Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Mexico (suite)

 C. Fuentes, La Región más transparente del aire (Mexico, 1958, 4e éd., 1963 ; trad. fr. la Plus Limpide Région, Gallimard, 1964). / O. Lewis, The Children of Sanchez (New York, 1961, nouv. éd., 1969 ; trad. fr. les Enfants de Sanchez, Gallimard, 1963, nouv. éd., 1973). / C. Bataillon, Ville et campagnes dans la région de Mexico (Anthropos, 1971). / C. Bataillon et H. Rivière d’Arc, Mexico (la Documentation française, « Notes et études documentaires », 1973).

Mexique

En esp. México, État d’Amérique ; 1 970 000 km2 ; 60 millions d’hab. (Mexicains). Capit. Mexico.
Limité au nord par une longue frontière avec les États-Unis, le territoire se rétrécit vers le sud-est. Il présente deux grandes façades maritimes, sur le golfe du Mexique et surtout sur l’océan Pacifique. Largement étalé en latitude, du 33e au 15e degré de lat. N., il offre des climats variés. Un climat semi-aride, à tendance continentale, règne au nord sur près de la moitié du pays ; les hivers y sont parfois froids, et les étés très chauds ; les faibles précipitations (moins de 500 mm par an), concentrées sur une faible période de l’année, ne laissent pousser qu’une steppe buissonnante. Des climats tropicaux humides règnent sur les façades maritimes au-dessous du tropique du Cancer et dans la zone de l’isthme ; des pluies abondantes bien réparties au cours de l’année et des températures élevées font de ces régions le domaine de la forêt dense. Dans le centre du pays, ce schéma d’ensemble est modifié par l’altitude. Le haut plateau, sous l’influence des masses d’air océanique humide, reçoit des pluies abondantes de mai à octobre ; il connaît la sécheresse le reste de l’année ; les températures y sont modérées. Ce climat a, depuis toujours, favorisé l’implantation humaine. Densément peuplées, ces hautes terres sont le cœur du pays ; elles possèdent de nombreux foyers urbains, dont Mexico.


Les milieux naturels

À ces divisions climatiques fondamentales s’ajoutent des nuances dues à l’agencement du relief.


Le Nord mexicain

Un premier grand ensemble naturel est formé par la moitié nord du pays depuis les États de Nayarit, d’Aguascalientes et de San Luis Potosí, au sud, jusqu’à la frontière nord-américaine. Les Sierras Madre, occidentale et orientale, d’orientation N.-S. ou N.-O. - S.-E., divisent cet ensemble en trois bandes : un haut plateau au centre et des plaines côtières sur le golfe du Mexique et le golfe de Californie.

• Le haut plateau (1 500 m d’altitude moyenne) s’incline vers le río Grande (río Bravo au Mexique) au nord-est. La monotonie de ses étendues plates est rompue par quelques reliefs isolés. Enserré entre les Sierras, qui arrêtent les vents humides, ce plateau reçoit moins de 500 mm de pluies. Des steppes de buissons et de cactées couvrent de façon discontinue un sol souvent formé de croûtes calcaires. Les rares cours d’eau descendent du versant intérieur de la Sierra occidentale et vont se perdre dans des bassins fermés (bolsones).

• Entre les reliefs failles de la Sierra Madre occidentale et de la péninsule de Basse-Californie s’insèrent le golfe de Californie et une large plaine côtière. La péninsule n’offre qu’un relief modeste. La Sierra, masse imposante et difficilement franchissable sur 1 200 km, sépare la plaine côtière du reste du pays ; elle y redistribue, favorisant l’irrigation, l’eau des abondantes précipitations qu’elle reçoit. Dans la plaine, à mesure que se raréfient les précipitations, se succèdent du sud au nord la forêt caduque, la brousse à épineux et enfin le désert au fond du golfe.

• La plaine côtière du Nord-Est est moins ample. La Sierra Madre orientale, qui forme un abrupt au-dessus de la partie sud de la plaine, s’affaisse au nord de Monterrey. Son versant oriental, bien exposé aux vents humides, est couvert de forêts ; les eaux s’infiltrent dans la roche calcaire et réapparaissent au piémont. De Tampico à la frontière, la plaine s’élargit, alors que la sécheresse augmente. Les gelées d’hiver, apportées par les coulées d’air froid venant du nord, et surtout la sécheresse ont limité l’exploitation agricole et le peuplement aux zones bénéficiant d’irrigation, comme la rive du río Grande.


La région centrale

La complexité des milieux naturels y crée une multitude de contrastes. Au nord, la transition se fait progressivement avec la zone aride. Nettement délimité à l’est par la Sierra Madre orientale, le Mexique central englobe au sud les terres s’étendant jusqu’au Pacifique.

Les différences climatiques s’expliquent par la présence de l’axe néo-volcanique, énorme fracture récente longeant les 19e et 20e degrés de lat. N. Les principaux volcans (Orizaba, 5 700 m ; Popocatépetl, 5 450 m ; Nevado de Toluca, 4 558 m) dominent le plateau de plus de 2 000 m. Au nord de l’axe néo-volcanique, le drainage a été désorganisé par l’apparition de ce bourrelet : occupant des bassins barrés au sud, de nombreux lacs se déversent vers le système fluvial du Lerma-Santiago au nord (lacs de Chapala, de Cuitzeo). Le paysage du plateau est formé d’une mosaïque de bassins séparés par des dorsales montagneuses, généralement volcaniques. Plus au nord, le relief s’adoucit : de vastes surfaces planes bordent le río Lerma entre Querétaro et Guadalajara. Le climat, semi-aride, est nuancé par l’altitude et les contrastes du relief : les cultures sans irrigation sont possibles, mais les récoltes sont très irrégulières d’une année à l’autre. Le versant sud de l’axe néo-volcanique est fortement entaillé par les cours d’eau descendant vers la dépression du río de las Balsas ; si de larges plaines de piémont s’étendent parfois en aval, le relief est en général accidenté. L’irrigation des cultures est aisée grâce à l’abondance des rivières. À l’est du Balsas, un plateau forme l’essentiel de l’État d’Oaxaca : son climat semi-aride prolonge celui du revers de la Sierra Madre orientale. Le versant pacifique de la Sierra Madre méridionale connaît un climat plus humide.