd., 1959 et suiv., 6 vol. parus). / S. Ross, Madero, Apostle of Mexican Democracy (New York, 1955 ; nouv. éd., 1970). / J. E. S. Thompson, The Rise and Fall of Maya Civilization (Norman, Okla, 1961, 2e éd., 1966 ; trad. fr. Grandeur et décadence de la civilisation maya, Payot, 1973). / H. F. Cline, Mexico : Revolution to Evolution, 1940-1960 (Londres et New York, 1962). / M. D. Coe, Ancient Peoples and Places : Mexico (New York, 1962). / T. Wyrna, le Mexique (L. G. D. J., 1969). / C. Fuentes, Tiempo mexicano (Mexico, 1972). / J. A. Meyer, la Révolution mexicaine (Calmann-Lévy, 1973) ; Apocalypse et révolution au Mexique (Gallimard, coll. « Archives », 1974) ; la Christiade (Payot, 1975).


Démographie et urbanisation

Deux faits caractérisent la population depuis une quarantaine d’années : un fort accroissement et une modification de la répartition (migrations des campagnes vers les villes et, par suite, accélération de l’urbanisation).

En raison des troubles qui marquèrent le début du siècle, la population s’est peu accrue jusque vers les années 1930. Depuis, au contraire, le taux annuel de croissance a augmenté : de 1,7 p. 100 de 1930 à 1940, il est passé à 3,5 p. 100 pendant les vingt dernières années. L’amélioration des conditions sanitaires a entraîné une chute du taux de mortalité (26 p. 1 000 en 1930 ; 9,6 p. 1 000 en 1960), alors que la natalité demeurait quasi constante (44 p. 1 000). Il semble que le taux de croissance naturelle, l’un des plus élevés du monde, ait atteint un palier : le taux de mortalité ne peut plus décroître sans changements profonds de l’équipement sanitaire. L’exode rural, conséquence inévitable de la surcharge démographique des campagnes, a pris une ampleur considérable. Les migrations de travailleurs vers les États-Unis, connues sous le nom de bracerismos, ont atteint leur maximum dans les années 50. Les travailleurs mexicains, munis d’un contrat, passaient la frontière pour des périodes de trois à six mois en moyenne ; parfois, les départs furent définitifs. De 1950 à 1959, 400 000 Mexicains se dirigèrent chaque année, principalement, vers les zones agricoles du Texas et de la Californie pour la récolte du coton et des primeurs. Depuis 1964, il y a eu une diminution considérable du nombre des contrats en raison de l’opposition des syndicats américains. De nombreuses personnes passent encore la frontière en fraude, attirés par des salaires considérables en comparaison des salaires mexicains.

Si le bracerismo apporte à court terme une amélioration sensible du niveau de vie des familles concernées, il ne semble pas qu’il ait été le point de départ d’une modernisation des campagnes (si ce n’est sur le plan de l’habitat).

Les migrations internes, au contraire, ont une influence profonde dans la vie du pays. Par suite de l’explosion démographique, l’agriculture, restée traditionnelle précisément dans les secteurs les plus peuplés, ne permet plus à la population de subsister. Chômage, sous-emploi chronique, bas revenus ont poussé un grand nombre de personnes à chercher en ville des activités plus rémunératrices : exode parfois temporaire pendant les périodes de temps mort agricole, mais le plus souvent définitif, notamment pour les jeunes. La population rurale représentait 66,5 p. 100 de la population totale en 1930, et seulement 42,4 p. 100 en 1970. Les régions les plus touchées sont celles du vieux centre surpeuplé (États de Mexico, Puebla, Hildago, Michoacán) ; ce sont celles aussi qui sont les plus proches de la capitale. Le District Fédéral et la ville de Mexico, où sont concentrées une grande partie des industries et la majeure partie des services, reçurent de 1940 à 1950 près de la moitié des migrants. Depuis 1950, ce pourcentage a légèrement fléchi, car d’autres pôles d’attraction se sont développés : Guadalajara, deuxième ville du pays, et le Nord (la ville industrielle de Monterrey, les villes frontalières de Tijuana et de Mexicali, la Basse-Californie).

Les centres urbains ont un accroissement supérieur à l’accroissement national moyen. Dans les zones métropolitaines des trois principales villes (Mexico, Guadalajara et Monterrey) vit près du quart de la population totale. Les villes qui connurent durant les trente dernières années l’accroissement le plus spectaculaire sont celles des régions irriguées du Sonora et du Sinaloa (Hermosillo, Ciudad Obregón, Culiacán), et surtout les villes frontalières : Tijuana, Mexicali, Reinosa (ou Reynosa), Matamoros, situées de surcroît dans de riches régions agricoles. Dans le centre et le sud du pays, à l’exception des métropoles, il s’agit des petites villes de la région d’agriculture irriguée du Bajío, de la zone caféière des Chiapas (Tuxtla Gutiérrez, Tapachula), des villes du pétrole et de la pétrochimie (Coatzacoalcos). L’accroissement des activités urbaines, industrielles et de services est toutefois sans mesure avec l’afflux considérable de main-d’œuvre en quête de travail. Une grande partie de la population urbaine, dans le District Fédéral notamment, vit en marge du développement économique, subsistant d’activités temporaires et parasitaires. Si les centres des grandes villes ont un urbanisme moderne, en rapport avec le récent développement de leurs fonctions commerciales et bancaires, la périphérie présente trop souvent des ensembles insalubres et surpeuplés.


L’économie