Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

méninges (suite)

Les méningites

On entend sous ce terme les infections des méninges dues à des bactéries ou à des virus. Le tableau clinique réalisé est plus ou moins aigu, associant des signes infectieux et méningés (fièvre, malaise général, céphalées, vomissement, photophobie, raideur du cou et du rachis). Des signes nerveux peuvent s’y adjoindre ainsi que des signes attestant d’une diffusion de l’infection à d’autres organes (pneumopathie, septicémie, arthrite, péricardite, etc.). Ces déterminations extra-méningées peuvent d’ailleurs reléguer au second plan les signes neuro-méningés justifiant la pratique, en cas de doute, d’une ponction lombaire qui ramènera un L. C. R. anormal. Les méningites virales ont tendance à la guérison spontanée. Les autres méningites ont d’autant plus de chance de guérir qu’elles seront soumises plus tôt à une thérapeutique spécifique ; le pronostic reste malgré tout sérieux aussi bien sur le plan vital (même avec les techniques de réanimation médicale) que sur le plan fonctionnel (risque de séquelles neuro-sensorielles). Le germe est quelquefois mis en évidence très vite dans le L. C. R. (ou suspecté sur des arguments cliniques avec une très grande probabilité). Son identification peut, cependant, être plus longue, voire impossible, même après culture sur milieu adapté. L’aspect purulent ou clair du L. C. R. recueilli par ponction lombaire constitue un critère simple dans l’orientation diagnostique et thérapeutique immédiate.

• Les méningites purulentes sont a priori bactériennes, encore que quelquefois il ne s’agisse que d’une réaction puriforme aseptique au cours d’un foyer infectieux (abcès cérébral, otite suppurée). Les germes en cause sont variés, mais certains justifient une mention particulière : les bacilles Gram négatifs (colibacille, etc.) chez le nouveau-né, le listéria chez le nouveau-né et le sujet âgé, le pneumocoque chez l’adulte et surtout le méningocoque, agent de la méningite cérébro-spinale. Celle-ci procède habituellement par petites épidémies, notamment dans les collectivités d’enfants ou d’adultes jeunes. Les grandes épidémies ne sont guère observées que dans les pays tropicaux. Les sulfamides (mais pas toujours), les pénicillines assurent assez généralement la stérilisation des espaces méningés, alors qu’il n’en est pas toujours de même dans les autres méningites purulentes.

• Les méningites à liquide clair sont le plus souvent virales. La place de la tuberculose s’est restreinte avec la généralisation du B. C. G., mais la préoccupation demeure de cette étiologie qui reste redoutable malgré les traitements actuels et dont le diagnostic est impératif. Les mycoses méningées sont exceptionnelles. Dans ces deux cas, il existe une hypoglycorachie suggestive, mais non constante. Les virus responsables de méningites à liquide clair procèdent souvent par petites épidémies, qu’il s’agisse d’entérovirus (E. C. H. O., Coxsackies, poliovirus) ou du virus ourlien (des oreillons). Les autres virus sont plus rarement en cause. Le pronostic est ici fonction, non de la méningite elle-même, mais des signes nerveux associés (encéphalite, myélite).


Les tumeurs méningées

Relativement rares, elles représentent 18 p. 100 de l’ensemble des tumeurs cérébrales. Hormis de très rares sarcomes, il s’agit de méningiomes. Ce sont des tumeurs bénignes (sauf rarissimes exceptions), développées en un point quelconque de la dure-mère, au niveau de laquelle elles restent insérées. Elles évoluent particulièrement lentement, repoussant le parenchyme cérébral. Elles n’ont bien souvent d’expression clinique qu’une fois atteint un volume considérable. Ces tumeurs sont très vascularisées, et leur exérèse peut s’en trouver compliquée ; leur pronostic, théoriquement excellent, s’en ressent.


Anomalies de la circulation du L. C. R.

Outre le fait qu’un obstacle à la circulation du L. C. R. a une incidence sur sa composition et sa pression (que l’on peut mesurer), l’injection dans le L. C. R. d’isotopes permet de juger de l’existence de fuites : fistules méningées le plus souvent consécutives à un traumatisme crânien (source de méningites), ou de troubles de la circulation : résorption au niveau des espaces méningés (hydrocéphalies dites « à pression normale ») ; en pareil cas, une dérivation chirurgicale du L. C. R. dans les cavités cardiaques par exemple (tout comme dans les obstructions des voies ventriculaires) peut permettre d’éviter des dégâts cérébraux. Ce type de désordre est habituellement la conséquence d’une arachnoïdite qui elle-même est la séquelle d’une méningite ou d’une hémorragie méningée. Ces arachnoïdites peuvent également enserrer dans un feutrage nocif les nerfs de la base du crâne (nerf optique en particulier) ou comporter des kystes plus ou moins volumineux et compressifs.

Radiographie des espaces méningés

La visualisation des modifications morphologiques des espaces sous-arachnoïdiens a été rendue possible par l’injection de produits permettant d’obtenir aux rayons X un contraste avec les tissus voisins (air, dérivés iodés) : on obtient ainsi la myélographie (radiographie de la moelle épinière) et l’encéphalographie (radiographie de l’encéphale). Ainsi peuvent être objectivées certaines tumeurs du système nerveux ou anomalies constitutionnelles.

J. E.

 R. Debré et H. E. Brissaud, Méningite tuberculeuse et tuberculose miliaire de l’enfant (Masson, 1953). / P. Mozziconacci et F. Girard, la Méningite purulente traitée (Masson, 1960). / H. Davson, Physiology of the Cerebro-Spinal Fluid (Boston et Londres, 1967). / M. Kaplan et J. Weill (sous la dir. de), les Méningites de l’enfant (Expansion scientifique fr., 1967).

ménopause

Arrêt de la fonction ovarienne de reproduction, par épuisement du capital en follicules.


Chez la femme, la ménopause, ou climatère, est marquée par la disparition définitive des règles. Elle survient le plus souvent entre 40 et 55 ans sous nos climats, mais l’âge moyen de la ménopause a nettement reculé depuis les dernières décennies. Par ailleurs, en raison de l’augmentation de l’espérance de vie, la ménopause survient maintenant presque au milieu de la vie d’une femme. Elle pose donc, de plus en plus, des problèmes thérapeutiques où la philosophie n’est pas absente : faut-il la considérer comme un processus physiologique normal, et la respecter ? faut-il la considérer comme un état de carence hormonale préjudiciable, et compenser cette carence ?